Chapitre 40 - Partie 1

567 55 153
                                    

Edgar


— On va rater le train à cette allure, c'est pas possible ! se plaignit Madeline à côté de moi dans le Uber.

— Je t'ai dit qu'on aurait dû prendre le métro ! l'informais-je.

— Bah non, à l'heure à laquelle tu t'es réveillé, on l'aurait raté de toute façon !

— Hey, relax, on est à deux pâtés d'immeubles de la Gare du Nord et le train n'est que dans vingt minutes. Vous pensez qu'on y sera à temps ? questionnais-je le chauffeur après avoir tenté de rassurer Madeline.

Après un rapide coup d'œil dans le rétroviseur intérieur et un hochement de tête, le chauffeur bifurqua à droite et emprunta la voie de bus pour nous sortir des embouteillages du samedi matin.

— On aurait dû partir hier soir, comme convenu, geignait Madeline dans son coin.

Ça n'avait pas été facile de la convaincre, mais pour une première fois chez elle, je pensais qu'une nuit au lieu de deux chez sa mère serait amplement suffisante. Même si selon ses dires, Rose s'était un peu calmée me concernant, je ne préférais pas tenter le diable.

Car oui, je n'avais pas oublié à quel point la mère de Madeline pouvait être un vrai tyran, et sa réaction à l'annonce de sa fille concernant des invités supplémentaires pour ce week-end avait confirmé mes dires.

Je l'avais entendue à travers le combiné s'affoler pour trois malheureuses personnes en plus alors qu'il était tout naturel que Madeline invite ses potes à son anniversaire.

Mais bref, un débat à la fois.

— Tu aurais pu partir hier si ça te stressait tant, Mad, bafouillais-je.

— Hors de question de te laisser tout seul, tu aurais trouvé une excuse à la dernière minute pour ne pas venir !

— N'importe quoi, j'aurais pris le train avec les autres à une heure plus décente, lui répondis-je en baillant.

Me lever à sept heures du matin pour prendre le train de huit heures et demi, je ne l'avais pas vu venir celle-là.

Il n'y avait qu'elle pour me faire faire des trucs aussi insensés.

— On est arrivés ! nous annonça le chauffeur au bout d'interminables minutes.

— Enfin ! s'écria Madeline au bord de l'implosion.

Elle n'attendit même pas que le conducteur lui ouvre la porte et sortit en trombe de la voiture pour ouvrir le coffre.

Je la trouvais drôle malgré elle. Elle n'avait pas encore réussi à me communiquer son stress mais si elle continuait comme ça, sa mère n'allait faire de moi qu'une bouchée de pain.

Rassurée d'être dans le train et même d'avoir eu le temps de prendre un café à emporter avant de monter dans celui-ci, Madeline se détendit finalement.

Elle aurait dû me dire que tout ce qui lui fallait était un putain de café pour se calmer.

Quant à moi, j'avais pu terminer ma nuit en m'endormant avant même que le TER ne quitte son quai.


Mis à part quelques photos sur internet et au journal de treize heures de Jean-Pierre Pernaut, je n'avais jamais vu Amiens. Et pourtant c'était une ville qui gagnait à être connue.

Il était à peine dix heures quand nous avions traversé la gare et le début de la rue piétonne.

— Alors, t'en penses quoi pour le moment ? me demanda Madeline radieuse.

To Hell 🔥 - Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant