Chapitre 1 : Trouvailles Et Retrouvailles

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Un coup. Violent. Il résonne dans l'air. Et ce coup de feu est pour moi synonyme de la fin de l'innocence. Chuck, livide, froid, est allongé par terre, ses yeux encore ouverts sur une expression vide, et une grande tâche de sang tachant sa poitrine. J'entends mes propres pleurs et les cris de mon frère résonner à mes oreilles.

Les griffeurs. Ils sont nombreux, et ils nous poussent contre le tunnel. Minho, qui se débat férocement pour sortir de leur emprise, commence à perdre des forces et du souffle. Alors, Jeff et Clint choisissent de mourir. Avec des cris de guerre, ils se jettent sur les monstres qui se concentre sur leur chair à déchiqueter plutôt que sur celle de Minho. Les bruits d'os déchirés et de chair dévorée sont affreux, et résonnent dans ma tête comme une torture.

Les cris des blocards. Cette nuit-là, où les monstres créés par les créateurs sont venus au bloc. Les cabanes détruites et réduites en cendres, des cadavres de blocards gisant au sol, les griffeurs détruisant sans gêne ce qu'ont nécessité des années d'efforts et de construction.

Les blocards qui meurent un à un sous les piqûres et les lames des Griffeurs. Une marre de sang, un carnage, pour pouvoir sortir. Pour quitter l'enfer, il faut passer par la pire épreuve.

La nuit dans le labyrinthe. Froide. Je me sens seule. Abandonnée. J'ai été obligée de fuir. Quatre Griffeurs sont à ma poursuite. Je ne peux pas mourir. Pas maintenant !

~~~~~

Mon prénom, répété plusieurs fois, me sort peu à peu de mes souvenirs douloureux. Elena. Elena. Elena.

"- Elena ! Crie quelqu'un.

Je me redresse vivement. Je sens alors une vive douleur à ma côte, et me souviens alors de tout. Je grimace légèrement, et tente de comprendre où je suis. Je ne me rappelle pas être montée dans cet hélicoptère. Il fait nuit dehors, et c'est avec difficulté que je reconnais Minho penché sur moi avec une expression grave, qui lui est peu commune, sur le visage.

- Elena, il faut y aller !" Me crie Minho pour se faire entendre à travers les hurlements du vent qui fait rage dans la nuit.

Je met quelques secondes à comprendre la situation. Je me relève avec difficulté, et Minho me soutient par la taille. Arrivés dehors, le vent crache sur nous toute sa violence et mes cheveux s'envolent et se plaquent contre mon visage. Les gardes nous intiment de nous presser, et nous conduisent jusqu'à un bâtiment non loin de l'aire d'atterrissage sur laquelle nous sommes. Des coups de feu retentissent. Je sursaute et aperçoit à travers le désert où nous sommes des silhouettes à la forme humaine mais biscornue. Je ne cherche pas à comprendre ce qui se passe car la douleur a ma côte anesthésie tout mes sens. Je dois ressembler à un zombie, car je me traîne péniblement jusqu'à la grande porte en métal que nous indique les gardes en noir. Alors que nous rentrons, d'autres gardes sortent en courant.

" Une attaque de fondus ! Crie l'un d'entre eux. Allez les aider !"

Des fondus ? Je met quelque temps à me rappeler que c'est le nom que l'on donne aux infectés de la braise. Des images de mon père me reviennent en tête, et je frissonne. Minho, qui me tient toujours fermement contre lui, frotte ses mains dans mon dos, et je me rend compte que je n'ai pas frissonner que pour les souvenirs de mon père. Je suis frigorifiée. La porte en métal géante se referme derrière nous avec un bruit sourd, et je ne peux m'empêcher de penser aux portes du labyrinthe. Et aux blocards qui y sont restés. Les Griffeurs sont ils revenus les attaquer ? Jusqu'à combien de temps pourront ils survivre ?

" Bonjour les enfants ! Dit un homme qui s'avance vers nous, en me tirant de mes pensées.

Il a les cheveux poivre et sel, et porte un pull gris au col roulé, un pantalon foncé et une veste noire. Aussitôt, son visage me semble familier. Familier et... Déplaisant. J'ai l'étrange impression de détester cet homme, alors que je ne l'ai jamais vu avant. Ou du moins... Lorsque j'essaye de me souvenir de cet homme, un grand vide se fait dans ma mémoire. C'est vraiment frustrant. Je décide de m'occuper de cette affaire plus tard et de me concentrer sur ce que cet homme a à nous dire.

La terre brûlée : des choix pour survivreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant