27. Prendre conscience

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Hinata:

J'étais véritablement une idiote, une imbécile et je ne sais quoi d'autre. Cela faisait une semaine que je m'étais terrée chez moi et que je me traitais intérieurement de tout les noms. J'étais à la fois triste et en colère.

J'étais terriblement triste parce que cette journée qui avait merveilleusement bien commencé s'était soudainement transformée en un véritable cauchemar. Il avait suffit d'un homme et de quelques phrases pour mettre un coup de pied dans tout ce que j'avais tenté de construire en cette journée. Dès l'instant où j'étais rentrée chez moi, je m'étais mise à pleurer pendant des heures. Ses mots m'avaient profondément blessé, ils m'avaient soudainement renvoyé à une image de moi-même que je tendais à oublier. Comme si tout se passait bien et que soudainement on m'envoyait un signe pour me dire « n'oublie pas ce que tu as été ».

À cela s'ajoutait le regard dont l'homme m'avait affublé. Dès l'instant où j'avais croisé ses yeux je m'étais sentie mal à l'aise. J'avais l'impression d'être devenue une cible, une proie, et qu'il veillait au grain pour ne pas la perdre de vue. J'avais pourtant eu un moment d'espoir lorsque ma main avait rencontré celle de Naruto. Il n'avait pas fallut un seul mot pour que celui-ci ne comprenne la raison de mon trouble. De même qu'en un regard, le problème semblait avoir été réglé. J'avais senti mon coeur plus léger lorsque l'homme avait détourné les yeux et abandonné. Enfin, c'était ce que je pensais.

La réalité était toute autre puisque je l'avais surpris, en regardant distraitement autour de moi, me regarder à nouveau. J'avais plutôt l'impression d'être surveillée mais je ne m'étais pas imaginée qu'il viendrait m'adresser la parole. Je m'étais dit qu'en restant proche de Naruto et des autres il resterait à distance et qu'il finirait peut-être par laisser tomber et aller voir ailleurs. C'était probablement pour cela que je n'avais rien dit. Surtout que je m'étais imaginée qu'en toucher deux mots au blond ne serait pas une bonne idée, je ne voulais pas créer une discorde ou une tension qui viendrait gâcher la journée.

Finalement, l'altercation avait tout de même eu lieu et j'avais eu l'impression d'être tombée de haut. Lorsque l'inconnu c'était approché pour discuter je voulais juste m'enfuir en courant. Mais où aller ? Je n'avais pas vraiment la possibilité de partir hormis en plongeant dans le bassin au vu de l'architecture des lieux. J'avais ignoré l'homme à mes côtés en répondant le plus succinctement à ses questions. J'osais à peine élevée la voix, j'étais effrayée et je ne savais pas quoi faire. Une fois de plus, mon coeur fut soulagé à la vue de Naruto qui se dirigeait vers nous. Dès le premier mot que le blond prononça, j'avais senti sa contrariété et son énervement.

Je n'avais pas voulut que Naruto prenne la chose tant à coeur. Je voulais simplement le prendre par la main et qu'on plante ce type tout seul puis que l'on continue cette journée comme si de rien n'était. Il n'étais pas nécessaire de se prendre la tête mais je n'avais pas eu l'occasion de faire quoique ce soit que cet inconnu m'avait scotché sur place. J'avais pris une véritable douche froide qui m'avait clouée le bec et touchée en plein coeur. À ce moment là, j'étais totalement perdue et paniquée. Je voulais juste rentrée chez moi. Tout les complexes que j'avais lutté pour chasser toute la journée étaient en train de m'engloutir et j'avais l'impression d'étouffer.

J'étais partie comme une furie vers les vestiaires. Je ne faisais même plus attention à ce qu'il se passait autour de moi. Du plus profond de mon âme, j'avais l'impression que c'était comme une sortie de secours, une tentative de survie. J'avais bloqué mon esprit sur ma fuite et tant que je ne serais pas de retour chez moi, j'étais en danger. C'était tout ce que me répétait mon cerveau, ça et rien d'autre. Bien évidemment quand Naruto était arrivé pour le retenir, je n'étais pas en état d'écouter un traitre mot de ce qu'il me racontait. L'esprit toujours focalisé sur mon départ, je l'avais envoyé sur les roses et m'étais enfuie dans les cabines pour me changer. Je n'avais jamais été aussi rapide et j'avais tracé comme une fusée vers l'extérieur. Mon seul problème c'était que j'avais fait le trajet avec Sakura et que je ne pouvais plus retourner à l'intérieur pour la prier de me ramener. Je me retrouvais à attendre le bus en plein soleil et si le blond n'avait pas été là, une fois de plus, j'aurais poireauté encore longtemps.

La fille des journauxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant