Gwendoline ouvrit la porte et se retrouva dans la pièce la plus fascinante qu'elle ai vu de toute sa vie.
Ses murs entiers étaient couverts de masques, ou de cadres, dans lesquels étaient disposés des flèches, des poignards, des ossements, des bijoux, ou d'autres objets encore plus étranges, le sol était encombrés d'étagères elle même encombrées de bocaux à la contenance douteuse ou d'imposants livres, dont des qui semblaient très anciens. Au plafond étaient accrochés par des cordelettes, des maquettes d'appareils volants, des squelettes d'animaux ailés, des poupées représentant des fantômes de divers folklores. Au centre de la pièce était disposée sur une très grande table de chêne , des cartes, des loupes, des appareils de mesure de toutes sortes, des livres anciens ouverts, des crayons et des parchemins. La pièce ne possédait pas de fenêtre, mais était éclairée par des lampes à pétrole disposées un peu n'importe comment.
La pièce était grande, mais tellement envahie d'artefacts et de babioles en tout genre, qu'elle semblait toute petite. Gwendoline était absorbée dans l'admiration que ce cabinet lui procurait. Elle voulut voir tous les objets, tripoter tous les appareils de mesure, lire tous les livres. En quelques mots, tout savoir de ce que la pièce renfermait.
« -Bienvenue dans le cabinet de curiosité de toutes les générations de la famille Rowerscream, dit Hortense en refermant la porte du cabinet, appelée plus couramment, souk d'artefact.
-C'est magnifique! Clama Gwendoline. Je n'arrive pas à croire que papa ne m'ai pas amené ici, si j'avais connu l'existence de SalvaRosa plus tôt, j'aurai pu en faire notre résidence première, ne serait-ce que pour pouvoir tous les jours aller dans cette pièce! D'où viennent tous ces trucs?
-Eh bien...Ce sont, en quelques sortes, les trophées de la famille Rowerscream. Tu ne me sembles pas le savoir, mais nous sommes archéologues.
-ARCHÉOLOGUES! S'exclama Gwendoline. Mais...Mais...Depuis quand?
-Depuis l'expédition de Sir Charles Rowerscream, le chevalier qui ramena à Alienor le présent qui fit acquérir à notre lignée la demeure de SalvaRosa
-Cela explique pourquoi tous les hommes de ma branche paternel ait tous Charles comme deuxième prénom, songea Gwendoline.
-Eh oui, nous, les Rowerscream sommes archéologues, et ce depuis le moyen âge. Ce qui explique les pièces de la demeure, non? Chaque membre de la lignée a fait décorer une des salles du château au goût du pays que ses expéditions lui ont le plus inspirés. Généralement, c'est en Afrique, ou en Asie. Tiens, regarde. »
Hortense pointa du doigt une des étagères dans laquelle se trouvait une quinzaine de livre aux tranches décorées de motifs dorés. Elle en prit un au hasard et l'ouvrit.
« -Tiens, par exemple, voici l'expédition de sir Théophile Charles Hector Rowerscream. Ce manuscrit retrace chacune de ses expédition. »
Gwendoline regarda l'ouvrage, le feuilleta, en lit quelques passages, c'était une sorte de carnet de bord, avec des esquisses, des morceaux de documents collés, bref, les mémoires des voyages de cet homme.
Elle le reposa dans l'étagère et regarda les autres livres. Elle remarqua que le dernier n'avait, contrairement aux autres, aucun nom gravé sur la tranche, elle le prit, et l'ouvrit: il était vide. Elle se tournait vers Hortense.
« -Ho, celui-là? Eh bien, c'était censé être celui de ton père, mais il n'y a jamais touché.
-Mon père n'était pas archéologue?
-C'est assez compliqué...Quand nous étions petits, nous passions toutes nos vacances à SalvaRosa, Jack ne voyait pas beaucoup son papa, qui était souvent en voyage. Mais cela n'a pas développé sa curiosité pour les pays lointain, au contraire. Il s'est éloigné de sa branche paternelle, élevé par une mère qui était très conservatrice. Moi, en revanche, j'ai toujours adoré l'archéologie, ce qui fait que notre famille s'est beaucoup plus tournéevers moi...Jack en a toujours été frustré, même en faisant de son mieux, il n'arrivait pas à sortir de sa zone de confort, il avait le mal de mer, de l'air, du pays...Bref, il n'a pas touché aux champs de fouille archéologiques de la famille, je m'en suis occupé pendant tout ce temps. Je crois que tout ça explique pourquoi il ne vous a parlé, ni de moi, ni de SalvaRosa...Euh, Gwendoline?
-Tu as bien dit...LE MAL DE MER? Mais...Papa était parti sur un voilier?
-Bien évidemment, cela venant de lui, est si étrange qu'à mon humble avis, il est vivant à l'heure où nous parlons. »
Ces mots soulevèrent le cœur de Gwendoline, mais alors qu'elle ouvrait la bouche pour répondre, le majordome sonna l'heure du déjeuner.
Lucia avait fait préparer les plats favoris de sa petite fille, mais cette dernière ne se soucia même pas de savourer le contenu de son assiette tant les paroles de sa tante faisaient écho dans sa tête, ces paroles, qui pour elle, avaient été prononcées sur le plus solennel ton de la sincérité. Elle voulut poser des questions à Hortense, sur ses convictions, sur l'endroit où son père adoré se trouverait si il était réellement en vie, mais elle ne se le permit pas devant sa mère, se disant que si son père était bel et bien mort, il n'était pas nécessaire de donner à d'autres de faux espoirs.
À la fin du repas, Gwendoline reposa la question à sa tante.
« -Ma chérie, ce corridor n'est pas vraiment l'endroit idéal pour parler de tout ça, posons nous dans un endroit plus convivial, veux-tu? »
Gwendoline la suivit donc, jusqu'à une grande serre au fond du vaste jardin, dans laquelle était imitée à la perfection une jungle tropicale. Les plantes, en partie y étaient disposées de sorte que l'épais feuillage des arbres cachait le ciel, l'arrosage rendait la salle humide, ce qui avait été le lieu idéal pour la prolifération des moustiques, détail qui ajoutait, à la plus grande sidération de Gwendoline, du réalisme à ce décor exotique. Au centre de la serre était placée horizontalement une grande pierre sur laquelle étaient disposés, sur un tapis d'herbes humides, une petite table, et trois chaises rattan.
« -Tu veux un petit gâteau? Demanda Hortense en s'asseyant sur l'une des chaises et en ouvrant une boîte de biscuits posée sur la table.
-Non merci, répondit Gwendoline en tentant de chasser les moustiques volant autour de sa tête. Attends, tu supporte ça, toi?
-De quoi, ça?
-Tout! Les moustiques, l'air pesant et humide, le sol boueux...
-Ah, ÇA! La coupa Hortense, hé bien, cette serre a été construite par lady Adélaïde Rowerscream, elle avait beaucoup mené d'expédition dans la jungle, elle s'était tant habituée à cet atmosphère qu'en rentrant à Salvarosa, elle y a fait construire ce petit recoin qui était pour elle, son petit havre de paix...Et disons que tous les Rowerscream, avec leurs expéditions nombreuses se sont tous habitués à la jungle, par conséquent à cette serre. Donc, revenons au sujet initial: Tu aimerais savoir ce qui me fait dire que ton père est vivant, n'est-ce pas?
-Oui, dit Gwendoline en écrasant un moustique qui s'était posé sur sa joue.
-He, bien, que quelqu'un comme Jack tente un expedition en voilier, soit il y a anguille sous roche, soit j'ai vraiment raté quelque chose.
-Cela voudrait dire qu'il est vivant?
-He bien, peut-être prisonnier, peut-être blessé, peut-être malade, mais en vie, ça, c'est sûr.
-Mais, vous savez où il est?
Non, mais il a des connaissances qui pourrait le savoir, et je sais où les rencontrer, dés ce soir, je me mets en route.
-EMMÈNES-MOI AVEC TOI! Cria Gwendoline en se levant d'un bond, pour retrouver papa, j'irais jusqu'au bout du monde!
-Gwendoline, ce n'est pas la porte à côté que là où je me rends...
-M'EN FICHE! J'SUIS ASSEZ GRANDE POUR ALLER PLUS LOIN QUE LE BOUT DE MON NEZ!
-Gwendoline, c'est sur l'un des champs de fouilles familiales, et tu es...
-JE VEUX Y ALLER!
-Gwendoline...Tu penses vraiment que tu irais jusqu'au bout du monde, pour ton père.
-OUI!
-Alors si tu veux tout savoir...Ce champs de fouille se trouve en Égypte...Au Caire. »
Gwendoline se raidit d'un coup.
VOUS LISEZ
La lignée des archéologues
AdventureJ'aime pas les résumés. Si ça vous tente, lisez, et puis flûte! Dessins par moi