Chapitre 24: Onze jours

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Plusieurs heures après notre départ, l'ennui était présent. Pour passer le temps je jouais avec mes pouvoirs, quelques petits filets de lumières ou d'ombres par-ci par-là, on discutait beaucoup entre nous, Mordred restait auprès de son oncle, enfin comme ils n'ont que cinq années de différences le terme d'oncle paraît le vieillir, en tout cas c'est comme ça que nous taquinions Arthur. Perceval et Amanda ne se quittaient plus, leur amour était mignon à voir et ma cousine paraissait vraiment heureuse comparé à ces dernières semaines, ça faisait plaisir à voir. Yvain et Lancelot s'étaient trouvés tout les deux, de vrai compères, ils parlaient beaucoup ensembles et même si ça ne faisait que quelques heures que nous voyagions, les entendre parler d'armement, de chasse, de plan et de stratégies me faisait froid dans le dos. Bref je m'étais un peu coupée d'eux et je m'amusais avec mes filets de lumières et d'ombres, je faisais des dessins avec:

-On dirait une enfant. 

Je relevais la tête et fis face à mon interlocuteur:

- Ce n'est pas vrai. dis-je en relâchant mes ombres

- Pourquoi tu t'es arrêtée? Tu t'amusais bien pourtant. me dit Lancelot en souriant.

- Oui mais... je ne suis pas une enfant. dis-je en boudant légèrement. 

- Tu sais, ce n'est pas très beau de bouder pour une jeune femme, ça enlève toute sa beauté. continua-t-il en souriant

- Oh, c'est la meilleure, dis-je faussement indignée et en m'empêchant d'éclater de rire, tu me dis que je suis une enfant, donc quelqu'un de immature, et maintenant tu dis que je ne suis pas belle. Oserais-tu me dire que je suis un laideron?  

Et le prix de la plus grande comédienne devrait me revenir pour ne pas avoir ri en cet instant si drôle de mon point de vue. Lancelot ne savait plus où se mettre il hésitait: est-ce que je riais ou étais-je vraiment vexée? Le voir hésiter à ce point mit en évidence le fait qu'il ne me connaissait pas vraiment. 

- Celui qui penserait de vous que vous êtes immature est un imbécile et celui qui penserait cela en pensant que vous êtes un laideron, serait d'une part un idiot mais de plus un idiot aveugle. dit Arthur en venant à la rescousse de son bras droit. 

- Bien rattrapé. le félicitais-je.

Lancelot semblait respirer à nouveau après s'être sorti de cette situation, je ne voyais qu'une manière de mettre les choses à plat pour être sûre qu'il comprenne que je ne lui en voulais pas: 

- Lancelot, ne t'inquiète pas, tu peux penser ce que tu veux de moi, ça ne me gêne pas. Il vaut mieux rire de sois que de pleurer à chaque petite remarque qu'on nous fait, c'est plus optimiste pour le moral. lui dis-je 

- Ce n'est pas...Lancelot ne termina pas sa phrase et personne ne su vraiment ce qu'il voulait dire. 

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La nuit allait bientôt tomber, nous commencions donc à organiser notre campement pour la nuit. Arthur, Yvain et Lancelot s'occupaient des quatre tentes tandis que Perceval et Amanda eux se chargeaient des chevaux, avec Mordred nous nous occupions du bois et du repas. Mordred faisait des fagots et moi je m'occupais de ramasser des racines et des tubercules pour les mélanger avec un peu de bœuf séché afin d'en faire une sorte de potage. 

- Vous pensez que nous en aurons assez pour le moment? me demanda poliment Mordred

- On devrait arrêter ça, je n'ai que dix-sept ans et le vouvoiement me fait l'effet que j'ai environs soixante ans. Nous pourrions nous tutoyer, puisque nous n'avons qu'une année de différence. lui dis-je 

- Bien, si vous..euh..tu le souhaite. me répondit-il un peu gêné. 

- Pour en revenir à ta question, je penses que nous en aurons assez pour le moment, retournons vers le camps que je puisse commencer à faire le repas ou nous aurons des plaignants. dis-je en riant

De retour au camps, j'installais les branches dans un cercle délimité par des pierres pour ne pas que le feu déborde. 

- Ignis. dis-je en murmurant, une flammèche commença à s'allumer, au bout de quelques minutes le feu avait pris. Amanda me ramena l'eau qu'ils avaient été chercher et je me mis à faire mon potage. 


Une fois que nous fûmes tous assis et servis, les discussions allaient de bon train sur le partage des gardes:

- Pour les gardes nous devrions les faire par deux. dit Arthur: Enfin, si vous ne voyez aucune objection. 

- Non, c'est même mieux pour pouvoir se tenir éveillé. fit remarquer Lancelot. 

- Très bien, dans ce cas Mordred et moi même prenons le premier tour, puis se sera Lancelot et Yvain puis Amanda et Perceval, nous ferons six relèves en tout. dit notre roi. 

Cependant un truc me chiffonna, et je ne pus m'empêcher de lui faire la remarque: 

- Et moi? Quel est mon tour de garde? 

-   Pardon? me regarda-t-il surpris

- Et bien, par preuve d'équité, je penses que je devrai au moins en faire une. répondis-je simplement

- Je ne penses pas que ce soit nécessaire. intervint Lancelot

-  Je porte peut être des robes au lieu d'une armure mais je sais me défendre quand il le fait et j'ai les capacités pour. me défendis-je 

- Tu devrais plutôt te reposer...commença Lancelot

- Bien, l'interrompit Arthur, tu prendra le deuxième tour de garde de Mordred avec moi, soit le quatrième, que tu puisses quand même te reposer un peu. 

La discussion fut close et j'étais soulagée de pouvoir apporter ma part dans cette équipe. 

Arthur et Mordred s'installèrent pour leur premier tour, je rangeais tout ce qu'il fallait avant de rejoindre Amanda dans notre tente, nous dressions nos lits de camps: chacune trois couvertures: une sur le sol et deux pour nous couvrir, je pris ma cape en guise d'oreiller et je m'endormi d'un sommeil sans rêve, pour pouvoir toujours rester aux aguets au cas où quelque chose se produisait. 


Merlin: l'enchanteresseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant