19. Décider

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Hinata:

Lorsque la sonnerie de mon réveil retenti, je me relevai dans un sursaut. Avant de comprendre que le bruit qui venait de me sortir des songes était mon réveil, je portai la main à ma poitrine où mon coeur battait à une vitesse folle avant d'éteindre la sonnerie. Je me laissai tomber en arrière, reprenant mon souffle comme si j'avais courut des kilomètres. J'avais tant besoin de sommeil. J'avais l'atroce impression que chaque membre de mon corps pesait des tonnes. Je pensais qu'avec une bonne nuit de sommeil le problème serait réglé mais visiblement non. Je payais le contre coup des mes dernières nuits agitées et il me faudrait du temps pour parfaitement récupérer. La preuve, j'avais pourtant mis un réveil tardif, dans l'éventualité ou je ne me lèverai pas plus tôt, et j'avais bien fait.

Je restais encore quelques instant allongée, à regarder mon plafond dans le vague avant de décider de me lever, prenant une grande inspiration. Je m'étirai et me dirigeai vers la salle de bain où je me passai de l'eau sur le visage. J'avais bien prévu de prendre une douche après mais le réveil était beaucoup plus compliqué ce matin que ce que j'avais imaginé. J'observai dans le miroir mon visage tiré, les cernes qui s'étaient creusées sous mes yeux. J'avais la peau horriblement pâle, je ressemblais à un fantôme. Il valait mieux que j'évite de porter du noir ou du blanc aujourd'hui ou cela allait encore plus marquer ma blancheur.

Je quittai la contemplation de mon visage pâle pour prendre mon petit déjeuner au rez-de-chaussé. La maison me paraissait désormais bien calme maintenant que j'y vivais seule. Je venais de passer ma première nuit sans la compagnie de mes deux colocataires. Leur départ hier m'avait beaucoup émue pourtant aujourd'hui je n'avais pas l'impression qu'ils ne reviendraient pas avant une date indéterminée. Un peu comme si ils étaient simplement parti en week-end et qu'ils allaient revenir demain ou après-demain. Finalement, ce qui me faisait le plus peur ce n'était pas leur départ mais le manque qui allait finir par se faire ressentir sur le long terme. Je chassais cette pensée en soufflant au-dessus de ma tasse pour la refroidir, il fallait que je cesse de penser aux choses qui allaient finir par me blesser. Ca me faisait encore plus de mal qu'autre chose. "Cesse de tout anticiper Hinata et vit dans le présent ! tu peux pas savoir ce qu'il va se passer alors profite de ce qu'il se passe maintenant plutôt que de perdre ton temps à te rendre malheureuse pour quelque chose qui ne s'est pas encore produit.", me répétait souvent Tenten.

J'aurai aimé qu'elle soit là aujourd'hui, car malgré ce précieux conseil qui résonnait en mon esprit, j'avais tout de même une petite boule de stress qui augmentait en mon bas ventre. Naruto et moi avions fixé un rendez-vous aujourd'hui pour discuter un peu plus de tout ce qu'il s'était passé entre nous ces derniers temps. Je n'avais pas vraiment le coeur à ça, si ça ne tenait qu'à moi je resterai chez moi à attendre que ça passe sans savoir pourquoi. Mais j'avais bien décidé à cesser ce comportement de trouillarde et l'avantage c'est que Naruto suivait ce sens et ne me laissait guère le choix. L'autre avantage qu'il y avait avec le blond c'était qu'il devait sentir ma réticence à cette discussion, ou bien qu'il était lui-même peu à l'aise avec le sujet, et il m'avait proposé quelque chose sans "prise de tête" d'après ces mots.

Il a donc décidé de m'inviter manger quelque part, de discuter de chose tout à fait banale sans forcer quoique ce soit puis de rentrer ou bien de nous installer dans un lieu tranquille pour clarifier les choses. Certes c'était moins terrifiant qu'une conversation de front, sans préambule, mais je n'en restais pas moins terrifiée. J'étais même persuadée que ma petite boule de stress n'allait me quitter de toute la journée et que je ne saurai me détendre plus de cinq minutes. Surtout que j'avais une vague idée de la tournure qu'allait prendre cette conversation et je savais ce que j'allais dire à Naruto. J'avais bien écouté certains conseils qu'il m'avait lui-même donné mais aussi et surtout ceux que ma meilleure amie n'avait de cesse de me répété. J'étais d'accord avec la plupart d'entre eux mais il y avait un point sur lequel je restais campée sur mes positions pour le moment et je n'étais pas sûre que celui-ci fasse le bonheur de Naruto. Bien loin de là, je savais que j'allais le blesser mais je n'avais pas le choix. J'espérai surtout que celui-ci comprenne ma décision et que je ne gâcherai pas tout. Pour une fois je savais parfaitement où j'allais, ou du moins à peu près, et je souhaitais de tout mon coeur que pour la seule fois où j'avais réussit à prendre une décision, sans ressentir cette terrible coupure en moi, que tout allait bien se dérouler.

La fille des journauxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant