Introduction

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« Mais je m'en fiche royalement que Charlemagne se soit fait couronner en l'an 800! Le pape lui aurait vissé cette affreuse couronne sur la tête avant-hier, que je continuerai de m'en ficher comme de ma première chaussette! »

Agenouillée sur son lit, dont les draps était déjà entièrement défait par tout ses mouvements d'impatience, Gwendoline vociférait et bondissait comme une petite tigresse, rechignant à apprendre ses leçons d'histoire, une seule envie en tête, sortir.

« Concentre toi! Lui cria Quignon-de-Champignon, ta mère t'a interdit de reprendre tes jeux, pas tant que tu n'aura pas appris tes leçons!

-Je suis sûre qu'à mon âge, grogna Gwendoline, elle n'était pas la première à les apprendre, ces leçons sur Carloman!

-Charlemagne. Et puis si ta mère est devenue gouvernante, tu devines bien qu'elle avait plus le nez dans ses livres qu'une petite peste dont je ne citerai pas le nom! »

Gwendoline lâcha un juron, et reprit tant bien que mal la lecture de l'ouvrage d'histoire que sa mère lui avait donné avec interdiction formelle de sortir sans en avoir fini le chapitre sur Charlemagne, ce qui représentait pour sa fille l'effort qu'il fallait pour lire en entier l'Encyclopédie de Diderot.

Gwendoline était la cadette de la famille Rowerscream, une des familles les plus riches et réputée de Londres, âgée de 15 ans, elle se comportait en gamine de dix ans de moins, détestant le thé et les leçons,  préférant les choses plus enfantines, son jeu préféré depuis toute petite consistant à creuser dans le jardin jusqu'à salir sa robe, retourner toute la pelouse, trouver des trésors ou faire s'évanouir sa grand-mère, qui était selon la mère de la jeune fille , « un peu snobinarde ».

La collection de « trésors » trouvés dans le jardin de Gwendoline s'élevait pour le moment à:

-trois bouchons en liège,

-le reste d'une pâtisserie qu'elle avait laissé tombé deux semaine plus tôt, et qu'elle avait retrouvé mangée par les vers,

-Un asticot mort,

-un paquet de poker (que son grand frère avait enterré pour embêter leurs père),

-Un oignon (c'était en réalité un bulbe de tulipe, mais elle ne le savait pas, aussi peu intéressée par l'herbologie que par l'histoire),

-Et son préféré, un caillou qui ressemblait à une bouse de vache.

Malgré les gamineries de la jeune fille, toute sa famille l'adorait, et elle les adorait  tous en retour.

Son père, Jack Rowerscream avait très tôt enseigné à sa fille la pratique des jeux de cartes, et passait tout son temps à y jouer avec elle, à la maison, ou au Casino, qu'il fréquentait depuis tout petit, car il y avait souvent été  gardé par le propriétaire, un ami de sa famille.

Sa mère, Lucia Rowerscream avait été gouvernante dans une famille dont elle gardait un très bon souvenir de sa pupille, qui avait été pour elle comme une petite soeur, elle adorait initier sa fille au féminisme, à l'aventure, et autres trait de caractère qu'elle arborait.

Son frère, Wildneo Rowerscream avait toujours eu un nom si compliqué pour Gwendoline, que pas une fois elle ne l'eut prononcé, lui ayant depuis sa plus tendre enfance donné le surnom de    « Rowernéo ». De neuf ans l'aîné de sa petite sœur, qu'il adorait, il jouait avec elle au pirate, au cow-boy, ou au chevalier, ce qui lui avait donné l'occasion d'initier (un peu) sa sœurette à l'histoire.

Et enfin, il y avait Quignon-de-Champignon:

Ce n'était pas un membre de sa famille à proprement parler, c'était enfaite une poupée mécanique que sa mère avait construite à l'aide d'une de ses amies, une ingénieure, qui avait donné à ladite poupée l'apparence de Lucia, ce qui aidait les enfants à se mettre aisément en confiance avec elle. Elle avait étée programmée de façon à agir comme une véritable gouvernante-miniature, incroyablement réaliste, et malgré sa taille de 40 centimètre à peine, Gwendoline l'avait toujours considérée comme sa gouvernante, et si elle l'appelait « Quignon-de-Champignon», c'était seulement car elle trouvai ce nom rigolo, et que pour une poupée, ça sonnait bien.

 Elle avait étée programmée de façon à agir comme une véritable gouvernante-miniature, incroyablement réaliste, et malgré sa taille de 40 centimètre à peine, Gwendoline l'avait toujours considérée comme sa gouvernante, et si elle l'appelait « Quig...

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Feintant de lire sous le regard de Quignon, Gwendoline pensait à son père, parti en voyage d'affaire elle ne savait-ou, et à son frère, également parti, mais pour un voyage purement touristique. Elle ne leur en voulait pas de l'avoir laissé, car de toutes évidences, c'était sa mère qui était le plus souvent absente, en effet, cette dernière aimait rendre visite à ses anciens élèves.

« Ils voyagent partout, tout le temps, et moi, je reste ici! Je fais tapisserie, ou quoi? C'est pas juste! pensait Gwendoline, elle était tellement agacée au plus profond d'elle même, que Quignon ne tarda pas à remarquer les émotions se traçant très légèrement sur son visage, comme on aperçoit dans un étang les poissons qui ne nagent pas assez profondément.

« Concentre-toi! » cria-elle!

Gwendoline se contenta de lui tirer la langue et, aussi sérieusement que son état d'esprit lui permettait, reprit sa lecture.

À ce moment, sa mère l'appela de la chambre voisine.

« GWENDOLINE! Je crois qu'on a sonné, Tu peux aller ouvrir? Les  domestiques sont occupés! »

Sans demander son reste, Gwendoline sauta de son lit, et couru dans le couloir, manquant de bousculer la femme de chambre de sa mère.  Sans pour autant s'arrêter, elle descendit les marchés quatre à quatre, évitant de glisser sur les pans de sa robe.

« Pour que maman me fasse interrompre mes devoirs, ça doit être important! Pensa-elle, Peut être que c'est papa qui revient, ou Rowernéo, OU LES DEUX! »

Elle traversa en toute hâte le corridor, tira de tout son poids sur la poignée de la porte d'entrée, et l'ouvrit.


La lignée des archéologuesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant