Le coup de feu résonna dans toute la pièce et se répercuta dans son corps, le faisant vibrer telle une corde trop tendue. Son oreille gauche se mit à siffler alors que tout autour d'elle ne devint plus qu'un amas de flou et d'ombres indistinctes. Son cœur bourdonnait lourdement dans sa tête, galopant avec folie.
Heureux de battre encore.
Madison n'eut pas le temps de comprendre par quel miracle elle était encore vivante que Jack la tira vers lui pour se placer devant elle. Encore déboussolée, elle vit simplement l'ombre d'Alec traverser vivement la pièce. L'avocat lui tira dessus une deuxième fois mais Alec avait déjà disparu dans le couloir.
— Fais chier, jura Jack avant de se tourner vers la jeune femme. Il ne faut pas qu'il s'échappe, rattrapons-le !
Mais avant qu'il ait pu faire volte-face, Madison agrippa la manche de son haut avec fermeté.
— Attends, tu...
L'avocat se dégagea brutalement et recula d'un pas, le visage fermé.
— Alec va s'enfuir, on doit l'en empêcher.
Il se retourna, s'apprêtant à se lancer à la poursuite du criminel, mais Madison cria :
— Explique-toi, putain !
Jack se figea net, toujours dos à elle.
— T'as failli me tuer, continua Madison avec colère. Merde ! Qu'est-ce qui me retient de t'assommer ou même de te tuer ? Tu m'as trahie ! Il y a deux secondes, tu voulais t'emparer des codes et m'éliminer, et tout d'un coup, Alec te semble plus important ? C'est quoi ce bordel ?!
L'espionne bouillonnait de rage et d'incompréhension.
Elle avait compris que l'avocat avait dévié son tir à la dernière seconde pour tenter d'arrêter Alec qui venait de se réveiller et qui essayait de s'échapper. Seulement... il avait eu tout le temps de l'abattre avant tout comme maintenant. Pourquoi lui parlait-il soudainement comme s'ils étaient à nouveau partenaires ? Il n'avait fait que lui mentir depuis le début !
Devant elle, Jack ne bougea pas. Elle vit qu'il tremblait de la main tenant le revolver qui était pointé vers son cœur quelques instants plus tôt.
Pourquoi ne l'avait-il pas tuée ?
— Je ne pouvais pas ! lâcha soudainement l'avocat, comme en réponse à ses pensées. Je ne peux pas te tuer. Je ne veux pas.
— Mais pourquoi ? Ce n'était pas ta mission de prendre les codes et de m'éliminer ? Pourquoi avoir changé d'avis ? Pourquoi vouloir rattraper Alec alors qu'il ne fait pas partie de ta mission ? Depuis le début, tu n'étais là que pour ça ! M'arnaquer, me manipuler ! Alors pourquoi, merde !?
— Parce que j'en suis incapable, putain ! hurla Jack en se retournant vivement pour lui faire face. Oui, je t'ai menti ! De A à Z ! Mais, j'en ai marre ! J'en ai marre de me battre seulement pour le profit de mon boss. Je veux combattre pour la bonne cause, comme toi. Me sentir réellement utile à mon pays. Être une bonne personne. Je ne veux pas avoir la mort de millions d'innocents sur la conscience. Au contraire, je veux les sauver. C'est vrai, j'étais censé te manipuler, tirer profit de notre collaboration puis te tuer... mais je ne peux pas. Plus maintenant.
L'avocat sortit les gold codes de sa poche et les lui rendit.
— Reprends-les. Je sais que tu ne me fais plus confiance. Mais crois-moi quand je te dis que tout ce qui compte pour moi, c'est que tu sois vivante et qu'Alec soit arrêté avant qu'il ne s'enfuit.
L'espionne le dévisagea avec désarroi avant de les prendre, totalement perdue par le comportement de son ancien partenaire. Et du sien.
Il y avait quelques minutes, elle le haïssait de tout son âme. A présent, elle ressentait une bouffée de chaleur face à ces paroles. Jack était réellement sincère, elle le voyait dans son regard. Il ne voulait ni voler les codes, ni la tuer, mais il en avait reçu l'ordre. Cependant, il venait de décider qu'il n'obéirait pas. Pour la première fois depuis longtemps, elle retrouvait le Jack qu'elle connaissait. Celui qui suivait son cœur.
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One Bullet, Two Hearts
ActionMadison Nash, aussi surnommée Mad, n'est pas une fille comme les autres. Elle est le James Bond féminin. Espionne reconnue mondialement, elle enchaîne les missions et les succès, séduisant ses proies pour arriver à ses fins. Mais voilà qu'un jour...