Dark Angels - Dax

Prologue - LARA

La jeunesse est une fleur dont l'amour est le fruit...

Heureux le vendangeur qui le cueille après l'avoir vu lentement mûrir.

Alexandre Dumas

- Non, ne me laisse pas seule ici ! dis-je en hurlant. Je ne veux pas que tu partes. Dit leur d'arrêter, Dax, ne les suit pas !

Malgré les larmes qui coulent sur mon visage, mes cris qui remplissent le silence de cette nuit noire, personne ne fait attention à moi. Personne, sauf Dax qui me fixe de son regard émeraude. Des yeux magnifiques, couleur de la forêt en été, que lui seul possède. Dax reste là, à me fixer, sans bouger, sans parler. Il continue même une fois la porte de la voiture fermée. La voiture démarre, mais je continue de crier, je cours après elle comme pour retenir la voiture et le retrouver. Ma sœur vient me voir à un moment pour me faire rentrer à la maison.

Je ne sais pas combien de temps, je suis restée là dans la rue, à genoux pleurant la lourde perte que représente le départ de Dax. Sabrina me parle, mais je n'entends rien. Le constat est bien triste : à 16 ans, je me retrouve à pleurer ce garçon qui fait partie de ma vie depuis toujours, mon meilleur ami, mon premier amour.

Dax est enfant unique, il est arrivé dans ma vie par hasard et avec fracas. Lors de notre première rencontre en primaire, les garçons ne cessaient de nous embêter moi et mes copines.

Enfin, surtout moi qui avec mes cheveux roux me faisais facilement repérer, et comme je ne les laissaient pas faire, ils trouvaient marrant de me chercher. Ce jour-là, ils étaient tous les 5 en ronds autour de moi, à se lancer ma trousse afin que je ne puisse pas l'attraper. Dax était nouveau dans notre école, et même dans notre petite ville. Vêtu tous en noir, il était plus grand que la plupart des garçons. Dax m'a rejoint au centre du cercle, a attrapé ma trousse en lançant un regard noir à Stan, le « chef » de la bande. Sans un mot, il s'est tourné vers moi pour me rendre mon bien.

- Euh... Merci beau..., lui dis-je.

Sans un mot, il a levé sa main pour me couper la parole. Il m'a fixé du regard pendant une éternité puis toujours sans rien dire s'est retourné et est partit.

Depuis ce jour, aux récrées, j'allais le voir et je lui parlais de tout et de rien. Au début, il ne disait rien, il souriait de temps en temps à mes paroles, mais très vite, il retrouvait son visage impassible. Seul dans ses yeux je pouvais encore distinguer un éclat rieur. À partir de là, nous sommes devenu ami. Il était le frère que je n'avais pas eu.

Les années sont passées, Dax s'est forgé un physique très attrayant et les filles sont devenues de plus en plus attirées par lui. Lui de son côté n'a jamais eu de relation dite stable ou « ennuyeuse », selon ses dires. Chaque semaine, c'est la bouche d'une nouvelle fille qui se retrouvait collée à la sienne, me rendant chaque jour plus jalouse. Le jour de mes 16 ans, Dax m'a organisé une surprise : une fête chez lui pendant que ses parents étaient en vacances. Tout était parfait jusqu'à ce que les groupies de Dax arrivent. Le voir se pavaner sans faire attention à moi n'aurais pas dû m'énerver. Je n'aurais pas dû boire autant d'alcool, surtout celui de Stan avait ramené.

Je me suis donc dirigée vers Dax et sans avoir eu le temps de comprendre comment, mon verre de Mojito a fini sur son visage.

- Mais tu es complètement dingue ma parole ! hurle-t-il.

- Tu l'as bien mérité ! C'est MON anniversaire, MA fête et toi tu es là avec toutes tes pouffes ! Je te déteste Dax !

Sur ces mots, je suis montée dans sa chambre, mais avant d'avoir pu claquer la porte, Dax entra et son regard vert si beau en temps normal reflétait à la fois son incompréhension et sa colère.

- Désolé Princesse, je ne savais pas qu'elles allaient venir ce soir, me dit-il. Je ne leurs ai rien dit ! Mais... Dit moi, tu as bu quoi ce soir ? C'est fort. Tu ne marches même pas droit...

- Rien, je lui réponds sèchement. Mais je t'en veux toujours autant. Tu ne t'intéresses pas à moi depuis qu'elles sont arrivées.

- Bien sûr que si Princesse. Aller ne boude pas. Viens là me faire un câlin plutôt. Tu sais que je n'aime pas quand tu fais cette tête-là.

- Non je n'en veux pas de tes câlins, pas plus que je ne veux te voir.

- Qu'est-ce que je peux faire pour me faire pardonner ?

- J'ai bien une petite idée...

- Et de quoi s'agit-il ?

C'est à instant que je m'entendis lui répondre :

- Embrasse-moi Dax. Mais pas comme avec les autres, embrasse-moi vraiment, avec ton cœur et ton âme.

Dax m'a regardé bouche bée avant de répondre :

- À quoi tu joues là ? Tu n'es pas sérieuse ?

- Bien sûr ! Mais bon, c'est tes groupies que tu préfères hein ! Ces bimbos toutes refaites et superficielles ! Tu m'étonnes que je ne sois pas ton genre. Aller va-t'en Dax. Dégage... Je suis lasse de tout cela. Je te hais, de tout mon cœur.

Au lieu de partir, le regard de Dax s'est fait plus sombre. Il s'est rempli de ... Désir ? Il s'est avancé, penché vers moi, sa bouche à quelques centimètres de la mienne et a murmuré presque religieusement :

- Tu es sûr de toi ?

- Oui...

Comme s'il avait attendu ma réponse, comme une délivrance, il plaqua ses lèvres sur les miennes, tout d'abord en douceur presque religieusement, puis de plus en plus passionnément.

Tout cela s'est passé il y a tout juste une semaine. Maintenant Dax est parti. Mon ami, mon amoureux, mon premier amant n'est plus là.