Gwendoline sentit son cœur faire un bond dans sa poitrine au moment où elle entendit cette question: elle avait elle-même horreur du mensonge, et culpabilisait généralement longtemps en ayant dit en face un tout petit bobard. Malgré cela, dire la vérité signifiait « retour à la case départ », et cela ne plaisait pas du tout à la fillette, elle avait envie d'en savoir plus, ces nouveau amis l'intriguaient trop pour ne pas avoir envie de les connaître un peu plus. Alors, Même si elle n'aimait pas mentir droit dans les yeux, c'était ça, ou retourner pleurer son père à Londres.
« Oui, dit-elle en soutenant le plus naturellement possible le regard d'Edith, Maman m'a laissé partir avec ma tante Hortense, pour retrouver papa. »
À ces mots, les trois sages se dévisagèrent longuement, Edith semblait chercher ses mots.
« Mais...Ton papa n'est-il pas, enfin...Mort?
-Non, répondit Gwendoline, mi-angoissée d'aborder un sujet aussi délicat, mi-rassurée que les trois sages n'aillent pas plus loin sur la question de sa présence en Afrique. Elle leur raconta longuement toutes les raisons qui l'avaient mené en Égypte, en ne cachant aucun détail (hormis sa fugue) Aucun des trois ne chercha à l'interrompre, et ils écoutèrent attentivement jusqu'à ce qu'elle est terminé.
-Donc, si je récapitule, commença Rocky, tu es venu jusqu'au Caire parce que tu croyais que nous aurions des informations sur lui, n'est-ce pas?
-Exact, répondit la fillette.
-Nous ne l'avons pas rencontré depuis trop longtemps, reprit Ulysse d'un air géné, la dernière fois que nous l'avons vu, c'était il y a environ quatre mois, et...
-Alors c'est suffisant, le coupa Gwendoline, il a quitté le domicile familial il y a cinq mois. Vous en savez déjà plus que moi.
-Mais nous l'avons vu à Paris, vers l'aérodrome... »
Gwendoline avait déjà comprit ce que cela voulait dire: l'embarcation ou son père aurait trouvé la mort se trouvait autour des côtes d'Angleterre, autrement dit, il n'avait rien à faire en France, encore moins dans un aérodrome. Cela redonnait une pointe d'espoir au cœur de la fillette.
« Jack était notre professeur, dit Rocky d'un ton solennel, nous l'aimions beaucoup, et s'il reste encore une pointe d'espoir qu'il soit vivant au moment où nous parlons, alors j'accepte de partir à sa recherche...
-Moi aussi, renchérit Ulysse.
-Moi aussi, Mais...Commença Edith, et Gwendoline? »
« Autrement dit, « on fait quoi du gosse » » se dit Gwendoline. Elle était habituée à ce discours, mais elle qui avait fait tout ce chemin allait encore s'accrocher fermement pour ne pas être laissé en marge de l'expédition.
« Moi, je viens! Clama-t-elle fière et déterminée.
Les trois sages échangèrent des regards gênés. Aucun ne savait vraiment quoi faire, tentant de communiquer par le biais de mimiques et de mouvements de mains. Ce fut finalement Edith qui se décida à parler, et sans accorder un seul regard à ses compagnons, elle posa sa main sur l'épaule de Gwendoline.
« Si tu es venu jusqu'en Egypte, qui plus est par les moyens de transport traditionnels, ce n'est pas un petit voyage en Zeppelin qui va te faire peur, je me trompe? »
Judith et Ulysse échangèrent des regards étonnés, mais aucun d'eux n'osa remettre en question Edith quand Gwendoline saura au cou de sa bienfaitrice, en lui criant toute sa gratitude:
« Merci, merci, merci, madame Scaron! merci, merci, merci, merci, merci, merci, mer...
-Ça va, ça va! J'ai compris! Dit Edith en riant en en repoussant gentiment Gwendoline. En revanche, à une condition: appelle-moi Edith, je t'ai tenu dans mes bras, bébé, je suis ta marraine, nous n'avons aucune raison de n'instaurer entre nous qu'une relation polie.
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La lignée des archéologues
AdventureJ'aime pas les résumés. Si ça vous tente, lisez, et puis flûte! Dessins par moi