SalvaRosa

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Gwendoline n'avait pas osé demander au vieux notaire qui l'effrayait un peu par son air lugubre ce qu'était le domaine de SalvaRosa, elle sortit donc sans avoir la moindre réponse à ses questions.

En partant se promener un peu au square avec sa mère, Gwendoline posa la question à cette dernière qui répondit qu'en trente ans de mariage, Jack ne n'avait pas prononcé une seule fois le nom de SalvaRosa.

« Tu ne sais pas ce qu'est SalvaRosa, ma petite? »Demanda la femme qui avait fait irruption dans le bureau du notaire. Elle marchait auprès d'elle depuis vingt minutes sans que la fillette ne la remarque.

Gwendoline ignorait si elle devait faire confiance à cette femme dont l'entrée précipitée, il n'y avait guère plus d'une heure faisait l'effet d'une grosse vache les naseaux poudrés de travers entrant maladroitement dans une pièce remplie d'une demi-douzaine de caniches bien pomponnés et peignés. Elle se hasarda tout de même quelques questions.

« -Tout d'abord, madame: qui êtes vous? »

-Ne me donne pas du « madame », jeune fille, répondit la forte femme, je me nomme Hortense Rowerscream, la cousine paternel  de ton père, de dix ans son aînée, ta tante, en quelques sortes.

-Je vois, répondit Gwendoline, et donc, qu'est-ce-que SalvaRosa?

-Donc, ton père ne t'a pas NON PLUS parlé de SalvaRosa? Décidément, ce devait être un père avec peu de conversation! SalvaRosa est le cœur même de la famille Rowerscream, et ce depuis le moyen âge. C'est un fief que la reine Alienor a offert à un chevalier de nos aïeuls pour un présent qu'il avait ramenés d'une expédition qu'il entreprit presque seul. C'était une idole magnifique de Pierreries inconnues encore à ce jour. Mais bon, pour le reste de l'histoire, faudrait que tu vois ce domaine de tes propres yeux, ma petite.

-Je...

-HO, MAIS J'Y PENSE! La coupa Hortense, je me rend justement à SalvaRosa, demain, pour des affaires! Vous pourriez venir visiter, c'est VOTRE domaine, désormais!

-He, bien...répondit Lucia, Wildneo, mon fils, ne tardera guère à rentrer à Londres, et peut-être vaudrait-il mieux que nous l'attendions à la maison.

-S'IL-TE-PLAIT, MAMAN! Supplia Gwendoline en se pendant à ses jupons comme elle le faisait pour réclamer quelque chose qu'elle voulait vraiment, Rowernéo va en mettre du temps avant de rentrer, et puis, il faut qu'on se change les idées...Il comprendra! Et puis, mada...Hortense a raison, c'est NOTRE maison, maintenant!

Bon...Céda Lucia, c'est d'accord.

                                                                   ****

Le soleil venait à peine de se lever quand la calèche franchit les grilles de SalvaRosa. Elle avait roulée toute une partie de la nuit, en raison des averses prévues pour la journée, qu'Hortense redoutait en raison de l'état des routes.

Gwendoline, la tête sur les genoux de sa mère ouvrit les yeux aux rayons du soleil qui pénétrait dans la calèche par la porte ouverte. La fillette s'était assoupie au bout de vingt minutes passée à rester assise, et avait ronflé jusqu'à son arrivée au domaine qui était désormais le sien.

Les domestiques étaient là pour accueillir leur nouvelle maîtresse. Gwendoline était admirative du domaine familial.

C'était un grand château dans un style assez médiéval, avec toutefois quelques « retouches » gothiques, comme des statues et des arcs en ogives, certaines toitures également avait été reconstruite avec de l'ardoise, il y avait aussi plusieurs pavillons d'invités construit dans un style plus récent, mais ce que regardais Gwendoline, c'était surtout les magnifiques pièces de la demeure.

Certaines était décorées dans des styles assez classiques de l'occident,  avec de grands rideaux unis, des fauteuils tendus de tissues assorties, des tables de marbres, couvertes d'élégants napperons brodés, de massives cheminées de briques décorées de petites sculptures d'enfants potelés dans lequel crépitait de bon feux, des miroirs aussi grand qu'une personnes, aux cadres dorées. En un mot: rien que Gwendoline ne connaissait déjà, et par le nombre de fois qu'elle avait vu ses décors, il ne lui inspirait plus rien.

D'autres pièces, cependant, étaient décorées dans des styles que la fillette n'avait jamais vu:

Pour n'en décrire qu'une, elle possédait des murs peint étrangement de couleurs chaleureuses, abordant surtout des teintes safrans. Les fenêtres, extrêmement larges, n'avait pas de rideaux, ou bien de très fin brocart, très peu opaques, la lumière passait par les interstices d'une sorte de grand rideau de bois sculpté de sortes à ce que des formes y soit taillées pour faire entrer le soleil en quantité suffisante. Les tables étaient petites, et des paniers ciselés avec grâce remplis de fruits étranges étaient posés dessus. Les sols étaient couvert de fourrures soyeuses, et les canapés étaient couverts de grands tissus brodés de mille couleurs, et de coussins moelleux, tout aussi raffinés. 

Chaque pièces étaient dans des styles différents, et tout nouveaux, pour la fillette qui se promenait de long en large dans le domaine de Salvarosa pour voir et revoir ces pièces splendides, elle allait de merveille en merveille.

Quand elle eut fait au moins trois fois le tour du domaine en passant par toutes les pièces 'y compris l'office des domestiques) elle remarqua une porte latérale cachée par une tapisserie représentant Salvarosa lorsque Aquitaine l'avait offert à son ancêtre. Elle tenta de l'ouvrir, mais la porte était fermée.

« -C'est normale qu'elle ne s'ouvre pas, dit Hortense en arrivant, je ne t'ai pas remis la clé du domaine, qui ouvrent chaque portes, et principalement celle-ci. »

Hortense tendit à Gwendoline un vieux trousseau de clés rouillés, en indiquant laquelle ouvrait cette curieuse porte. La fillette enfonça la clé dans la serrure, la tourna, et ouvrit.


La lignée des archéologuesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant