Chapitre 8

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Lydia se réveille brusquement suite au claquement de la porte. Elle se frotte les yeux et découvre devant elle un plateau. La jeune femme remercie Tao dans un murmure et engloutie les biscottes qu'il vient de lui apporter.

Cette nuit fut la plus horrible de sa vie. Entre l'air frisquet et son angoisse, le sommeil était à rude épreuve, s'ajoutant une forte envie d'uriner. Ne tenant plus, Lydia avait fini par faire ses besoins dans un coin de la pièce.

- Tu peux m'expliquer maintenant ce que je fais ici ?

- Tu n'as pas une idée ?

- Non, vraiment, Tao. Je t'aime, je suis fidèle, je n'ai jamais voulu te faire du mal. Pourquoi est-ce que je suis ici putain !

- Ecoute bien l'histoire qui va suivre alors.

- Tu te rappelle sûrement de ta 9ème année au collège *. On ne peut pas dire que tu étais une fille très recommandable. Tu faisais partie de ces groupes de pestes qui embêtent les plus faibles. Comment des gamines peuvent avoir le culot d'être si mauvaises sans aucunes raisons ? Plus tard, j'ai appris que vous appeliez même votre bouc émissaire Quasimodo.

- Comment sais-tu tout cela ? Tu ne peux pas savoir comme je m'en veux pour cette période.

- Laisse moi terminer. A force de subir ce harcèlement, l'élève en question a fini par se suicider. Il n'avait que 14 ans. Tu te rends compte ? Maintenant je vais te dire comment je sais tout ça.

Les yeux de Lydia se remplissent de larmes.

- Je connaissais très bien Anteo. C'était un ami que j'aimais énormément au point d'en être amoureux. Tu ne peux pas imaginer le mal que ça m'a fait d'apprendre sa perte. Aujourd'hui encore, je pense à lui. Même s'il n'est plus là, je garde une partie de lui près de moi, regarde.

Pour accompagner sa phrase, Tao sort de sous sa chemise une médaille. A cet instant-là, la jeune femme comprend mieux sa réaction lorsqu'elle avait découvert le bijou.

- La photo à l'intérieur n'était donc pas celle de tes grands-parents mais bien celle d'Anteo, murmure Lydia.

- Très perspicace, ma chérie.

- Dès ce jour, je me suis promis de découvrir les coupables de son suicide. Je ne sais pas si tu es au courant, mais tes amies ont fini en prison suite à un trafic de drogue. Du coup il ne reste plus que toi à punir. D'ailleurs, j'ai une petite question : Qu'est-ce qui est le pire entre une personne qui harcèle et celle qui cautionne son comportement ?

- Je sais que j'ai été une personne horrible. A chaque fois qu'elles l'embêtaient, je leur disais seulement d'arrêter ou bien je faisais comme si de rien n'était. Je n'avais rien contre ce garçon, je ne voyais pas pourquoi on devait le rejeter juste parce que ses vêtements étaient déchirés et sales.

- Au passage, sache que s'il s'habillait comme cela, c'était parce qu'il vivait seul avec sa mère et qu'il récupérait les vêtements de son grand-frère parti à l'armée. Ils n'avaient pas l'argent pour se vêtir dignement.

Lydia s'effondre sur le sol froid et se penche pour implorer son pardon.

- Tu crois pouvoir m'attendrir avec ta mine désemparée. Eh bien tu te trompes. Tu vas regretter ce que tu as fait, Lydia Mirar.

Lorsque Tao referme la porte, Lydia réfléchit à un moyen de s'évader. La tâche s'avère compliquée. Aucune fenêtre n'est présente dans la pièce et la porte paraît renforcée. De plus, la voilà attachée telle une esclave sur un bateau.

Après des minutes en pleine réflexion, elle estime qu'il serait nécessaire tout d'abord de se libérer de ses chaînes. Elle tire une nouvelle fois dessus tout en sachant pertinemment qu'elles sont solides. Lydia regarde autour d'elle à la quête d'un nouvel élément mais rien n'a changé. Aucun objet ne pourrait l'aider à dévisser ses chaînes du mur. Et si elle attaquait de plein front son adversaire quand il viendra la voir ? Non, elle connait très bien Tao. Il ne s'octroierait aucune imprudence.

Les heures passent et le mal-être de Lydia s'intensifie. Des maux de ventre l'assaillent jusqu'à la faire s'allonger face contre terre pour apaiser la douleur. Depuis un moment déjà, la jeune femme se retient d'uriner à nouveau. Elle ne souhaite pas encore assouvir ses besoins sur le sol. C'est tellement indécent et inhumain !

Lorsque Tao débarque dans la pièce, Lydia le supplie de la laisser se rende aux toilettes.

- Non désolé ma belle. Par contre, je veux bien te passer un seau.

Son ancien petit-ami revient quelques minutes plus tard, chargé comme promis d'un seau. L'homme la détache et la prévient de ne rien tenter si elle souhaite ne pas souffrir.

Lydia le remercie et lui demande de se tourner. Pendant qu'elle est sur le seau, un stratagème lui vient en tête. Ni une ni deux, Lydia renverse doucement le liquide au sol et se jette au cou de son ravisseur. Tandis que d'une main elle tente de le renverser, elle essaie de l'autre de coincer la gorge de Tao entre le récipient et sa poignée.

Ce dernier, surpris, ne réagit pas directement. Lydia en profite et pousse avec sa tête vers le bas pour le forcer à s'étrangler.

Sans que la jeune femme ne s'y attende, son adversaire reprend ses esprits et la pousse violemment au sol. L'élan avec laquelle Lydia est projeté provoque un boum lorsqu'elle atterrit sur le parquet.

- Je crois que tu n'as pas compris à qui tu t'attaquais. Tu n'es pas de force contre moi. 





Salut tout le monde, j'espère que vous allez bien ! 

Le confinement est certainement dur à supporter mais il faut se dire que c'est l'occasion de prendre plus soin de soi, de penser aux choses essentielles et également de se plonger plus intensément dans ses projets :) 


Prenez soin de vous 

INCERTAINOù les histoires vivent. Découvrez maintenant