Ulysse Bent

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« Je suis né dans un appartement très modeste dans les bas-fonds de l'ouest londonien, ma mère est morte en couche, et mon père n'a pas voulu me reconnaître

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« Je suis né dans un appartement très modeste dans les bas-fonds de l'ouest londonien, ma mère est morte en couche, et mon père n'a pas voulu me reconnaître. Commença Ulysse sans que son visage n'affiche autre chose qu'une expression sereine. J'ai atterri chez un oncle buveur qui m'a jamais vraiment prêté attention. Donc comme on pouvait s'y attendre, j'ai passé cinq années de cette vie à chaparder pour survivre...Et pour les gosses comme moi, même pas la peine de s'attendre à une once d'éducation. Mais un jour, alors que je me promenai avec une bande de jeune voleurs comme moi dans les rues, j'ai vu un panneau que j'ai lu le plus naturellement du monde. Comme tous les autres de la bande, je ne comprenais pas le moins du monde ce qui c'était passé, mais plus le temps passait, plus le phénomène était fréquent: quelqu'un posait une question, comme « Vous croyez qu'c'est quoi, l'Inde. » et j'y répondais, exactement et inconsciemment...En cherchant dans ma tête ce qui pourrait être la cause d'un tel prodige, des souvenirs de la vie d'avant, celle d'un conseiller de l'empereur de Chine, ont commencé à me revenir en détail incroyablement précis: un an après ma première lecture, je me souvenais déjà de cinq vies complète, et quelques bribes d'une sixième. J'ai donc joué du tout pour le tout pour entrer à l'université, seul moyen pour faire connaître mon intelligence et me sortir des trous à rats qu'étaient les quartiers pauvres de l'ouest.

Ça a été très dur, j'avais que six ans, et les examens d'entrée et les recrutements allaient nécessiter un sacré potentiel de ruse et de manipulation pour me laisser au moins une chance, et quand après trois essais consécutifs, j'ai finalement été accepté (tout en faussant une identité de gamin bourgeois), j'ai du mettre en avant toutes mes connaissances le plus possible pour que l'on ne me dégage pas dés la première semaine en raison de mon âge, difficile à déguiser. Quand l'un de mes professeur a finalement vu mon potentiel, j'ai pu relâcher mes efforts et simplement dire définitivement adieu à mon oncle..

Cependant, après avoir fini premier de l'université deux années de suite, j'ai mis les voiles vers l'Autriche, ou la Cour des merveilles m'a accueilli à bras ouverts. C'était le première endroit où je me sentais aimé, et normal...J'ai rencontré Edith et Rocky là-bas, et comme tu peux le voir, on ne s'est plus jamais quitté... »

Ulysse avait dit tout cela d'un ton calme et posé: une enfance si douloureuse dans la misère la plus totale semblait être pour lui une simple enfance, comme une autre. Gwendoline se sentait vraiment faible par rapport à ce jeune homme qui avait vécu six années parmi tout ce que les injustices avaient provoqué de pire sans en garder rancoeur, tandis qu'elle rechignait pour apprendre deux pages d'histoire sur Charlemagne alors que l'éducation même était censée être plus un privilège qu'une corvée.

La fillette avait toujours entendu de la part de la noblesse londonienne que les gens « du peuple » comme ils disaient, n'était qu'une population d'ivrogne, de brigands et de prostituées. Mais l'homme qui se tenait assis à côté d'elle n'était rien de tout cela, Il était comme elle, humain avec des défauts et des qualités, et malgré ses origines plus que modestes, Gwendoline voyaient en lui les connaissances et les qualités d'un roi.

« Et...Tu as souffert, pendant ces années dans les quartiers pauvres? Demanda-Elle timidement.

-Moi? Eh, bien, tout n'est qu'une question d'habitude, je veux dire, quand on a rien connu d'autre...Mais après tout, je ne me plains pas. J'ai pu m'en sortir, alors que d'autres y sont restés et y resteront. Eh, puis, Edith par exemple, a encore plus souffert, mulâtre dans une plantation réunionnaise, elle aurait pu passer une courte vie à planter la canne à sucre si elle avait pas réussi à s'enfuir... »

La lignée des archéologuesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant