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U
n lundi bien morose, sous une pluie battante.
Pas de capuche, pas de parapluie, pas de sweat. Tu n'étais décidément pas parée à faire face à l'orage grondant au dessus de ta tête, mais pour être honnête, tu t'en fichais pas mal. Il n'était pas particulièrement tard mais les nuages noirs et menaçants en donnaient l'impression.
Tu étais assise sur le rocher de ton petit jardin secret. Ce lieu gardait beaucoup de souvenirs. Ta première rencontre avec Chan, vos plus grandes confessions, votre premier baiser. Vous y aviez passé tant de temps. Tu espérais au plus profond de ton esprit, qu'en venant ici tu le verrais.
Tu soupiras. Tout te ramenait définitivement à lui.
La pluie tombait depuis plusieurs minutes déjà. Tu étais trempée, tes longs cheveux collaient ton corps et ta tête restait baissée. Tu n'avais pas le courage de la relever. Tu t'inclinais simplement face à la dureté de la vie réelle. Tout t'avait un peu filé entre les doigts, de tes projets à tes relations.
En temps normal, lorsque les jours étaient durs comme celui-ci, tu te réfugiais dans les bras de Chan comme pour te protéger de ces moments compliqués. Il était le seul à te redonner du courage. Il faisait clairement des miracles sur toi. Et maintenant, votre relation avait pris fin depuis presque un mois.
Depuis le cinéma, tu l'avais revu à de nombreuses reprises à cause de ton amie. Elle avait bien compris, contrairement à toi, que Chan était clairement dingue de toi. Alors elle organisait sans cesse des rendez-vous avec lui, contre ton gré, mais pas trop quand même.
Oui, parce que clairement, tu avais terriblement envie de lui pardonner, de lui sauter dans les bras et de rentrer chez vous pour que tout redevienne normal. Malheureusement, tu avais bien trop peur qu'il se joue de toi, que la même situation se produise. Tu avais peur de souffir par la suite alors que tu souffrais bien plus loin de lui que près de lui.
Alors que tu reflexionnais sur « pourquoi la vie c'est de la merde ? » tu entendis des pas derrière toi. Tu ne pris pas la peine de te tourner, tu savais déjà qui c'était. C'était votre jardin secret après tout. Vous étiez les seuls à connaître cet endroit. Tu sentis ton ex-copain poser sa veste sur tes frêles épaules. Il s'assis près de toi mais gardait le regard fixé vers l'horizon. On dit qu'aimer c'est regarder ensemble dans la même direction, nous n'en étiez pas du tout la représentation, pourtant vous vous aimiez à en crever.
Tu étais fatiguée. Tu ne voulais plus le repousser. Tu voulais tirer un trait sur cette histoire, tu n'en pouvais plus. Ton cœur se serrait sans cesse en pensant à Chan. Tes yeux se remplissaient toujours de larmes. Ta gorge se nouait. Tu aurais voulu effacer le passé, revenir au début de votre relation, lorsque tout allait bien.
Tu levas difficilement la tête, les yeux larmoyants et la posa sur l'épaule du garçon. Il fut surpris mais ne fit rien de peur de te faire fuir ou de te braquer.
- Tu vas être malade..., tu dis d'une faible voix.
Chan te regarda un moment. Son cœur se serra. Tu étais clairement à bout, et il savait qu'il en était là principale cause. Il passa son bras autour de ses épaules, le rapprochant de lui.
- Je suis sincèrement désolé, T/p.
Il posa sa tête contre la tienne, retenant ses larmes. Lui aussi souffrait de la distance que tu lui imposait. Ça faisait des semaines qu'il n'avait pas pu ne serait-ce que serrer contre lui, chose qu'il faisait habituellement au moins tout les matins avant de partir travailler, tout les soirs avant de somber dans le sommeil, et à peu près à chaque fois que vous vous retrouviez tout les deux.
- Tu me le dis sans arrêt, mais Chris, tu ne peux pas me certifier que tu ne m'aimes plus puis revenir comme une fleur une semaine après en me disant le contraire. Si tu savais à quel point ça m'a brisé le cœur...
Il soupira.
- Je sais, j'ai été con. Pour être honnête, j'ai paniqué, il laissa un blanc comme pour se donner du courage. Tout me semblait si parfait, j'étais si heureux avec toi et tu semblais l'être tout autant. Tout était trop bien pour moi. J'avais jamais été amoureux comme ça. Je savais que tu m'aimais aussi, mais je me sentais de plus en plus coupable. Tu m'attendais à la maison, tu me faisais des petits plats, des massages, son cœur se serra en repensant à tous ces moments qui lui manquait tant. Tu nous organisais des soirées télé alors que je n'étais là que très rarement à cause du travail. Je pensais que tu souffrais sans me le dire. Alors, j'ai pensé qu'il valait mieux que tu trouves un autre homme avec qui partager ta vie, mettant mes sentiments pour toi en suspend et pensant que c'était le mieux pour nous deux. Mais aujourd'hui je me rends compte à quel point c'était une idée de merde. On souffre tous les deux et... et...
Il n'arrivait pas à finir. Tes larmes avaient commencé à couler au fur et à mesure de son discours et les siennes aussi. Tu le pris dans tes bras, plongeant ta tête dans son cou. Vous restâtes comme cela un bon moment, calmants vos pleurs respectifs. Il fini par chuchoter faiblement contre ton oreille.
- J'ai... j'ai été terriblement con. Je m'en veux tellement. S'il te plait, redonne moi une chance, une seule...
Tu t'écartas de lui de manière à ce que vos front se collent. Il mit ses mains sur tes joues mouillées à cause des larmes alors que tu passais une main derrière sa nuque. Vos lèvres se scellèrent doucement, comme si vous aviez peur de brusquer l'autre, avant de vous embrassser si c'était le dernier baiser que vous échangiez.
- Je suis désolée de ne pas avoir chercher à comprendre Chris, tu lui dis quelques minutes plus tard, assise sur ses genoux la tête collée contre son torse.
Il passa son bras autour de ta taille, te rapprochant encore de lui en déposant un petit baiser sur ton crâne.
- Ce n'est pas à toi de t'excuser. J'ai juste été un abruti.
Tu souris et fermas les yeux. Ce n'est qu'à ce moment là que tu remarquas que tu ne sentais plus aucune gouttes d'eau. La pluie avait cessé et un grand soleil rayonnait dans le ciel.
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« Tourne toi vers le soleil et l'ombre sera derrière toi » proverbe maori
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C
'est plus dure qu'on ne le pense de mettre les deux points de vues de personnages au niveau émotions/sentiments ressentis.
J'ai essayé de faire au mieux parce que souvent dans les imagines, on explique que les ressentis de T/p, mais plus rarement celui du garçon. Alors que n'oublions pas que les deux ressentent quelque chose 😁
