La terre brûlée : des choix pour survivre

Chapitre 13 : Entres vérité, hallucinations et angoisses

- Venez, suivez-nous, intervient la blonde, Sonya. On va sortir de ce tunnel et on va vous conduire chez Vince !

- Vince ? interroge Brenda.

- Votre nouvel hôte", lui répond la jeune fille avec un clin d'œil. 

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Je lève malgré moi un sourcil. J'ai hâte de voir l'accueil que nous réserve cet hôte, parce que si c'est le même genre d'accueil que celui du W.C.K.D, merci mais non merci. En effet, même si j'ai toujours été du genre méfiante, pour des raisons évidentes de survie, je ne l'ai apparemment pas suffisamment été, puisque j'ai malgré moi été soignée et Dieu sait quoi d'autre par les chiens du W.C.K.D alors que j'étais blessée aux côtes. Du coup, je pense avoir le droit d'être méfiante quant à ce refuge et cet hôte. Après tout, je n'y croirais que quand je le verrais. 

"- En route, lance Harriet à la troupe, on a quelques jours de marche, alors autant ne pas traîner. 

Je pense avoir mal entendu et m'apprête à demander des éclaircissements à la jeune fille, mais Fry s'en charge à ma place en s'écriant : 

- Pardon, mais, "quelques JOURS de marche" ?!

Sa voix part dans les aiguës, témoignant de son choc. Et je le comprend. Car même si le chemin que nos avons fait pour arriver jusqu'ici s'est fait en camionnette, chacun d'entre nous est fatigué, moralement ou physiquement, ou les deux. D'autant plus que, ces derniers jours, les voix dans ma tête, ou devrais-je dire les hurlements dans ma tête, se sont accentués, et ce depuis notre départ depuis le garage de Marcus. Et cela ne va qu'en empirant. J'ai l'atroce impression que, plus je m'approche du refuge et de la possibilité idyllique de rester en dehors des affreuses affaires mondiales, plus les hurlements s'amplifient et m'affaiblissent. Je tente de faire bonne figure évidemment, pour n'inquiéter personne et aussi parce que je déteste me plaindre d'avoir mal, étant donné que c'est le cas de tout le monde dans le groupe, mais la perspective de marcher encore quelques jours à travers des montagnes arides ne me réjouit pas du tout. Bien au contraire. 

- Oui, quelques jours de marche, c'est ce que j'ai dit, répond Harriet avec un masque impassible brisé par un sourire ironique au coin des lèvres. Ça dérange quelqu'un ? 

Personne ne répond et des murmures nerveux s'élèvent de notre groupe. Je soupire malgré moi. Vive la marche à pied, je suis impatiente !

- Le refuge est si loin que ça ? demande Newt à ma droite. 

- Si il était facile à trouver, on ne serait pas en sécurité face au W.C.K.D, répond Sonya en haussant les épaules. C'est pour ça que Vince a choisi ces montagnes. On laisse les visiteurs occasionnels tourner en rond jusqu'à ce qu'on les trouvent, et qu'on choisissent s'ils peuvent venir ou non. 

- Et vous leur faites quoi si  vous décidez qu'ils ne peuvent pas venir au refuge ? demanda Minho à ma gauche. 

Le sourire d'Harriet dévoilant ses dents blanches répondit mieux que sa voix n'aurait pu le faire. Un frisson me parcourut l'échine. Je n'étais pas sûre d'avoir très envie de les suivre à travers ces montagnes, même pour rejoindre ce refuge. Après tout, nous ne les connaissions pas. Et s'il s'agissait là d'un autre piège du W.C.K.D ? Et si le refuge n'existait pas, mais qu'ils nous attendaient tous là bas ? Ressaisis-toi ma vieille, m'ordonnais-je. Même si mon envie et mon besoin de rester sur mes gardes était légitime, il ne fallait pas pour autant que je vire à la paranoïa. 

- Bon, on y va maintenant ? ironisa Harriet. Je vais finir par croire que vous n'avez pas envie de marcher ! 

Haha, très drôle. J'essayais vraiment de ne pas porter de jugements trop hâtifs, mais cette nana commençait sérieusement à me taper sur le système. Sans savoir très bien pourquoi, j'étais d'une humeur de chien, d'autant plus lorsque je vis Minho reluquait avec intérêt la jeune fille au teint hâlé lorsqu'elle se baissa pour ramasser son arme. Je croisais les bras sur ma poitrine en le voyant me faire un clin d'œil et un sourire moqueur lorsqu'il s'aperçut que j'avais suivi son regard. Apparemment, ma réaction lui plût puisqu'il rit. Crétin, pensais-je.