Chapitre 17 - Edgar

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Non mais c'était une blague ? C'était quoi ce délire ?

J'allais lui montrer de quel bois je me chauffais à Abercrombie. Ce regard qu'il m'avait lancé, emplie de fierté, j'allais lui faire bouffer ses yeux. Son petit haussement d'épaules et son air suffisant avaient réussi à me mettre hors de moi.

Heureusement que Théo était là pour me retenir et me calmer sinon j'aurais pu lui foutre mon poing dans la face pour lui faire ravaler sa fierté.

Mad semblait avoir raté tout le manège de son « ami » vu le regard étonné et décontenancé qu'elle me lança.

L'avantage, c'était qu'Abercrombie était en train de partir et il ne l'avait pas embrassée. C'est vrai que je ne m'étais pas encore imaginé que Madeline ait pu retrouver un mec pendant... ma fuite.

Quel égoïste je faisais... Fais ce que je dis mais pas ce que je fais...

Inconsciemment le visage angélique de Brittany refit surface dans un creux de ma tête. Je ne pouvais décemment pas lui en vouloir si elle était partie se réfugier dans les bras de ce gars mais au fond de moi, je ne pouvais m'en empêcher.

Elle arriva vers moi les bras ballant et le regard fuyant. Avait-elle quelque chose à se reprocher ? Ou étais-ce la foudre qui sortait de mes yeux qui l'intimidait ?

Il n'y avait rien à faire, j'étais en colère contre ce type. Il profitait de la situation pour me faire sentir comme un moins que rien et s'en délectait. Quel connard.

Madeline me sourit timidement et me salua rapidement avant de reprendre son poste derrière l'engin à roulettes.

Le grand mec brun, sûrement leur boss, congédia Elisa tandis qu'il retint Madeline encore un peu. Je ne savais pas pourquoi. Il n'y avait plus personne devant son magasin de merde.

— Allez-y, je vous rejoindrais, nous lança Madeline.

Elle était plutôt bandante avec sa casquette bleue et son tablier. Je comprenais pourquoi le gars la matait autant.

Je cernais même Abercrombie pendant un cours instant. Une nana aussi belle que Madeline, on ne la laissait pas filer. Cette beauté brute, adorable et étourdissante.

Je serrai les dents. J'étais vraiment un bouffon parfois.

Je n'avais aucun droit d'être jaloux, elle ne m'appartenait pas. Du moins pas encore.

Qu'est-ce que je racontais ? Ce n'était pas un putain d'objet.

On partit donc à trois en direction du bar d'en face, histoire d'être vu par Madeline. Je m'installai de manière à la voir, elle.

En commandant quatre bières, la file devant le magasin de glaces s'allongea. Fort heureusement, un nouveau duo venait d'arriver en renfort. Ils allaient pouvoir libérer ma belle.

Quelques minutes plus tard, elle nous rejoignit et s'installa sur la place vacante, à côté de moi. Et dieu merci parce que j'en avais marre de subir les œillades amourachées des tourtereaux devant moi. Je n'étais pas un putain de chandelier.

Nos bières arrivèrent en même temps que Maddy. Timing parfait, mais service cependant très long. Quinze minutes pour servir quatre pressions, c'était indécent.

Il fallait vraiment que je me calme, je me sentais monter dans les tours pour la moindre connerie, c'était nul de ma part.

Je devrais plutôt me réjouir de la voir s'installer à côté de moi. C'était moi qu'elle avait choisi, pas l'autre. Par contre, je ne pus m'empêcher d'être con, sur le moment.

To Hell 🔥 - Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant