Chapitre 16: Levé de brume

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Sombre, sombre, il fait si sombre autour de moi et mes côtes me font si mal. Mes paupières sont si lourdes. Impossible de lever ma tête du sol si froid et si dur. Mes réveils se déroulèrent tous ainsi, ma tête était tellement alourdie et les douleurs fortes que j'avais du mal à rester éveillée , plusieurs jours passèrent sans que je saches où j'étais, ce que je faisais là et comment j'y étais arrivée. Des murmures, des paroles, des pas raisonnaient près de moi et quelqu'un au loin m'appelait, loin, très loin de moi et là j'ouvris les yeux. Un effort que je pensais ne plus jamais faire. Mon corps tremblait, quelqu'un me secouait: Marie.

- Mademoiselle, vous-êtes enfin réveillée. me dit-elle les yeux pleins de larmes.

- Que? Où suis-je? dis-je d'une voix rocailleuse. Marie me fit boire et rapidement manger du pain rassi.

- Vous ne vous souvenez pas? C'est une longue histoire. Je n'ai pas le temps de vous raconter mais promis je reviendrais vite. Marie sortie de la pièce en fermant une grille derrière elle. Une grille? Non des barreaux! Je suis enfermée ! Comment étais-je arrivée dans ce cachot ? J'étais piquée au vif, plus question de dormir! J'essayais de me lever mais mes côtes me firent mal. Je regardais la zone de douleur et vis de grandes brûlures. Que s'était-il donc passé? Après mûres réflexion, et plusieurs essais désastreux pour me lever, je décidais d'observer de ce qu'on pourrait appeler une paillasse. Le cachot était rectangulaire, petit, froid et sinistre. Les barreaux en fer, et des gardiens qui faisaient des aller-retours réguliers toutes les trente minutes environ. Assise, je fixais mes mains, mon bracelet était à mon poignet et ma broche y était accrochée, elle était comme scellée. Adonis! Voilà qui pourrait m'aider et m'expliquer. Seulement il faudra que je l'invoque sans que personne ne le sache.

Essaie la connexion mentale.

Ce ne serais pas une mauvaise idée et puis quoi qu'il advienne je n'ai pas beaucoup d'options. Allongée sur ma paillasse, je fermais les yeux et me concentrais. Tout était noir autour de moi.

- Adonis. appelais-je

Une petite lueur orange fit son apparition.

- Adonis . Adonis, Adonis ! Adonis ! Adonis ! ADONIS!

Au plus je l'appelais de plus en plus fort au plus la lueur devient une petite forme puis elle grandit jusqu'à laisser place à mon renard Adonis Vulpis en chair et en os, enfin en esprit.

- Elizabeth !  Comment vas-tu?  S'écria mon familier en venant se blottir dans mes bras.

-J'ai connu des jours meilleurs et toi?

- J'ai pu totalement régénérer sous ma forme de bracelet. Je suis prêt pour la suite des événements. me fit-il en bombant sa fourrure rousse.

- La suite des événements ? 

- Oui, tu vas t'échapper! Foie de renard! Il se releva de mes bras et se mit debout sur ses pattes arrières face à moi

- Adonis avant de m'échapper explique moi ce qui est arrivé, je me souviens des soldats et puis après plus rien c'est le vide total. lui avouais-je

Adonis s'assit, me fixa, prit une grande inspiration et me conta ce qu'il s'était passé:

- Après avoir aperçu les soldats, tu as demandé à  Amanda de te conduire au roi. Vous avez rejoins tout le monde dans la cour extérieure, là où l'armée de Guenièvre  arrivait. Tout le monde était en panique, le roi s'est dirigé vers toi et tu lui as expliqué ton plan. Il devait échapper à Guenièvre et sauver les habitants du château. Voyant que personne ne voulait exécuter ton plan, tu as déclenché  une tornade pour les emmener de l'autre côté du mur  et tu es restée pour lever un brouillard afin de leurs laisser le temps de s'enfuir, personne ne pouvait y voir net, une vraie purée de pois. Au bout de deux jours tu t'es grandement affaibli et le brouillard s'est levé, Guenièvre t'as capturée et te voici dans ce donjon. Elle est montée sur le trône de Camelot, et veut capturer Arthur afin de l'exécuter. Pour ne pas qu'elle utilise tes pouvoirs je me suis bloqué à ton poignet avec ton sceptre. Et maintenant il ne reste plus qu'à s'échapper et à retrouver les autres à......

Je ne pu entendre la fin de sa phrase quelqu'un venait de m'empoigner violemment et me secouait. Mes yeux s'ouvraient de surprise et je tombais nez à nez avec un garde:

- C'est pas trop tôt!  Brailla-t-il de sa voix de géant, il était en effet très grand, barbu, roux et avait de long cheveux épais et en bataille, je ne l'avais jamais vu.

- Qui êtes- vous? demandais-je à demi apeurée et à moitié tordue de douleur à cause de mes côtes probablement cassées.

- Ça ma belle tu n'as pas besoin de savoir. dit il en souriant d'un sourire malsain et édenté: La reine a ordonné de te voir alors tu vas te lever et me suivre gentiment. et il tapa de sa main gauche le sabre qui pendait sagement à sa ceinture.

J'avais envie de me rebeller mais si je voulais m'échapper avec Adonis il fallait que je sois docile et puis je n'étais largement pas en état de me battre. Le garde passa les menottes à mes poignets et une chaîne qu'il tirait pour me faire avancer, j'avais du mal à tenir debout mais si il y a bien quelque chose que je me refusais, c'était de perdre ma face d'impassibilité. Les couloirs étaient longs et pénibles, nous arrivions enfin devant des gardes et la lourde porte en chêne s'ouvrit sur la salle du trône: c'était une pièce très vaste, les bannières d'Arthur avait été remplacées par celle d'un serpent entourant une épée, les tables habituellement garnies étaient pleines de pions de stratégies et de cartes, des couteaux y étaient plantés à certains endroits, des gardes en armures noires étaient diposés de part et d'autre aux entrées de la salle et les murs avaient une teinte plus terne. Elle était là. Assise sur le trône avec son sourire démoniaque loin de celui d'innocence qu'elle avait au début, ses yeux bleus froids et cruels me fixaient. Elle était habillé d'une robe de métal, un peu comme une longue côte de maille et une couronne orné d'un serpent était sur sa tête blonde.

- Te voilà enfin! dit-elle en grondant. Un sentiment de peur commençait à m'envahir.

Merlin: l'enchanteresseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant