20. Bruno Mars - When I Was Your Man

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Après quelques hésitions, je décidais de ne pas m'apprêter pour l'arrivée de Kakashi. Je m'habillais alors simplement, mais me passais une légère touche de maquillage comme me l'avait conseillé Tenten.

En ouvrant la porte, je fus surprise de voir Kakashi le visage dénué de masque ou de bandeau. Jusqu'alors, il n'avait enlevé ces accessoires devant moi qu'en des situations particulière, alors, qu'il laisse de coté ce qui formait son identité juste pour venir me parler me coupa le souffle. Je pris cependant la décision de ne rien dire, et de me contentais d'un bref sourire avant de l'inviter à entrer.

- Si je suis venu jusqu'ici, c'est parce que j'estime te devoir une explication sur mon attitude, mais sache que ça n'atténue en rien ma colère envers toi. Commença-t-il avant même que je n'ai eu le temps de le saluer

Mon ventre se dénoua légèrement. Si il avait fait le déplacement jusqu'à moi, cela signifiait qu'elle devait être légèrement atténué quand même...

-Je comprends. Je t'écoute.

-C'est un peu compliqué à dire... On peut s'asseoir un instant ?

Je hochais la tête et me dirigeais vers le salon, Kakashi sur mes talons. Nous nous installèrent sans un mot. Je le regardais avec un sourire rassurant pour lui montrer que je l'écoutais, mais qu'il avait tout le temps dont il aurait besoin pour se lancer. Finalement, alors que je commençais à perdre l'espoir qu'il parle un jour, il se lança, la voix légèrement tremblotante.

-Mon père a toujours été mon héros. C'était un grand homme avec beaucoup d'humour, et surtout, c'était un ninja hors pair. Toute mon enfance, on me disait que je lui ressemblais comme deux gouttes d'eau, si bien qu'un jour, il me semble que c'était pour mon septième anniversaire, il m'a offert un masque. Il disait que comme ça, on arrêterait de me faire la remarque que j'étais son portrait craché.  Bien sur, ce n'était qu'une blague, mais j'aimais beaucoup ce cadeau, et il m'arrivait souvent de le porter quand même.

Il marqua un petit temps de pause, et je compris que ce qui allait suivre serait beaucoup moins gai.

-Un jour, il est parti en mission avec ses hommes, et il en est revenu changé. Lui qui avait toujours été un homme qui inspirait le respect était devenu en quelques temps la honte de ce village. Il conclut d'une voix inaudible: Il ne l'a jamais supporté.

Je compris alors qu'il avait mis fin à ses jours. Je me sentais honteuse de lui avoir fait revivre ça avec mon acte.

-Je ne comprendrais jamais son acte, comme je ne comprends pas le tien.

-Kakashi, je... je suis vraiment désolée. Ça a du être tellement dur pour toi.

Après un autre silence, il me dit:

-Je ne t'ai pas tout raconté.

Je posais alors ma main sur la sienne, plus pour lui donner du courage qu'autre chose, et, étonnamment, il ne cilla pas.

-Ma coéquipière s'est également suicidée. C'était quelqu'un de très important pour moi. Elle a mis fin à ses jours, devant moi alors que j'avais promis de la protéger.

Sa voix était cassante. Il avait vécu tant de choses difficiles que je comprenais maintenant pourquoi il avait l'air si froid et distant.

A la fin de son discours, quelques secondes passèrent sans qu'aucun de nous ne prit la paroles. Son regard était bien trop expressif, et j'y compris que je n'avais pas besoin de répondre, que ce n'était pas pour que je m'excuse qu'il m'avait dit ça.

-Je crois finalement qu'il serait injuste de reporter ma colère sur toi, tu ne pouvais pas savoir.

Il m'avait simplement fait confiance, ce qui constituait un grand pas. Je mourrais d'envie alors de lui dire que moi aussi j'avais changé, muri. Que je ne me réfugiais plus dans le désir quand quelque chose me dépassait, mais, comme il était un grand observateur, et surtout qu'une action valait mille mots, je décidais de le lui prouver.

-Que dirais-tu d'aller dîner samedi ?

Il fronça immédiatement les sourcils.

-Tu le sais repris-je, prenant un peu plus d'assurance chaque seconde, entre nous, c'est allé trop vite, on a mal fait, alors ce serait l'occasion de partir à zéro, de se connaître vraiment et d'aller plus loin que  cette simple attirance inexplicable.

Il étouffa un léger rire, mais je pus lire dans ses yeux une sorte de fierté.

-Tu es vraiment méconnaissable...

Bien que sa phrase était plutôt mystérieuse, je décidais de la prendre comme un compliment afin de clore cette soirée avec une note positive.

Trauma // Kakashi [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant