Deux jours après son arrivée, Gwendoline avait obtenu le droit de se promener seule dans la ville, le toit de l'hôtel étant assez distinct depuis n'importe quelle rue, la fillette avait peu de risque de se perdre.
Sans but particulier, elle errait à travers les rues, tout en visitant quelques bâtiments publics, ou en achetant quelques friandises dans certaines boutiques. La ville était si belle, et si différente, de Londres, morne et vieux jeu. Ici, les couleurs vives et chaudes enchantaient les esprits, tout ce que Gwendoline voyait, des animaux aux denrées, était synonyme de nouveauté, de beauté et de grandeur. La brise chaude et agréable, présente dés l'aube apaisait son esprit tourmentée par les épreuves à venir.
Par mesure de curiosité, elle était revenue vers le port pour y admirer plus en détail le phare. C'était le bâtiment le plus magnifique de la ville. Ses parois lisses de pierres blanches, était décorées de gravures de toutes sortes, et plusieurs parties des façades étaient recouvertes d'or, et d'autres métaux précieux, qui les rendaient aveuglants quand ceux-ci étaient éclairés par le soleil.
Gwendoline pensait à sa famille, et ses pensées se portaient constamment vers elle quand elle n'était portées vers les merveilles d'Alexandrie: « Est-ce que mon frère est déjà venu ici? Ma mère? Mon père? Ont-ils aimé la ville? Probablement, qui ne pourrait pas aimer cette merveille? Si cela ne tenait qu'à moi, Londres serait entièrement pareille! Est-il seulement possible que de plus belles villes existent? Hortense prétend que oui, mais j'ai du mal à y croire... »
La fillette continuait sa marche dans le port, regardant les bateaux qui partaient, en se demandant si les gens qui s'y trouvaient partaient vers des destinations aussi folle que la sienne.
Alors qu'elle s'amusait à grimper sur un muret pour voir mieux la mer, elle faillit tomber en entendant son nom.
« GWENDOLINE! »
Elle perdit l'équilibre et manquât de tomber du muret sous l'effet de la surprise. Alors qu'elle se rééquilibrait tant bien que mal, elle aperçut une silhouette familière courir dans sa direction.
« COCO! »
Gwendoline sauta à terre, et se précipita vers son amie.
-J'avais cru que je ne reverrai pas!-Et moi aussi, Blanchette, on avait peu de chance de s'croiser ici. Mais le hasard fait bien les choses!
-Il est vrai, on a eu de la chance. J'ose espérer que tu as pu profiter de la ville.
-Pas tellement, c'est mon premier jour de congé, depuis que j'ai retrouvé Ben et qu'il a parlé de moi à l'une des tailleuses d'la ville qui m'a embauché. Tu verrais les robes qu'on nous fait faire! Somptueuse et colorées, qu'elles sont. Même pour la tenue de cuisine d'une ouvrière, on a l'impression de devoir coudre un habit en plume de phœnix! Ça change de Londres et de ces affreux morceaux de tissus dentelés qu'on appelle « robe ». Et toi, quoi de neuf?
-Ma tante et moi logeons dans l'un des hôtels des grandes rues, vers l'est de la ville. Pour moi, c'est extrêmement nouveau et exotique, l'Egypte. Mais je peux dire que j'apprend bien vite avec Hortense. On part dans quelques jours au Caire.
Les deux fillette passèrent la journée à discuter, à visiter la ville, à manger des pâtisseries achetées dans les divers boutiques du marché, à profiter des plaisirs et des beautés que l'Afrique offrait si généreusement, elles s'amusaient tant que le temps passa vite, très vite et l'heure de retour à l'hôtel qu'Hortense avait ordonné à sa nièce fut vite dépassé sans que la fillette ne jette un œil, même brièvement à sa montre. Le soleil se couchait tard, en cette région, ce ne fut donc que lorsque l'astre du jour eut totalement disparu du ciel de la ville que Gwendoline, durant sa ballade en compagnie de Conny, pensa à consulter l'heure.
Le cadran indiquait vingt heures et quart.
Gwendoline changea de couleur en voyant que cela faisait plus de deux heures qu'elle aurait dû être à l'hôtel.
-J...Je dois partir! Au revoir, Coco!
Sur ce, elle courut à toutes jambes vers l'hôtel, en se guidant grâce à son toit, que l'on pouvait distinguer depuis une grande partie de la ville grâce à sa hauteur. Elle se perdit dans les carrefours, trébucha plusieurs fois, bouscula quelques personnes qui passaient en s'excusant à la hâte. Si elle se fut simplement arrêtée pour réfléchir à son chemin, elle serait sans doute arrivée à destination en bien moins de temps, mais elle ne le fit pas, et ce n'est qu'après vingts minutes de course effrénée que la fillette trouva le portique de l'hôtel. Elle déboula dans le hall, prit sa clé à l'accueil et monta quatre à quatre l'escalier menant à sa suite.
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La lignée des archéologues
AdventureJ'aime pas les résumés. Si ça vous tente, lisez, et puis flûte! Dessins par moi