« On devrait interdire l'alcool aux angoissés, ce sont des proies faciles : ils ont la faiblesse de croire, l'espace d'un soir, qu'ils ont droit à leur part de bonheur. »
Tonino Benacquista
Quelques jours plus tard.
« Goûte moi-ça Jérémy ! Tu m'en diras des nouvelles. »
Frédéric me tendit une tartine aux abats avant de s'en faire une pour lui. Je détestais les abats mais la pris par politesse. Rien que l'odeur m'écœurait au plus haut point. J'ai écrasé ma cigarette et j'en pris une petite bouchée. Non ça ne passait pas. Je me suis empressé de la diluer avec un peu de vin blanc pour réussir à l'avaler.
Nous étions mardi matin et il était à peine 8h. J'avais accepté une invitation de Frédéric pour aller à la chasse. Bien entendu, j'avais validé sa proposition par politesse et je m'étais fait violence pour le rejoindre. Je m'étais néanmoins dit que cela pouvait me changer les idées. Ce dernier était équipé en conséquence avec des bottes vertes et des vêtements qui me faisaient penser à une tenue militaire. Moi, j'avais de simples baskets, un vieux Jeans et un gros pull.
Nous étions dans une sorte de garçonnière aménagée dans son garage. Il y'avait un bar en bois sur lequel était disposés des cubis de vin. Le tout était mis en avant par des étagères ornées de divers alcools forts. Nous étions assis sur des tabourets autours d'une table faite à partir d'une ancienne bobine de câbles électriques.
J'avais l'impression d'être le cliché ambulant du chasseur. Frédéric avait coupé du pain de campagne qu'il proposé d'agrémenter avec des préparations de ses anciennes proies. J'avais accepté un premier verre de vin blanc malgré l'heure matinale. Nous entamions cependant déjà le troisième et je me sentais un peu désinhibé.
J'ai poliment échangé ma tartine aux abats contre une au pâté de sanglier. Deux verres, trois tartines et plusieurs blondes plus tard, nous étions dans sa camionnette direction la forêt. à l'arrière, les sièges avaient été retirés pour laisser un vide destiné à ses chiens. Il avait également une sorte de grande caisse en bois pour accueillir ses trophées de chasse. Il possédait deux épagneuls qui lui obéissaient au doigt et à l'œil. Ces derniers étaient tranquillement couchés et ne semblaient pas être perturbés par les irrégularités du chemin que l'on empruntait.
Une fois arrivé, Frédéric me servit une bière. Tout en buvant la sienne, il préparait ses armes. Pour lui une carabine à levier sous garde et pour moi un fusil à pompe calibre 12. Cela devait faire une éternité que je n'avais pas chassé et c'est la première fois que je maniais ce type d'arme. J'avais oublié la sensation de puissance que cela procurait. Cependant, la combinaison de cet engin de mort et de mes idées noires n'était pas l'idéal pour moi.
Une simple pression contre ta tête et tout sera fini. Ça semble si facile. Stop s'il-te-plait éline.
Je faisais au mieux pour ignorer mes pensées et faire bonne figure devant Frédéric. L'alcool n'était pas encore en train de redescendre, je me sentais donc bien grâce à l'illusion du produit.
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Mes trois meilleures amies
Mistério / Suspense"Mes trois meilleures amies" est un livre qui vous emmène au plus profond de la pire des prisons : notre tête. Jérémy est un papa et un mari comblé. Pourtant il traîne avec lui un lourd passé. Un concours de circonstances va le faire sombrer peu à...