Chapitre 38 - Madeline

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Madeline ⚠️


En rentrant, Sandrine avait assisté au départ précipité de son fils sans avoir pu lui dire un dernier mot. Edgar avait quand même appelé Eric, le compagnon en dent de scie de sa mère, pour qu'elle ne passe pas sa soirée seule.

Il restait avant tout un fils attentionné et attendrissant, qui avait juste besoin de recul. Armé d'une valise cabine et de sa guitare, il avait quitté son appartement, non sans un dernier regard vers sa mère. Triste, mais résolu à avancer. Sans elle, si elle ne se soignait pas correctement.

La rentrée n'étant que mi-septembre, il nous restait un peu plus de deux semaines pour se faire à notre nouvelle organisation.

Je ne savais pas combien de temps Edgar comptait rester chez moi, mais j'étais déterminée à tenir ma promesse. En plus de ça, je ne voulais plus passer une journée sans sentir la chaleur de ses bras. Quel drôle de sentiment, l'amour. J'étais prête à me perdre corps et âme pour ce garçon qui représentait maintenant tout. Âge à part, je pensais sincèrement qu'on était fait pour rester ensemble toute notre vie. Cliché ?Edgar était loin d'être le Prince des contes de fées que je lisais quand j'étais plus jeune, mais il était indéniablement charmant.

— A quoi tu penses ? me demanda-t-il alors que mes pensées divaguaient derrière le comptoir de ma cuisine.

— C'est juste que... Je n'ai pas voulu t'embêter avec tout ça ce weekend, mais c'est mon anniversaire dans deux jours, avouais-je.

— T'es sérieuse ? Espèce de petite cachotière !

Il se rua sur moi et commença à me chatouiller les côtes, sous mes rires et hurlements incessants.

Il arrêta pourtant très vite pour me prendre dans ses bras et m'asseoir sur le plan de travail.

— Pourquoi tu ne me l'as pas dit avant ? me demanda-t-il sérieusement.

— Je me suis dit que tu avais autre chose en tête en ce moment.

Je passais mes mains dans ses cheveux, tirant délicatement les pointes et jouant avec quelques mèches, observant sa lèvre encore légèrement tuméfiée et son œil noirci par le coup qu'il avait reçu vendredi.

—Tu aurais dû me le dire..., insista-t-il. J'aurais prévu quelque chose.

— Je n'ai besoin que de toi, Edgar.

Il se recula de notre étreinte et me fixa l'air fâché.

— Madeline..., commença-t-il.

— Quoi ?

— Tu ne peux pas dire ce genre de choses. On ne restera pas continuellement à deux.

— Qu'est-ce que ça veut dire ?

Je tordis mon nez et repoussais ses mains alors qu'il tentait de se rapprocher de moi.

— Tes amis sont aussi importants. Et je pense notamment à Elisa. Tu sais bien que si ça fonctionne comme on le souhaite avec la musique, je vais partir en tournée...

— Stop, je ne veux pas parler de ça. Pas maintenant, s'il te plait, le coupais-je.

— C'est juste important de penser un peu aux autres aussi, Mad.

— Et là, je te répondrais que c'est l'hôpital qui se fout de la charité !

— On doit tous les deux faire des efforts, je ne le nierais pas. Ne me fais pas la gueule, Madeline, Si je te dis ça c'est principalement pour toi !

Je mordis l'intérieur de ma joue pour éviter de sortir une phrase que je pourrais regretter. Je savais qu'il avait raison et ça me saoûlait. Il avait rarement tort, ce bougre.

To Hell 🔥 - Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant