Chapitre 2 : départ (réécriture)

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Le faste du train était bien loin d'égaler les merveilles alaviriennes telles que l'arche ou le palais de Sil'Afian. Pour autant, chaque wagon revêtait un extrême raffinement qu'Ellana trouva ridicule et futile à la pensée de ce qui les attendait. Peeta, en revanche, observait chaque chose comme s'il n'avait jamais rien vu d'aussi extraordinaire. Vu la pauvreté dans laquelle il avait passé sa vie, ça n'avait rien d'étonnant. Le dîner fut servi dans un grand wagon en compagnie d'Effie Trinket, la femme aux cheveux rose et Haymitch, ancien gagnant des Hunger Games abruti par l'alcool.

Une rediffusion de la Moisson passait à la télévision et ils eurent l'occasion de découvrir un à un les autres tributs. Ellana fut horrifiée de voir une petite fille d'une douzaine d'années désignée pour les jeux.

La jeune femme interpella Effie de l'autre bout de la table.

- Ces massacres durent depuis soixante-quatorze ans, c'est bien ça ?

Elle la regarda comme si elle était complètement folle.

- Évidemment puisqu'il s'agit de la soixante-quatorzième édition !

- Dans ce cas, pourrais-tu m'expliquer pourquoi, depuis tout ce temps, personne ne tente rien pour arrêter ça ? Ça t'amuse, peut-être, de participer à ce petit jeu qui consiste à prendre des enfants, à en faire des objets et à les tuer ?

Effie lui adressa un regard courroucé

- Personne ne vous a éduqué correctement ? Je ne vous permet pas de me parler ainsi ! Vous n'avez vraiment aucune manière !

Haymitch, au même moment, lança d'une voix pâteuse en agitant le doigt endirection d'Ellana.

-Cette petite, je l'aime bien...

Effie Trinket leur lança à tous deux un regard noir avant de sortir en trombe de la salle à manger. Quelques instants plus tard, Haymitch s'endormit sans prévenir. Sa tête heurta la table et les plats volèrent de tous les cotés. Ellana et Peeta se concertèrent du regard et choisirent de laisser le mentor faire son petit somme au milieu de la table.

-Pour ce que tu as dit tout à l'heure à Effie, murmura le jeune homme, hésitant, tu devrais te méfier. Ils risquent de te le faire payer...

Malgré ses paroles, elle put lire dans ses yeux que sa franchise l'avait impressionné et qu'il partageait son opinion. Elle haussa les épaules.

-Que voudrais-tu qu'ils me fassent ? Si j'ai bien compris, ils comptent déjà m'envoyer à la mort, et à ma connaissance, je n'aipas de famille sur qui ils pourraient se venger ici.

Un frisson lui parcourut l'échine alors qu'elle prononçait ces mots. Si elle avait été envoyée ici, qu'est-ce qui empêchait d'autres alaviriens, Edwin, Salim, ou Ewilan, d'avoir été transporté également. Peut-être l'un de ses amis était-il en cet instant tout près, en danger sous son nez. Elle n'aimait pas ne pas savoir.

-J'ai peur, avoua Peeta à mi-voix.

La jeune marchombre le considéra avec compassion. Il scruta son visage, à la recherche d'un signe à même de lui assurer qu'il n'était pas le seul effrayé par les Hunger Games. En vain. Son expression ne reflétait que la colère qu'elle ressentait pour ce système et une vague inquiétude au sujet de ses proches.

La nuit arriva et ils partirent chacun dans leur chambre sans échanger un mot de plus.

Le lendemain, ils arrivèrent à la capitale et furent amenés chacun de leur coté à un groupe de stylistes.

- Nous allons nous occuper de toi, lui annoncèrent les trois personnes portant les noms de Venia, Flavius et Octavia. Commence par te déshabiller ! lui ordonnèrent ils

- Pardon ? 

- Te dés-ha-bill-er, épela le dénommé Flavius comme s'il parlait à une enfant de troisans.

Ellana les regarda en fronçant les sourcils, qu'est-ce qui ne tournait pas rond chez eux.

- Merci, mais c'est non, leur répondit-elle.

- On ne te demande pas ton avis ! asséna Octavia

- Et moi je ne vous demande pas le vôtre. De ce que j'en sais, c'est encore de moi qu'il s'agit ! répliqua la marchombre, irrité par ces trois personnages superficiels et colorés.

Les stylistes insistèrent, arguant qu'elle n'avait pas le choix, le ton monta et Ellana en eu assez. D'un geste fluide et silencieux, elle sortit trois couteaux aiguisés. Elle les avait subtilisés dans le train, et vraisemblablement, personne ne s'était rendu compte de rien. Chacun trouva sa cible et la jeune femme se tourna vers les trois stylistes cloués au mur.

- J'ai dit non ! cracha-t-elle. Mais vous devez être un peu lents à la détente.


Les trois stylistes, désormais terrifiés, frémirent comme des feuilles sans émettre un son. Ellana, satisfaite, s'éloigna pour s'asseoir sur un canapé à l'écart.

Ellana aux Hunger Games Où les histoires vivent. Découvrez maintenant