La fille des journaux

33. Resoudre

Hinata:

Je détestais devoir attendre avant de vivre quelque chose de stressant. Il n'y avait rien de plus angoissant de savoir qu'on ne peut qu'attendre jusqu'à ce que ça se passe. Je tentais de paraître détendu devant les autres patients de la salle d'attente, pourtant entre ma jambe qui tressautait, mes mains qui ne cessaient de lisser le tissu de mon chemisier et mon regard qui faisait des aller-retours entre le sol et chaque recoin de la pièce, il était évident que j'étais loin d'être détendue. Finalement, une femme d'âge mûre, très classe avec ses longs cheveux roux, apparût dans l'encadrement de la porte et appela mon nom. Mon pou s'accéléra tandis que je prenais une grande inspiration et me levais en attrapant mon sac avant de la suivre. Nous entrions dans son cabinet, elle s'installa sur sa chaise en cuir derrière l'ordinateur tandis que je prenais place sur la chaise de l'autre côté du bureau. Elle pianota sur son clavier avant de prendre la parole:

- Bonjour Hinata, alors je vois que cela fait un moment que nous ne nous sommes pas vu.

- Oui, en effet. Acquiesçais-je simplement.

- Bien, commençons sans plus attendre, je vous propose de démarrer par un petit compte rendu de cette période voulez-vous ?

Je répondis un faible « oui » alors qu'elle m'invitait a m'installer plus confortablement sur un sofa. Une fois toutes deux installées, je fis le récapitulatif des derniers événements. Bien qu'elle me suivait depuis des années et que je lui avais avoué bien pire que ce que je m'apprêtais à dire. J'étais toujours mal à l'aise quand il s'agissait de parler des choses plus intimes, surtout ici ou le contexte était différent.
J'attaquais tout de même le récapitulatif des dernières avancées. En ayant recommencé la thérapie j'avais bel et bien fait des progrès, d'un point de vu physique, et meme sexuel si j'osais l'avouer, les choses entre Naruto et moi avaient plutôt bien avancé. J'en étais même assez heureuse en réalité. J'avais réellement découvert de nouvelles choses, mon propre corps et tout un tas de sensations que j'avais eu tant de mal a imaginer ne serait-ce qu'un seul instant. Et bien que les toutes premières fois j'avais été stressée, sa douceur et sa gentillesse m'avaient rassuré. Il n'oubliait jamais de demander comment je me sentais, si tout allait bien, et ça comptait énormément pour moi.

Pourtant dès que les choses avaient commencé à passer au stade supérieur c'était comme si quelqu'un appuyait sur un bouton « alerte » à l'intérieur de ma tête. Tout se bloquait soudainement et je n'avais qu'une envie c'était de me rouler en boule sous une couverture, trop honteuse de refuser une fois de plus les avances de Naruto et de ne pas être capables d'avancer. Je ressentais une multitude d'émotions balançant entre la honte, le mal être et la colère envers moi-meme ou de la culpabilité envers Naruto.
La femme a la chevelure de feu prit quelques notes tout en hochant la tête. Elle s'apprêtait à parler avant que je ne la coupe la seconde d'avant:

- Je... Je sais qu'il faut que je lui fasse confiance et que je lâche prise mais... à chaque moi je me retrouve prise de panique.

- Hinata, sachez tout d'abord que la culpabilité vis à vis de votre petit ami est compréhensible, votre vision du couple, bien qu'elle est été mise à mal par le passé, est basée sur une égalité. Chacun donne autant qu'il reçoit, et vous vous sentez coupable de ne pas lui apporter ce qu'il désire.

Je hochais la tête.

- Mais il y a deux points que vous omettez, le premier c'est que vous avez d'innombrable d'autres choses à lui offrir et pour lesquelles il vous en sera reconnaissant. Il est vrai que la vie sexuelle peut être une part de la vie amoureuse mais elle n'en ait pas son centre de gravité, c'est un tout. Et le plus important, ça n'est pas pour lui mais pour vous. D'autant plus que d'après les descriptions que vous me faites de lui, je peux vous assurer que si vous vous forcez, il n'en tirera aucune satisfaction que vous souhaitez pourtant lui apporter.