Chapitre 4

41 6 27
                                    


Lydia se réveille au son d'une moto qui passe. La jeune femme entrouvre ses yeux mais les referme aussitôt, aveuglée par la lumière s'infiltrant par le store. Elle se tourne de l'autre coté et constate que Tao est toujours en train de dormir. Elle peut même l'entendre ronfler. Au début de leur relation, nombre de fois elle avait fini sa nuit dans le salon afin d'éviter ses bruits. Désormais, elle n'y faisait guère attention.

Voyant qu'il lui reste encore une demi-heure avant la sonnerie de son réveil, Lydia ferme les yeux pour se rendormir. Tandis qu'elle enlace son petit-ami, elle réalise qu'elle ne se rappelle pas s'être couchée dans le lit, la veille au soir. La seule chose dont elle se souvienne, c'est que sa journée l'avait épuisée au final.

Elle ouvre le tiroir de sa table de chevet et cherche un Doliprane. Elle récupère la bouteille au pied du lit, et, avale le comprimé. Ses mouvements réveillent Tao, qui la regarde d'un air endormi :

- Bonjour mon amour. Excuse-moi de t'avoir réveillé. Je viens de prendre un comprimé pour le mal de tête, s'excuse Lydia en lui murmurant à l'oreille.

Son petit-ami grogne et se retourne, dos à elle.

Lydia se lève du lit et se rend sur le balcon pour prendre son petit-déjeuner. Rassasiée, elle se déshabille dans la salle de bains et met sa nuisette au sale. Vêtement qu'elle ne se souvient également pas avoir choisi la veille. Elle laisse couleur l'eau chaude sur sa peau afin de détendre son corps et sort de la douche un laps de temps après.

De nouveau dans la chambre, elle récupère des habits au hasard dans l'armoire et se fait un brin de beauté dans la salle bain. Une couche de mascara sur les cils et une touche de rouge à lèvre marron plus tard, voilà Lydia fin prête.

Aujourd'hui, c'est vendredi. Elle a hâte d'être en week-end. Ce dernier risque d'être rempli d'émotions pour la jeune femme. Pas que pour elle d'ailleurs, mais aussi pour Tao. Ils ont rendez-vous à la banque afin de faire une demande de crédit.

L'idée de procéder à son premier achat immobilier excite Lydia, telle une enfant qui se rend à la fête foraine pour la première fois.

Cette acquisition signifie beaucoup pour elle. Le fait d'avoir son propre chez-soi, bien entendu, mais aussi le fait d'avoir trouvé la personne avec qui elle souhaite passer le restant de ses jours. Tao est celui qui la fait vibrer, avec qui elle se sent désirable, chose qu'elle ne pensait pas vraiment avant lui. Et cet achat sera, elle pense, un des moments les plus mémorables de son existence. Elle arrivera peut-être enfin à être fière de la personne qu'elle est devenue.

Une fois prête, elle réveille à son tour son petit ami. Elle lui laisse le temps de s'habiller et descend petit-déjeuner dans la cuisine. Monsieur la rejoint une vingtaine de minutes après, une chemise rentrée dans un pantalon de ville. Ce style lui va comme un gant, pense Lydia en le matant intensément. Son petit-ami l'embrasse sur le front et lui tend la main pour se lever du canapé.

Dans le bureau du banquier, Lydia serre ses phalanges entres elles jusqu'à les faire craquer. Voyant son appréhension, Tao lui prend sa main la plus proche et la pose sur son genou pour la calmer.

- Chérie, si tu veux on peut partir. Je ne veux pas que tu te sentes forcée.

- Non, ne t'inquiète pas. Ça va aller, tente-t-elle de le rassurer.

Le banquier ferme la porte de la pièce et les questionne sur leurs projets. Lydia laisse la parole à son homme, qui explique qu'ils désirent acquérir d'une habitation. Tout au long de son discours, le professionnel en face d'eux ne cesse d'hocher de la tête, ce qui a tendance à exaspérer Lydia.

INCERTAINOù les histoires vivent. Découvrez maintenant