Sa vraie nature

13.

Patrick rejoint son meilleur pote durant sa pause cigarette, ils sont collègues, ce qui facilite certaines choses.

– Tu fumes maintenant ?

Patrick ne répond pas. Effectivement, il n'a jamais touché une cigarette. Mais l'espace fumeurs est le seul endroit où ils vont pouvoir parler tranquillement. Dans le bureau ou à la cafétéria il y a toujours des oreilles qui traînent. Là, ils sont seuls.

– Je crois qu'on est sur le même site de cul.

Un instant troublé, son meilleur ami finit par sourire.

– Tu as maté ma cam ?

– J'avoue, je suis tombé dessus et j'ai été curieux.

– Le spectacle t'a plu ?

– Je ne t'avais jamais vu dans cet état.

Ce début de conversation se déroule mieux que Patrick ne l'avait espéré.

– On ne fait plus beaucoup l'amour.

– Nous non plus, on dirait bien que le couple use le désir. C'est pour ça que je cherche du plaisir dans le monde virtuel.

– Moi je suis allé un peu plus loin.

– Tu as trompé ta femme ?

– Pas vraiment, je vais chez un mec pour qu'on regarde des pornos ensemble en se faisant du bien.

– Cool, l'idée est intéressante.

Patrick n'est pas là pour recruter un nouveau membre de son petit club, mais il est content que son pote ne soit pas choqué.

– Tu voudras venir ?

– Ça peut être sympa. Mais pourquoi soudainement toutes ces confidences ?

Patrick aurait dû commencer son stratagème bien plus tôt. De cette façon son meilleur ami et lui partageraient déjà des instants virils et il aurait moins de gêne à poursuivre.

– Ce mec a un délire un peu particulier. Il aime être maté quand il fait l'amour avec sa copine.

– Et elle est partante ?

– Oui.

L'autre fume tranquillement sa cigarette. Il est vraiment imperturbable. Patrick a l'impression de faire des choses incroyables, mais vu la réaction de son meilleur pote ce n'est peut-être pas si exceptionnel.

– Il m'a demandé d'être le voyeur.

– Super ! Un peu déçu que tu ne me fasses pas participer, mais bon.

– Je ne pensais pas que ça te brancherait.

– On est aussi vicieux l'un que l'autre.

Patrick n'y avait même pas pensé. Et il n'en aurait jamais parlé à son meilleur pote s'il n'avait pas eu besoin de lui.

– Sauf que nos petites cochonneries commencent à vingt heures.

– Et tu as besoin d'un alibi.

– Il faut que j'explique mon absence.

– Je te couvre, si tu me couvres aussi.

– De quoi tu parles ?

– Je viens avec toi et on sera deux voyeurs. Si nos femmes appellent on se donne une excuse mutuellement.

– Il faut que j'en parle à mon contact.

– Il sera certainement partant. On dira qu'on doit bosser tard sur un dossier. Ce sera une première mais si on donne tous les deux la même histoire, elles ne pourront pas avoir de doute.

– D'accord.

Juste après, Patrick a envoyé un message à son autre pote : « Si on vient prendre un verre à deux ça vous va ? ». Il n'a pas fallu cinq minutes pour que la réponse positive arrive. Patrick téléphone donc à sa femme pour lui dire qu'il reste plus tard au travail. Là elle commence à avoir un doute, certainement qu'elle voudra confirmer l'information. C'est pourquoi il fallait un complice. Comme déjà dit, quand un homme veut se faire plaisir, il devient assez ingénieux. Sans plus d'état d'âme, Patrick et son meilleur pote arrivent à l'appartement. Le couple attend, impatient.

– Venez dans la chambre.

Deux chaises sont placées à côté du lit.

– Vous voulez des préliminaires ou on y va direct ?

– Faites durer.

Patrick et son pote se déshabillent, déjà excités à l'idée d'assister à un porno en direct...