To Hell 🔥 - Tome 2

Chapitre 26 - Madeline

Le flux de personne était si intense à la sortie du train que je ne l'aperçus pas tout de suite. Comme à son habitude, Noé prenait tout son temps. Dans cette ville où tout ce que j'avais appris était vitesse et précipitation, il me faisait danser d'un pied à l'autre, trépignant d'impatience de le retrouver.

Il finit enfin par pointer le bout de son nez, après me semblait-il, une éternité.

Je ne lui laissais pas le temps d'arriver jusqu'à moi et sautais dans ses bras chargés. Il avait pris un peu de muscles et tant mieux, c'est ce qui nous empêcha de chavirer sur le quai.

On criait tous les deux, comme deux enfants après deux mois de vacances.

— Noé, enfin !

J'étais si heureuse de le voir. Une fois mes pieds à nouveau en contact avec le sol, je prenais le temps de le détailler un peu plus. Il avait pris en masse donc, et avait laissé ses cheveux bouclés à l'abandon depuis au moins plusieurs semaines. De jolies boucles châtains tombaient sur son visage de plus en plus carré et rasé de près. Mon petit Noé devenait un homme de jour en jour et sa transformation était flagrante.

— Arrête de me reluquer comme ça, je vais finir par croire que t'as envie de moi ! me sortit-il en grimaçant.

— Désolée, rigolais-je. T'as changé, c'est dingue ! Pourtant ça ne fait pas si longtemps...

— Deux mois facile, Madeline, le temps passe vite.

Je le regardais avec une mine faussement catastrophée et on rigolait gaiment.

— Tu as fait bon voyage ?

— Debout pendant une bonne demi-heure, c'était l'enfer. Mais l'homme galant que je suis n'allait pas laisser cette petite grand-mère debout dans le couloir. Après, j'ai pu m'asseoir au deuxième arrêt. Mais long. J'ai soif, j'ai faim. Bref.

— T'inquiète on va bientôt manger. On va juste déposer tes affaires à l'appart, ce sera plus cool pour se balader. Suis-moi, lui intimais-je.

On se dirigea d'un pas rapide vers la station de métro nous ramenant chez moi.

— Hey relax, Madeline. Pourquoi tout le monde court dans cette ville ?

— Désolée, c'est vraiment une sale habitude que j'ai prise ici ! rigolais-je en ralentissant considérablement le pas.

— Bon, ça va sinon ? Il est où ton musicos ?

— Ça va, il avait quelques petites choses à faire ce matin, il nous rejoindra dans l'après-midi.

— Ok. Depuis le temps que j'entends parler de lui, j'ai hâte de le voir !

— Pas de pression, Noé, pleaaase. Je suis assez tendue comme ça !

— Mais je suis sûr qu'il va m'adorer, t'en fais pas ! rigola-t-il en m'attrapant par les épaules.

— Oh, oui, je suis sûre de ça aussi.

— Bah alors ?

— J'ai peur de l'inverse !

Noé explosa de rire tandis qu'on rentrait sur la ligne deux.

Le trajet jusqu'à la maison était relativement court et une vingtaine de minutes plus tard, nous étions devant le bel immeuble haussmannien de mon studio.

— Ça n'a pas changé d'un pouce ici ! Quoi que...

A peine arrivé dans mon salon/chambre/cuisine, Noé ramassa un boxer d'Edgar à même le sol et le fit tournoyer au-dessus de sa tête.