Après avoir enfilé la protection et appliqué du lubrifiant, Patrick commence doucement à entrer.
– Tout va bien ?
– Ne te soucie pas trop de moi, j'ai l'habitude. Je ne veux pas passer pour un porc, mais je pratique souvent alors t'inquiètes.
– Je ne sais même pas comment faire.
– Si tu réfléchis, c'est mort. Je pense que tu as déjà fait l'amour avec ta femme ! Bon bah c'est presque pareil. Et pas d'inquiétude, je suis propre, je te le garantis.
Patrick va et vient doucement, sans s'être encore beaucoup enfoncé.
– Qu'est-ce que t'attends ?
– J'ai peur de te faire mal.
– Enfonce ton truc une bonne fois pour toutes et arrête de penser.
Bien qu'hésitant, Patrick y va d'un coup. Steve pousse un cri.
– Tu le fais exprès ?
– Non, c'est toujours douloureux, mais c'est normal au début. Et j'aime ça. Fais-toi plaisir.
Bien que le visage de Steve soit crispé, Patrick commence à prendre son rythme.
– Je ne sens rien.
Patrick y va plus fort.
– Déchaîne-toi, libère toute ta bestialité.
Plus le plaisir monte, plus Patrick se défoule entre ces petites fesses. Jusqu'à devenir une véritable bête en rut. Il perd totalement le contrôle et ne se soucie plus du tout de son partenaire. Ceci jusqu'à la jouissance, qui pour le coup lui fait pousser un hurlement bestial qu'il n'avait jamais cru pouvoir sortir.
Puis, essoufflé et en sueur, il s'effondre sur Steve.
– Merci.
– On dirait que tu t'es bien amusé.
– Et toi, tu n'as même pas joui.
– On va dire que vu que c'était ta première fois, j'ai pas besoin d'aller jusqu'au bout.
– Je n'en reviens pas de ce qu'on vient de faire.
– Mais ça t'a plu.
– Énormément ! Et toi, t'es doué pour dire des cochonneries.
– On devient très vulgaires quand il s'agit de sexe.
– J'y suis peut-être allé un peu fort.
– Pas du tout, tu t'es complètement lâché et c'est ce que je voulais.
– Même avec ma femme je ne me suis jamais autant donné.
– C'est normal. Avec une femme il faut penser à son plaisir, faire un peu attention, on se limite, on n'ose pas tout faire. Là c'est entre mâles, on peut être brutal, bestial, enfin totalement soi.
– Tu reçois souvent des mecs mariés ?
– Oui. Et tous sont comme toi. D'abord un peu hésitants, on se masturbe devant un porno. Puis ils osent prendre mon sexe en main. Après ils veulent une fellation et ça finit comme aujourd'hui.
– Ils sont tous gays ?
– Pas forcément. Avec un mec c'est différent, comme je disais on se sent plus libre. Il n'y a pas de jeu de séduction, pas à s'inquiéter pour ce que l'autre ressent. On redevient purement des bêtes et ça nous plaît.
– Je crois qu'on va devoir remettre ça.
– Avec plaisir, tu as encore pas mal de choses à découvrir.
– Je ne suis pas prêt à me faire pénétrer.
– Avant ça, il y a d'autres étapes à franchir. Peut-être que tu n'essaieras jamais de te faire prendre, ce n'est pas grave. Il y en a beaucoup qui sont purement actifs, c'est pas un souci.
Patrick ne dit plus rien et finit sa canette de bière.
– Tu as mauvaise conscience ?
– Non, et paradoxalement c'est ce qui me gêne depuis le début. Je n'ai jamais eu mauvaise conscience.
– Parce qu'il n'y a aucune raison, tu fais ce dont tu as envie, tu te fais plaisir, c'est l'essentiel.
– Je trompe quand même ma femme.
– Ça se discute. Là tu expérimentes des plaisirs que tu ne pourrais pas avoir avec elle. Donc on peut partir du principe que ce n'est pas vraiment tromper, puisque ce n'est pas dans les bras d'une autre femme que tu t'éclates.
– Ouais, c'est une manière tordue de me rassurer.
– Si tu n'as pas mauvaise conscience c'est que tu as besoin de ces expériences.
– Je peux prendre une douche ?
Patrick n'a pas envie de trop réfléchir, pour l'instant il n'est pas prêt à assumer ce qu'il ressent.
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Sa vraie nature
Non-FictionPatrick fête ses 40 ans. Il est temps qu'il assume sa vraie nature...