Évaluation en musique, aujourd’hui. Elle n'avait pas fini sa partition. Comment allait réagir Monsieur Léon ?
Elle avait beau essayer de trouver quelque chose à dire au professeur, elle ne trouvait pas. Elle avait pourtant travaillé dur, mais ne trouvait plus d'inspiration. C’était étrange. Elle pensait que toute son histoire était terminée, et donc qu'elle allait la terminer pour le cours de musique.
Emilie soupira. Il était midi et demi, et bientôt elle aura cours de musique. À ses côtés, il y avait Nathalie et Marina, mangeant tranquillement. La jeune fille à lunettes, elle, remuait sa fourchette dans son assiette.
"Monsieur Léon va me tuer. » Murmura-t-elle.
À ce moment là, Emilie ne désirait vraiment pas avoir de réponse, mais Nathalie, en bonne romancière imaginative, se mit alors à inventer une idiotie :
"Mais non, Emilie, tout ira bien ! Monsieur Léon, hypnotisé par la beauté de tes yeux, décidera de te donner une note moyenne pour tes efforts, ou même te dispensera du cours. Ou...Non, il verra l'horrible partition que tu as crée, la déchirera et t'exclura de cours ! Oh la la, ça m'inspire pour une nouvelle histoire..."
Sur ce, elle se mit à chercher une feuille et un stylo dans son sac et écrivit, puis barra ce qu'elle écrivait, puis se mit à réécrire avec plus de confiance aux mots qu'elle choisissait.
"Ça se voit, tu n'es pas en musique toi. Tu es en art de l'écrit. Et toi, Marina, ça avance comment, en art du dessin ?"Répliqua Emilie.
Marina avala la boucher de riz qu'elle mangeait, puis répondit :
"Ça va, tout va bien ! J'arrive toujours à satisfaire les professeurs. Mais ce qui m'intéresse le plus, c'est le club de jardinage auquel j'ai adhéré ! As-tu déjà sentie l'odeur d'une rose, cultivée bio ? C'est vraiment mieux que les produits industriels qui n'ont aucune odeur ! Au moins, les roses du jardin de l'école vivent..."
Elle se remit à manger, fermant les yeux, certainement pour se remémorer l'odeur de la rose.
Emilie était bien trop angoissée pour dire quoi que ce soit. Elle avait vraiment peur de la réaction du professeur de musique, alors que depuis le début de l'année, elle l'avait toujours satisfait, même plus que ça, car ses notes compensaient toujours sur les élèves les moins doués de la classe dans la moyenne générale.. Soudain, la sonnerie retentit à travers la cantine.
"C'est l'heure des cours. Bonne chance, Emilie !"Dit Nathalie en gribouillant sur sa feuille.
Emilie entra en salle de classe, la tête baissée, le violon dans les mains, se plaçant parmi les élèves du premier rang, comme à son habitude. Frédéric entra en classe, trompette dans les mains, la tenant soigneusement, et s'installa à côté de la jeune fille aux lunettes. Celle-ci rougit et détourna le regard. Déjà qu'elle avait des problèmes avec le cours, mais en plus qu'elle rougissait à cause des sentiments qu'elle éprouvait pour le jeune trompettiste...Décidément, elle n'avait que des problèmes, aujourd'hui !
Monsieur Léon interrogea deux élèves. D’abord, ce fut Régis, un jeune garçon qui jouait de la flûte avec un certain talent. Il joua un air triste, et dit qu'il s'était inspiré de son chat mort, ce qui toucha toute la classe.
Ensuite, il interrogea Frédéric, qui joua à l'aide de sa trompette une musique joyeuse, qui donna presque envie aux élèves de danser. Emilie n'avait pu s'empêcher de rougir en entendant cette musique si envoutante.
Mais Monsieur Léon n'en avait pas fini. Il désirait faire jouer un dernier élève. C’est comme par hasard le moment propice pour que les lunettes d'Emilie tombent au sol et qu'elle les ramasse en faisant grincer sa chaise contre le sol.
"Emilie. Pourquoi pas ne nous jouerais-tu pas ta musique ?"
Zut ! Elle se leva, se posa devant le tableau, face à tous les élèves qui la regardaient avec attention, surtout Frédéric, ce qui la fit une fois de plus rougir.
"Monsieur Léon... Je ne l'ai malheureusement pas terminée.
-Ce n'est pas grave. Allez, joues."
Elle plaça alors le violon contre son épaule, inspira profondément pour évacuer son stress, puis commença à jouer son air.
Monsieur Léon se sentit transporté. Comme s'il pénétrait petit à petit dans l'histoire de quelqu'un, ou de plusieurs personnes. Il se sentit envolé dans le ciel, touchant presque les nuages. Il pouvait tourbillonner, pivoter, se déplacer où bon lui semble avec tant de facilité qu'il en eut le sourire aux lèvres. Il se sentit ensuite face à de lourdes épreuves, toutes plus difficiles à chaque fois, mais il triomphait toujours et se sentait revenir dans ce ciel bleu azure qui l'enchantait tellement. Il se vit ensuite descendre petit à petit, pour sentir une odeur de rose qui venait de s'ouvrir. De cette belle rose, il ressentit aussi comme une nouvelle vie à peine sortie de son cocon. Puis il eut une impression, comme s’il prenait cette nouvelle vit dans ses bras, et l'enlaçait de tout son cœur contre son torse pour en ressentir la chaleur. Mais la musique lui arracha de ses mains cette vie, avec tant de violences qu'il sentit les larmes monter en lui.
Il se vit alors poursuivre cette vie, cherchant tant bien que mal à la rattraper, pour s'occuper d'elle, encore et encore, mais il échouait invariablement. Et puis, doucement, il sentit la vie s'approcher de lui avec tant de facilité, alors que lui en avait eut si peu, qu'il eut encore une sensation de joie monter en lui. Il se fit alors transporté dans des mondes inconnus, comme si on le plongeait petit à petit dans un passé mystérieux, sentant quelque chose d'à la fois sombre en une histoire inexpliquée. Mais un rayon de lumière traversa cette zone d'ombre, où il eut l'impression qu'un champ de plantes exotiques poussa sous ses pieds, sentant des odeurs nouvelles qui le fascinaient.
Et puis soudain, il chuta.
Emilie avait terminée sa musique sur une note dans le vide.
"Je suis désolée, monsieur, murmura-t-elle, mais je n'ai pas pu trouver la fin… Je n'avais plus d'inspiration."
Il voulut parler, mais ce fut la sonnerie. Tous les élèves rangèrent leurs affaires et partirent. Emilie étant comme à son habitude la dernière, il put la retenir de justesse.
"Attends, Emilie. Comment se nomme ta partition ?Enfin...Lui as-tu donner un nom ?"
La jeune fille hésita quelques secondes, puis dit avec de l'émotion dans la voix :
"Le Voyage des Sorcières."
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Magical Doremi : Le peuple oublié
FanfictionDoremi est maintenant une adolescente. À quinze ans, elle est une lycéenne ordinaire. Les années passées l'ont séparée de ses amies, Émilie, Sophie, Loulou, Mindy. Cependant, elle ne peut s'empêcher de repenser à son enfance et à sa vie d'apprentie...