One Bullet, Two Hearts

38. Bataille finale

Le cœur de Madison s'était arrêté pendant une seconde, pétrifié d'horreur. Une peur sourde s'empara d'elle.

Jusqu'à ce qu'elle voit les deux hommes continuer à bouger, roulant sur le sol pour prendre le dessus sur l'autre. Elle se remit instantanément à respirer ; pendant un instant, elle avait cru que la balle avait atteint Jack, mais il semblerait que Dante ait raté son tir. Peu importe ce qu'il se passait, les explosions leur avaient sauvé la vie.

Cependant, la bataille n'était pas terminé. Impuissante, Madison observa le combat tumultueux qui avait lieu par terre devant elle.

Jack était au-dessus de Dante et le frappait sans relâche. Le mafieux reprit rapidement l'ascendant sur lui en lui envoyant un coup de genou dans le ventre et en le balançant sur le côté. Par chance, une nouvelle secousse ébranla le complexe au même moment et l'avocat en profita pour donner un coup de pied afin que Dante lâche son arme. Cette dernière glissa jusqu'en-dessous du bureau, expulsée de sa main. 

Dante ne chercha pas à la récupérer, se releva précipitamment et tenta de sortir de la pièce. Madison réagit au quart de tour : puisant dans ses forces, elle s'élança et se jeta sur lui. Elle enroula ses bras autour de ses jambes et ils chutèrent tous les deux. Le menton du chef des BB claqua au sol, le sonnant. Fou de rage, il dégagea une jambe de l'emprise de l'espionne et son pied s'écrasa violemment dans sa mâchoire. 

Sous le choc, Madison le lâcha complètement alors qu'un goût métallique envahissait sa bouche et Dante en profita pour détaler dans le couloir comme un lâche.

Les explosions ne lui disaient rien qui vaille mais il était sûr d'une chose : il devait s'enfuir s'il voulait sauver sa peau.

La seconde d'après, Jack fut près de Madison tandis que la pièce se mettait de nouveau à trembler. 

— Ça va ? lui demanda-t-il d'une voix inquiète. 

— Oui, répondit-elle entre ses dents, essayant de faire abstraction de la douleur à la fois à la mâchoire et au ventre. Il faut le rattraper. 

Il l'aida alors à se relever en prenant soin de ne pas la brusquer. Madison fit de son mieux pour ne pas être un handicap et refoula le gémissement de douleur qui menaçait de s'échapper de ses lèvres lorsqu'elle fut debout.

Lorsqu'elle fut sûre de ne pas s'écrouler à la seconde même où elle ferait un pas, les deux espions sortirent dans le couloir. Jack était prêt à se lancer à la poursuite de son ancien patron après qu'il aurait convaincu Madison de l'attendre.

Cependant, ils furent interrompus net au milieu du corridor par une dizaine de personnes courant vers eux, leurs pas claquant précipitamment au sol. Madison se mit immédiatement sur ses gardes mais la femme qui courait devant le groupe, tenant un pistolet dans ses mains, s'exclama en les voyant :

— Jack ! 

Décontenancée, l'espionne passa son regard sur l'avocat puis sur la femme. Cette dernière s'arrêta à leur hauteur. Elle semblait avoir dix ans de plus qu'eux, ses cheveux bruns attachés en une queue-de-cheval et ses yeux noisettes brillant d'intelligence. Bizarrement, Madison avait l'impression de l'avoir déjà vue quelque part. 

— Où est Dante ? demanda-t-elle de but en blanc. 

— Il s'est enfui, lui répondit Jack, ne semblant nullement surpris de la présence de cette inconnue et de la horde d'agents derrière elle. 

La femme fit alors un pas pour les contourner, prête à se lancer à la poursuite du mafieux. Mais Jack lui saisit le bras. 

— Vanessa, non. Je m'en occupe.