Sa vraie nature

21.

Patrick avait une petite appréhension avant de retourner au travail. Croiser son collègue Steve au sauna a plutôt été une bonne expérience, c'était sympa de rencontrer un visage connu, quelqu'un qui a fini par le guider. Mais il ne savait pas trop comment réagir au moment de le revoir au boulot, en le croisant dans les couloirs ou à la cafétéria. Une angoisse vite évacuée lorsqu'il a vu Steve, très bon comédien, agissant totalement naturellement, comme si de rien n'était. Ils se sont retrouvés un peu plus tard dans l'après-midi, devant les urinoirs.

– T'es cool, quand même.

– Il faut rester discret, ce qui se passe dans la vie privée n'a pas à être étalé au boulot. Moi, tout le monde sait que je suis gay. Si du jour au lendemain je me mets à te faire les bises, ils vont vite comprendre pour toi.

– C'est sympa de garder mon secret.

– Aucun souci, Patrick. Alors, quand est-ce que tu retournes au sauna ?

Ils sont là, devant les urinoirs, à discuter sans gêne.

– Demain soir.

– Tu as hâte ?

– Oui, je me sens bien là-bas.

– Cool. Je vais essayer de me libérer pour y être aussi, à moins que tu veuilles y aller seul pour expérimenter d'autres choses.

– Non, ce serait sympa que tu viennes.

– D'accord, pas de problème.

Un autre collègue entre, la conversation cesse. Chacun range son matériel et se lave les mains avant de sortir.

Patrick aimerait se rendre au sauna tous les soirs, il a adoré son expérience. S'il pouvait s'avouer la vérité, ce qu'il aimerait vraiment ce serait de vivre ouvertement ses nouvelles expériences, quand il le veut. Ce n'est pas encore possible, il n'est pas prêt à assumer. Il ne veut pas détruire son ancienne vie pour en explorer une nouvelle pleine d'inconnus.

– La boxe a l'air de te plaire, mon chéri.

– Oui, c'est sympa comme sport.

Patrick ne peut pas masquer son impatience d'aller au « cours de boxe ». Il joue bien la comédie devant sa femme, mais sur le chemin il se pose beaucoup de questions. S'il s'était vraiment mis à la boxe, il serait effectivement enthousiaste, comme on l'est chaque fois qu'on commence une nouvelle activité. Et puis, au bout de quelques semaines, tout retombe, la routine s'installe et il arrive qu'on abandonne un sport pour lequel on était hyper motivé. Peut-être que c'est la même chose pour la sexualité. Et si son envie pour les hommes n'était que passagère ?

– Salut, on dirait que tu as le choix dit donc.

Une fois dans le sauna, avec Steve, il ne se pose plus de questions. Ici, il vit dans l'instant présent et veut profiter de chaque minute, parce qu'il sait que son temps est limité.

– C'est pas désagréable tous ces jeunes qui me regardent.

– Je te l'ai déjà dit, un daddy poilu et bien foutu, ça en excite pas mal.

– Toi compris ?

Steve se contente de baisser les yeux vers son entrejambe. Quand on a qu'une serviette de bain autour de la taille il est impossible de cacher son excitation.

– Tu n'as pas ramené ton gode ?

– Je l'ai laissé dans le vestiaire. Je ne vais pas non plus faire la même chose à chaque fois.

– Qu'est-ce que tu veux expérimenter ?

– Je te donne carte blanche.

Ils entrent tous les deux dans une cabine, refermant la porte derrière eux. Un geste presqu'inutile, puisque n'importe qui peut quand même ouvrir et regarder.

– Allonge-toi.

Patrick s'exécute.

– Écarte les jambes.

Lentement, Steve approche son visage des parties génitales de Patrick. Il respire profondément.

– Qu'est-ce que tu fous ?

– J'adore l'odeur du mâle. C'est bien que tu ne te laves pas avant de venir, c'est tellement bon de sentir des burnes qui ont passé la journée dans le boxer.

Patrick se laisse totalement faire. Steve donne un coup de langue sur ses testicules.

– Continue.

Son collègue s'occupe de les gober avec une délicatesse qui fait gémir Patrick, il découvre un nouveau plaisir.

– C'est ce qu'il y a de plus intime, selon moi. Tout le monde peut sucer une queue, mais se laisser gober les burnes c'est différent. C'est la partie la plus sensible.

– J'ai confiance en toi.

– J'aime quand tu me parles comme ça.

Steve continue ce qu'il était en train de faire. Patrick ne pense plus à rien, il est totalement envahi par le plaisir.