Panique

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La panique envahit tous les membres de Gwendoline qui perdait dans le torrent d'émotion de son esprit, tous ses réflexes de survie, tout en l'empêchant de mouvoir ne serait-ce qu'un doigt. Elle n'avait jamais eu peur des hauteurs de sa petite vie, mais son grand-père (et probablement son père aussi) avaient perdu la leurs dans des naufrages, et la fillette n'avait certainement pas envie qu'un tel événement sordide lui arrive si jeune. Elle voulut courir et crier, mais elle ne put rien faire de tout cela, tant les muscles de son corps étaient tous figés par la panique bouillonnante. La porte de sa chambre s'ouvrît en sursaut poussée par Edith qui se précipita en trombe devant la chambre. À sa vue, la paralysie cessa enfin.

« Qu'est-ce que tu fais encore au lit? Demanda-t-elle d'un ton rapide et stressé en tirant le bras de sa filleule, Allez! Sortons! »

Gwendoline n'eut pas besoin de l'entendre deux fois: tous ses réflexes vitaux s'étaient débloqués d'un coup, et se levant d'un bond, elle courut de toute sa force vers le couloir, suivant Edith qui la devançait de près. Les deux femmes arrivèrent en vitesse dans la salle commune.

prise de sueurs froides, la fillette chercha désespérément du regards une issue, où quoi que ce soit qui pourrait les aider, mais elle ne vit que les instructions de secours, à savoir une feuille épinglée négligemment sur l'un des murs. Elle arracha la feuille et malgré le bruit incessant de l'alarme, elle lut en diagonale les instructions, qui semblaient avoir été écrites par des gens qui n'avaient jamais vécu de turbulences.

« Bienvenue à bord du zeppelin!

En cas de turbulences, après vous être tous rassemblés, merci de suivre les consignes ci-dessous:

1.Suivez scrupuleusement les ordres du pilote et du capitaine.

2.En cas de départ forcé du zeppelin, ne prenez QUE le strict nécessaire (vivres, eau, kit de soin.)

3.Si des débris du zeppelin commencent à tomber, mettez-vous sous une table en attente d'instructions supplémentaires.

4. Si l'oxygène manque, des masques vous seront distribués pour garantir votre santé, merci de ne pas hyperventiler dans ces masques pour ne pas gaspiller l'oxygène.

5. Si le crash est imminent, vous devrez sautez dans le sas quand le capitaine ou le pilote vous en donnera l'ordre. Bien évidemment, vous serez munis de parachutes.

6.Merci de ne pas paniquer.

7. L'équipage décline toutes responsabilité en cas de perte de biens dus aux turbulences et/ou aux crashs.

8.L'équipage décline toute responsabilité en cas de blessures ou décès dûs au non-respect de ces règles.

Bon voyage!

L'équipage. »

Gwendoline ne s'attarda pas sur la fin du papier, mais en voyant Mara entrer d'un pas vif dans la salle et se diriger vers une porte sur l'un des murs latéraux, elle devina ce qui allait se passer. On allait lui donner un masque et un parachute...et elle allait devoir sauter. En voyant sa tante hyperventiler à côté d'elle, elle se confirma cette idée. Edith (qui était le capitaine dont parlaient les instructions) ouvrit l'un des placards et en sortit plusieurs gros sacs qu'elle fit passer. Elle, Mara, Ulysse et Rocky semblaient un peu stressés, mais ce n'était rien à côté d'Hortense, qui était devenue pâle comme une endive, et de Gwendoline qui manquait à chaque secondes de retomber en paralysie sous le coup de la panique que causait cette maudite alarme qui ne discontinuait pas.

Un des sacs finit par lui être donné, avec ordre de l'ouvrir et d'enfiler ce qu'il y avait dedans. Comme elle s'y attendait, le sac contenait un parachute. Elle tenta de le mettre sur son dos, mais ne sachant pas comment boucler les nombreux harnais de sécurité, et Rocky fut obligée de venir l'aider.

Le parachute était lourd, et Gwendoline était pratiquement sure qu'avec un poids si lourds sur le dos, elle ne se sortirait pas du crash sans une blessure permanente, voire un membre en moins. Prise d'un frisson de terreur, elle chassa cette pensée de sa tête du mieux qu'elle pu, en vain.

Hortense fut la dernière à enfiler le parachute, mais quand elle y parvint, Mara s'approcha de la porte et posa sa main sur un levier. Gwendoline tentait de rationaliser ce qui allait lui arriver. Oui, elle allait sauter dans le vide. Oui, elle avait des chances de mourir. Oui, elle en garderai très probablement des séquelles. Elle tenta de se rassurer et d'accepter tous cela,  mais c'était tout simplement  impossible à faire en si peu de temps, et surtout pour une fille de quinze ans.

Elle regarda fixement la porte, et à ce moment, Mara actionna le levier. 

D'un coup, l'alarme cessa.


La lignée des archéologuesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant