Chapitre 22: La Table ronde

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Ma robe violette entravait quelque peu mes pas précipités, impossible d'avancer plus vite. Amanda tenait son panier et le garde avait pris le sac avec mes outils, il marchait devant nous pour nous conduire rapidement  afin qu'on ne perde pas de temps et de souffle, il nous avait dit qu'on nous expliquerai les problèmes sur place, même si pour ma part, je pensais qu'il ne voulait rien dire à cause de ma présence. Il nous fallut plus d'un quart d'heure pour arriver à la salle de conseil, entre temps nous avions délaissé nos manteaux, outils et cueillettes à une domestique qui s'est empressée à tout ranger rapidement. Nous arrivions devant les lourdes portes de chêne, deux soldats y montaient la garde, ils me regardèrent fixement en attendant le consentement de ma cousine, cette dernière leurs donna confirmation et ils nous ouvrèrent les portes. En entrant, nous vîmes que Arthur était présent, il me fixa avec étonnement et inquiétude, comme si il ne voulait pas vraiment me voir ici. Autour de la table ronde en chêne massif,  en partant de la droite du roi, on y trouvait: Lancelot, Perceval, le siège d'Amanda, le seigneur Christian, le chevalier Yvain, le neveu du roi: Mordred, le chevalier Gauvain, et les généraux Tristan, Keu et  Andreas.  Le siège à la gauche du roi était libre. Les yeux verts de Arthur quittèrent les miens, il soupira, sembla se résigner, se leva et dit: 

- Générale Amanda veuillez prendre place aux côtés de Perceval. Enchanteresse, asseyez-vous à ma gauche.  

Une fois tout le monde installé, Arthur fit démarrer le conseil. Le chevalier Yvain donna les dernières nouvelles récapitulatives:

-Comme vous le savez tous, le roi Motsognir a accepté de se battre à nos côtés, le royaume des nains défendra donc les villages près de leurs frontières, les dragons se sont ralliés à nous mais les harpies, les géants et les loups garous sont du côté du prince Méléagan. Les sorciers veulent rester neutres  Les fées sont alliées avec les licornes, les sirènes et les elfes.  Actuellement le seul de ces peuples chez qui nous pouvons nous déplacer pour négocier est celui des elfes, si nous arrivons à les rallier à notre cause, les autres suivrons. Quant aux vampires, ils haïssent les loup et on décider de ne pas prendre part à cette guerre.  Revenons à nos alliés, le roi des elfes Obéron à pour épouse la reine des fées, Titania, ils ont accepté de vous rencontrer, mon roi, pour négocier les alliances possibles à la condition que vous veniez accompagné de l'enchanteresse.

-Pourquoi veulent-ils rencontrer l'enchanteresse? demanda Amanda

- Ils ont sûrement une idée derrière la tête, mais ce n'est pas le moment de réfléchir à ça, les dirigeants ont bien précisé qu'aucune négociation ne sera réalisable sans la présence de l'enchanteresse. Votre majesté, acceptez-vous de vous rendre à Askavar capitale du royaume Athalantar. 

Toute l'assemblée se tourna vers le roi qui avait jusqu'alors gardé le silence, il semblait perdu dans ses pensées, son regard divagua parmi la salle, comme si ce choix le torturait. Le silence pesa dans la salle, personne n'osait interrompre le roi dans ses réflexions. Tandis que les miennes tournaient exclusivement sur le rôle que j'avais à jouer là dedans:

Que pouvaient bien vouloir le roi des elfes et la reine des fées de moi? Pourquoi devais-je être absolument présente? Mais surtout, pourquoi Arthur hésitait tant? Le choix était simple. Même si leurs arrières pensées étaient présentes, il fallait qu'il accepte. 

Arthur posa son regard sur moi avant d'annoncer sa décision:

- J'accepte de me rendre avec les conditions qu'ils ont demandés. J'emmènerais donc l'enchanteresse avec moi, mais aussi la générale Amanda, le chevalier Lancelot, le chevalier Perceval, le chevalier Yvain et mon neveu Mordred. Pendant mon absence continuez à défendre nos frontières et nos villages ne laisser pas les alliés de Guenièvre avancer. Je laisserai les commandes à mon beau-frère le seigneur Christian. Bien maintenant généraux veuillez vaquer à vos occupations et reprendre vos tâches et nous laisser préparer notre départ. 

Les trois généraux sortirent et Arthur donna ses commandes:

- Nous partirons dans trois jours, ce qui nous ferait arriver à Athalantar dans dix jours et à Askavar dans quatorze jours. Amanda et Perceval vous vous chargez des provisions et des ustensiles de voyages, Yvain et Mordred vous vous chargez des chevaux et du matériel de campement. Vous pouvez disposer. 

Les quatre sortirent s'occuper des tâches qu'Arthur venait de leurs attribuer. Il ne restait plus que le roi, Lancelot et moi. Nous attendions nos instructions:

- Elizabeth n'oublis pas de prendre le nécessaire médical et essaye de prendre le strict nécessaire. Lancelot tu te chargeras des armements, les cartes. Dès que tu as fini, tu travailleras sur les trajets avec plusieurs chemins en cas de besoin, j'enverrais un aigle pour les prévenir de notre arrivée. Tant que j'y penses, tu vérifieras aussi tout les chargements et en les limitants au strict minimum afin de ne pas trop charger les chevaux. Bien, aux préparatifs alors. 

Lancelot se leva et quitta la salle, je m'apprêtais à le suivre quand Arthur me retint quelques instants par les épaules et me tourna vers lui. Il me prit dans ses bras et me serra contre lui, je sentais mon cœur battre la chamade, un sentiment apaisant s'installa au creux de moi, ses bras étaient ma protection. Je me surprise à envisager l'impossible et des rougeurs se firent sentir sur mes joues : 

- Arthur...

-Chut, m'interrompit-il, laisse moi profiter d'un moment de répit avant longtemps. 

Je sentais sa respiration sur mes cheveux, ses mains se resserrèrent sur ma taille et nous profitions de l'instant qui nous était accordé. Pendant un long moment, le silence planait entre nous, ce n'était pas un silence embarrassant, il était même plutôt confortable. Il n'était plus le roi, je n'étais plus son enchanteresse, aucun titre. C'était juste lui et moi. Mais le temps s'écoulait à une vitesse que je ne pouvais pas contrôler, même si je voulais le contraire, la réalité nous rattrapait et avec elle, nos responsabilités. 

Merlin: l'enchanteresseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant