Ellana aux Hunger Games

Chapitre 1 : La moisson (réécriture)

Alors que se levait le soleil, Ellana se réveilla en sursaut dans une minuscule chaumière en piètre état. Rien, dans ces meubles usés, dans les flammes crépitant dans la cheminée de pierre ou dans son lit branlant, ne lui paraissait familier. Les lieux lui étaient parfaitement inconnus. Que s'était-il passé ? Elle se souvenait avoir été en compagnie d'Edwin, son mari, puis plus rien. Avaient-ils été attaqués ? Elle avait beau se sentir vidée de ses forces, il ne lui semblait pas être blessée pour autant. La marchombre se redressa. Il était visiblement arrivé quelque chose et elle devait en avoir le cœur net, s'assurer que ses proches allaient bien et comprendre ce que son esprit lui avait fait oublier.

- Edwin ? appela-t-elle doucement.

Personne ne lui répondit. Ellana s'avança jusqu'à une vieille porte de bois. Avant qu'elle ne puisse l'ouvrir, son regard fut attiré par un miroir terni par l'âge sur sa gauche. La jeune femme fronça les sourcils. Il s'agissait bien de son reflet, mais... quelque chose ne concordait pas, il y avait une anomalie dans l'image que lui renvoyait l'objet. Pour autant, elle se montrait incapable de déterminer de quoi il s'agissait. Elle comprit à l'instant où l'on frappa à la porte. Aussi ne réagit-elle pas immédiatement, bien trop perturbée par le cours que prenait les choses. La porte s'ouvrit et elle y prêta à peine attention, trop absorbée par son singulier reflet. Ses joues avaient retrouvé une certaine rondeur, propre à la jeunesse. Son corps entier semblait être revenu dans le passé, au temps de son adolescence. Quelque chose, dans cette situation ne tournait vraiment pas rond. Déjà, son esprit élaborait les hypothèses les plus plausibles de ce phénomène. A sa connaissance, les voyages dans le temps n'existaient pas en Gwendalavir, ni nulle part à sa connaissance. Pour autant, cela n'avait jamais été un obstacle pour les êtres de légende à l'instar de l'illustre marchombre Ellundril Chariakin, du grand Merwyn Ril'Avalon, ou encore du dragon et de sa Dame. Sans même parler du Dessin. La Dame seule savait où se trouvaient les limites de cet art pour des dessinateurs d'exception comme Ewilan. Si limites il y avait. Rien n'était moins sûr.

- Ellana, tu es prête ?

Elle se retourna vivement. La fille qui venait d'entrer était une adolescente aux cheveux bruns nattés et aux yeux gris. Elle portait des vêtements de cuir et déposa un écureuil mort sur la table tout en parlant. Ellana grimaça. Elle ne voyait pas souvent ce genre de rongeurs propre à l'autre monde mais il lui évoquait désagréablement la petite bestiole qu'affectionnait Ewilan à son arrivée en Gwendalavir. Elle était morte tragiquement, tuée par ce serpent d'Eléa Ril'Morienval.

- Tu vas bien ? reprit la jeune fille qui s'étonnait de son absence de réaction. C'est la Moisson qui t'inquiète ? Ca ne te ressemble pas pourtant...

Elle voulut se rapprocher. Ellana l'arrêta d'un regard.

- Qui es-tu et quel est cet endroit ? gronda-t-elle, menaçante.

Son interlocutrice se raidit.

- Dis moi que tu plaisantes... Tu as pris un coup sur la tête ? s'enquit-elle prudemment.

- Depuis combien de temps suis-je ici ? insista Ellana en ignorant la remarque.

- Eh bien, dans le district Douze, depuis toujours. Tu m'inquiètes. Tu ne plaisantes vraiment pas ?

Son attitude était devenue méfiante. La marchombre comprit qu'elle ne savait vraiment rien, qu'elle était persuadée de ce qu'elle racontait.

- Non, je suis parfaitement sérieuse, énonça-t-elle d'une voix plus calme. J'ai besoin que tu m'expliques où j'ai atterri et ce que je fais ici.

L'inconnue la regarda d'un air perdu. Elle ne devait pas s'attendre à pareille situation.

- Je ne sais pas par où commencer, bredouilla-t-elle.