Chapitre 17: Alliés

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J'étais face à elle, face à son sourire glacial et ses yeux cruels. Elle était debout, et a crié sur un ton heureux et satanique:

- Notre invitée est enfin réveillée!

Je ne pouvais pas bouger, j'étais comme pétrifiée. Son sourire s'effaça et il dit:

- Bon assez bavardé, où est Arthur?

Elle était impatiente,elle voulait une réponse et la seule chose que j'avais à dire était :

- Je....ne...sais...pas...
Ma voix était presque inaudible et ma réponse ne semblait pas lui convenir, elle se leva de son trône telle une furie, me mit une gifle qui résonna dans cette immense salle. La joue rouge, les genoux à terre, je ne voulais pas abdiquer, impossible que ce soit moi qui renonce. Je relevait péniblement la tête afin de lui faire face. Ses yeux rencontrèrent les miens, elle eut un léger rictus:

- C'est vraiment navrant de voir que l'enchanteresse ne vaut rien. C'est vrai sans le roi tu n'es pas si effrayante.
Elle s'approcha et m'envoya un coup de pied dans l'estomac. Repliée sur moi même, je me retrouvais dans une position très critique,comment me sortir de là ? Un garde arriva, essoufflé,son regard s'attarda sur moi avant de déclamer:

- Son altesse le prince Méléagant est arrivé. Entonna-t-il

Face à cette annonce, Guenièvre détourna son regard et fixa la porte avec une attention plus que palpable, elle donna ses ordres:

- Avancez la captive! 

Puis, d'un ton faussement gentil, elle s'adressa au dénommé Méléagant, c'était un puissant prince qui avait toujours voulu voir la fin d'Arthur, selon les récits que j'avais étudiés, en dépit de stature imposante et son autorité qui le précédé ainsi que son charisme naturel et sombre, ses yeux verts me scrutaient en lançant quelques éclairs, sa chevelure noire et bouclée encadrait son visage, il devait avoir la trentaine, et son armure était d'un métal si sombre, impossible de faire plus sombre. 

-Alors c'est elle? dit-il d'un ton hautain, à la fois surpris et emprunt de dédain. 

- C'est exacte! répondit la reine de glace

Il s'approcha de moi, pour m'observer de plus près, ses yeux rencontrèrent les miens. Ces inquiétantes ombres dans son regard me firent me recroqueviller d'avantage sur moi même.

- Comment une femme aussi fragile pourrait nous être utile? Vous croyez vraiment me faire croire que cette frêle petite chose nous permettra d'arriver à nos fins? Vous ne manquez pas de cran, mais je n'ose croire que cette pâle chose puisse nous aider. 

- Peut être pas maintenant, mais une fois assez affaiblie et sous notre contrôle nous la remettrons rapidement en forme et elle deviendra notre arme la plus puissante, j'en ai la certitude. 

Moi? Une arme? Sous leur contrôle?  Jamais! Plutôt mourir que les servir! Il faut impérativement que je m'échappe avant qu'il ne soit trop tard ou si je veux laisser une chance à mes amis de les battre, il faudra envisager toutes les options. Je ne peux pas concocter de poison, et je n'ai pas d'arme. Je n'aurais probablement pas la force d'invoquer mes sorts. Au pire des cas, un objet acéré fera l'affaire. Mais ce sera la dernière solution. 

Le regard perdu dans le vide, et ma tête dans mes pensées, je n'avais pas suivi leur conversation, pourtant sûrs de leur ascension prochaine, la reine de glace  été affairée à convaincre le prince sombre. Ce dernier lui répondit distinctement: 

-Et bien, vous avez l'air si sûre de vous, vous avez une semaine pour me convaincre entièrement. Il se retourna majestueusement vers la grande porte et lui dit: 

- Je vous revois ce soir au banquet. 

Il quitta la pièce, la reine suspendue à ses pas. Les secondes s'écoulèrent et elle reprit ses esprits,  droite sur son trône, elle s'empressa de lancer ses ordres: 

- Remettez la au cachot, vous préparez moi une robe et vous amenez moi un miroir !

Le garde essoufflé,qui me fixait de son regard noisette aux éclats ambrés, me pris, on se dirigea vers les escaliers après les longs couloirs, je m'apprêtais à descendre les derniers paliers , mais il s'arrêta, ouvrit un pan du mur de pierre et me fit entrer sans ménagement:

- Pardonnez moi, mais ici nous serons seuls. me dit il en guise d'excuse

- Qui êtes vous ?

Il mit un genou au sol,enleva son casque, laissant ainsi ses cheveux brun en liberté, inclina sa tête et me dit:

- Je suis Yvain, le chevalier au lion, comme vous je possède un familier et je sers notre souverain,je suis ici pour vous faire sortir.

- Relevez vous.

Il se mit debout face à moi, attendant mes ordres.

- Yvain, êtes-vous sûr de ce que vous dites? Ne mettez pas votre vie en péril pour un rien, ça n'en vaut pas la peine.

- Je ne suis on ne peut plus sûr, j'ai une mission et je compte bien la mener à bien.

- Alors je m'en remets à vous. 

Et il entreprit de me faire savoir son plan en m'expliquant que nous devions agir rapidement vu que le prince Méléagant était arrivé, il représentait une menace imminente. 

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Deux jours après, comme convenu avec Yvain, j'attendais dans ma cellule, il devait venir me rejoindre au changement de geôlier, encore un peu faible mais l'envie de m'échapper débordante, je luttais contre le sommeil, de peur de ne pas réussir à me réveiller quand le chevalier arrivera. Je me faisais mille et un scénarios, si cela fonctionnait, reverrais-je mes amis? Combien de temps se sera-t-il écoulé? Me reconnaîtront-ils?  Seront-ils tous là? Et si ce plan échouait? Si les gardes nous rattraper ? Ils nous tueront sans doute ni scrupule. Ce plan devait fonctionner ou s'en sera fini de nous.  La nuit commençait a tombée peu à peu, la lune pleine se leva dans toute sa splendeur, comme pour nous guider et nous éclairer si nous en avions besoin. C'est sûr, aucun doute ne pourra être présent, on  ne peut pas rester ici, c'est ce soir ou j'en reviendrais à l'objet tranchant, impossible de faire machine arrière. 

Merlin: l'enchanteresseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant