One Bullet, Two Hearts

28. Un plan grandiose

Madison regarda autour d'elle avec curiosité, n'arrivant pas à croire qu'elle était vraiment ici. 

Le lendemain de leur appel téléphonique, Jack lui avait envoyé un message contenant son adresse et un horaire. L'espionne avait longuement hésité à lui poser un lapin. Elle était toujours furieuse de son comportement d'hier. Elle n'arrivait pas à croire qu'elle avait pu autant se tromper sur lui. Elle qui avait cru que Jack Williams était un homme bon, ayant une personnalité bien éloignée de celle en société, plus douce, plus sincère. Tout ça n'était que foutaises. L'avocat était comme tous les autres riches : arrogant, manipulateur et menteur, en plus d'être sans cœur. 

Elle regrettait amèrement de lui avoir fait confiance. Elle avait cru trouver un allié en lui, un ami. Voilà pourquoi elle s'était confiée à propos d'Alec, pas seulement parce qu'elle lui devait des explications. Sur le moment, Jack avait semblé compatissant, compréhensif. Mais il avait bien joué la comédie.

Avoir confiance en quelqu'un, c'était accepter de se livrer et de lui montrer nos faiblesses car on sait qu'on peut compter sur la personne pour nous accepter tel qu'on est. Mais avoir confiance en quelqu'un, c'était aussi courir le risque d'être trahi et blessé. Elle avait cru que Jack serait différent d'Alec. Malheureusement, toutes ses certitudes avaient volé en éclat. 

Elle n'aurait jamais cru que l'avocat puisse encore plus baisser dans son estime ou lui faire encore plus de mal. Elle avait eu tort. Il avait insinué qu'elle serait capable de retomber dans les bras de son ex, tout en sachant pertinemment toute la souffrance qu'il avait causé dans sa vie. Comment Jack avait-il osé dire ça ? 

Il lui avait fallu le reste de la soirée pour se calmer. Malheureusement, elle avait fallu qu'elle croise Nolan dans un couloir alors qu'elle se rendait au gymnase pour extérioriser et leur conversation puérile habituelle n'avait fait qu'augmenter sa rage. 

Et quand elle avait reçu le message de Jack, elle avait ri et l'avait ignoré toute la matinée. Jusqu'à ce que l'heure du rendez-vous arrive. Madison avait commencé à hésiter : elle ne pouvait pas compromettre la suite de la mission pour une histoire d'adulte. Finalement, elle avait quitté le QG à contrecœur, nullement prête à faire face à l'avocat. 

La voilà à présent sur le seuil de son luxueux appartement. Comme toutes les autres penthouses, c'était blanc, brillant et chic. Mais très impersonnel. Pas de photos de famille ou de bibelots. Juste une décoration simpliste et sobre.

— Tu es en retard, s'éleva une voix accusatrice à sa gauche.

L'espionne tourna la tête vers Jack qui venait de sortir d'un couloir. Vêtu d'un simple t-shirt gris et d'un jogging noir, il faisait presque tâche dans ce décor somptueux. Malgré cela, il s'imposait naturellement. Il était le genre d'homme à faire taire une assemblée rien que par son entrée. Son visage charismatique, ses larges épaules musclées, son regard perçant. Tout était calculé. 

Madison revint sur Terre et esquissa un petit sourire hypocrite.  

— Pardonne-moi, je n'ai pas vu l'heure. 

L'avocat lui lança un regard mauvais, sachant pertinemment qu'elle avait fait exprès d'arriver une heure après l'heure indiquée. Néanmoins, il ne répliqua pas et s'avança vers le salon tout en lui faisant signe de le suivre. Ils s'installèrent autour d'une table basse, Jack sur un fauteuil et Madison sur le canapé, tout aussi blanc que le reste. 

Un silence s'installa durant lequel aucun des deux n'osa se regarder ou parler. L'espionne en profita pour continuer son observation de la pièce. Alors, voilà où vivait Jack. Nullement surprenant. Elle se rappela soudainement que son père était mort il y avait à peine deux jours et se fit violence pour ne pas lui demander comment il allait. Il ne méritait même pas qu'elle le regarde.