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05.10 : Ange

Moi : Je suis désolé, Gabriel. Réponds-moi.

C'était au moins le vingtième message que je lui envoyais. Quand il était parti, la veille, j'avais été si en colère que j'avais décidé de couper les ponts. Après tout, pourquoi est-ce que je devais courir après un trouillard incapable d'accepter la vérité ? J'avais rejoint Alice dans sa chambre et nous avions continué notre série jusqu'au retour de papa.

Sauf que ce matin, je m'étais réveillé de si mauvaise humeur que je n'étais pas sorti de mon lit. J'avais prétexté un mal de crâne pour échapper aux pancakes du samedi matin. J'adorais les pancakes, mais j'adorais moins la présence du paternel. Je m'en voulais un peu de laisser Alice seule avec mes parents, mais je n'étais vraiment pas en état.

Et donc depuis ce matin, j'envoyais des messages à Gabriel. J'oscillais entre le regret, la colère et chaque message devenait plus pathétique que le précédent. Après avoir envoyé le vingt-et-unième je me tournai sur le dos, les yeux fixés sur le vide.

Un fracas au rez-de-chaussée attira mon attention. Je me redressai, sourcils froncés et ouvrit la porte de ma chambre. C'était la voix de mon père que j'entendais, conjuguée aux cris de ma mère. Mon sang ne fit qu'un tour et je me précipitai dans l'escalier. J'arrivai au moment où mon père gifla si fort Alice qu'elle recula et son dos heurta le mur. Ma mère se tenait à la table, le visage blême.

— Ça te fera peut-être passer l'envie de me ramener des notes aussi pathétiques ! vociféra Henri Weber.

— Non mais t'es un grand malade ! intervins-je en me plaçant devant ma sœur.

— Chéri je t'en supplie, arrête, sanglota ma mère.

Les yeux fous de mon père passaient de sa femme à son fils. Je vérifiai l'état de ma sœur en me tournant légèrement. Elle se tenait la joue, prostrée, silencieuse. Nous savions tous qu'un rien pouvait déclencher la fureur du patriarche. Ma mère fit un peu et posa une main sur son épaule.

— Henri, tu dois te calmer, tu...

— Ne me dis pas ce que je dois faire ! hurla-t-il en se tournant vers elle.

Je profitai de la diversion pour saisir la main d'Alice et l'entraîner hors de la cuisine. Nous avions une règle, Alice, maman et moi. Dans cette situation, il fallait que ma sœur et moi quittions la maison, peu importe ce qui pouvait arriver à ma mère. Et si nous ne recevions pas de nouvelles d'elle d'ici vingt minutes, nous devions appeler la police.

— O-On doit aider maman, bafouilla Alice alors que j'ouvrais la porte d'entrée.

— On suit la règle, Alice. On le lui a promis. Viens.

Je l'entraînai à l'extérieur. Heureusement pour nous, il faisait bon ce matin. Nous sortîmes de la propriété et nous installâmes en face, sur le trottoir. Ça nous permettrait de fuir si besoin. Alice déposa sa tête contre mon épaule et l'entente de ses sanglots me brisa le cœur.

— Un jour, tu n'auras plus besoin d'avoir peur de cet enfoiré, je te le jure, lui murmurai-je, les dents serrées.

J'avais bien l'intention de tenir cette promesse, peu importe le prix. 



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C'était la dernière partie (très courte, je vous l'accorde), de ce premier arc ! Maintenant que tout est publié, je vais réfléchir à ce que peut devenir ce "projet". Je vais certainement demander l'aide d'un bêta-lecteur, puis je m'attellerai sans doute à l'écriture de la suite. Etant donné le format, j'essaierai d'y consacrer un mois. 

Honnêtement, je ne sais pas trop quoi penser de cet essai. Pour vous, est-ce réussi ou bancal ? 

GrandioseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant