chapitre deux

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Liv-Helen

Je rejoignais Anna au restaurant, c'était notre pause-déjeuner à toutes les deux, c'était l'avantage de ne pas travailler loin l'une de l'autre.

- Comment ça se passe avec Elie ? demandais-je.
- C'est génial. Au bout de six mois ça fait du bien.
- Tu m'étonnes.
- Et toi avec Mathieu ?

Je fronçais les sourcils, tandis qu'elle affichait toujours son sourire en coin.

- À la dernière soirée, vous vous êtes éclipsés.
- J'avais faim, lui aussi, et il y avait plus de pizza.
- Et, physiquement ?
- Tu n'as pas le droit de me poser ce genre de question. Je ne le connais même pas.
- C'est pour ça que je te demande comment tu le trouves.
- Il est charmant.

Elle se satisfaisait de ma réponse et tant mieux. S'il y avait bien quelque chose dont j'avais horreur, c'était de juger les gens trop vite. Alors, même si c'était physiquement, je ne l'avais pas suffisamment détaillé pour faire attention à tous ses traits, à ses signes distinctifs, je le trouvais quand même mignon.

- Tu vas voir tes parents ce week-end ?
- Je ne sais pas, disais-je, ils avaient prévu d'aller voir mes grands-parents pendant une semaine.
- Oh ! c'est cool.
- Oui, du coup, je ne pense pas y aller, parce qu'ils vont être pris par le voyage, tu connais mes parents.
- Ouais, c'est peut-être pas une bonne idée.

Je ricanais.

- Tu vas faire quoi toi ce week-end ? demandais-je.
- Normalement, on doit se voir avec Elie. Il vient à la maison.
- Oh cool.
- Ouais, j'ai trop hâte.
- En six mois de flirt, vous avez bien passé le week-end l'un chez l'autre.
- Oui, mais là, c'est différent, parce qu'on est vraiment ensemble.

Je fronçais les sourcils, ne voyant pas là où elle voulait en venir.

- On va pouvoir passer le cap.

J'écarquillais les yeux.

- Tu n'as pas peur que ce soit trop tôt ? Je veux dire, tu le sens bien ?
- Non, vraiment, je me sens prête. S'il était là uniquement pour ça, il aurait déjà tenté des choses depuis six mois, je pense.
- Je ne sais pas comment fonctionnent les gars, disais-je en ricanant.
- J'sais, je t'en veux pas t'inquiète.

Elle ricanait. Nous finissions de déjeuner, nous payions et nous marchions jusqu'à la fleuristerie.

- On se voit ce soir.

Je retournais travailler. À vingt heures, je retrouvais Anna devant mon travail. Nous faisions du covoiturage car c'était plus facile et nous n'habitions pas loin l'une de l'autre. Je lui faisais la bise et la déposais chez elle. Je conduisais jusque chez moi, me garais et au moment où je passais la porte de mon appartement, mon téléphone émettait une sonnerie.

De : Mathieu
T'as mangée ?

A : Mathieu
Pas encore pourquoi ?

De : Mathieu
McDo ?

A Mathieu :
Grave !

De : Mathieu
Envoie ton adresse, j'arrive

Je lui envoyais mon adresse, et attendais son message pour sortir de chez moi. Quelques minutes plus tard, mon téléphone émettait à nouveau une sonnerie, Mathieu venait de m'envoyer un message me signalant sa présence. Je descendais et allais le rejoindre. Je lui faisais la bise.

- Trop cool d'avoir proposé.

Il ricanait.

- J'savais qu't'allais pas refuser.
- Certainement pas. On ne refuse jamais un McDo. Une fois, après une embrouille avec Anna, elle m'a ramené mon menu habituel, je peux te dire que j'étais plus énervé.

Mon anecdote le faisait rire, et j'affichais un sourire.

- Carrément ? Tout pour McDo quoi.
- Ouais.

Il se garait et nous entrions. Nous allions à une borne, nous commandions et au moment de payer, nous sortions tous les deux notre carte.

- Tu me laisses payé, disais-je.
- Nan, c'est moi qui est proposé.
- Qui a payer la dernière fois ?
- Moi.
- Donc, je paye.

Je lui donnais un coup de hanche pour le pousser et sans qu'il puisse faire quoi que ce soit, j'insérais ma carte, il rangeait la sienne. Nous allions nous installer à une table.

- Tu as fait quoi aujourd'hui ? demandais-je.
- J'étais au garage et toi ?
- J'ai travaillée.
- Et tu bosses où ?
- A côté du travail d'Anna.
- J'vois pas.

Je lui donnais davantage de détails, et après quelques minutes, il comprenait.

- Je fais du covoiturage avec Anna pour aller au travail.
- C'est moins long comme ça ?
- C'est surtout plus pratique.

Il hochait la tête, mangeant son sandwich.

- Tu vis seule ?
- Oui et toi ?
- Non, avec ma grand-mère.

Une fois que nous avions fini, nous allions jeter nos déchets puis nous retournions à sa voiture.

- On va faire un tour ? me proposait-il.
- Oui.

Il se garait, et nous sortions de sa voiture, nous étions à quelques pas de la Tour Eiffel.

- T'as l'air émerveillée, il souriait.
- C'est trop beau. Je me lasserais jamais.

Je lui souriais.

- Elie va passer le week-end chez Anna, disais-je.
- J'sais, il était trop content.

Cette remarque me faisais sourire.

- Anna aussi. Ils se sont bien trouvé ces deux-là.
- Ouais, j'crois aussi.

Je posais ma tête sur son épaule.

- Et toi ? Tu fais quoi ce week-end ?

Je me redressais.

- J'sais pas encore et toi ?
- Je vais regarder une série je pense.
- Laquelle ?
- Je ne sais pas encore.

Il ricanait et je baillais.

- Allez, je te ramène.
- Déjà ?
- Bah ouais, t'es crevée ça se voit.
- Toi aussi, t'as des poches sous les yeux, faut que tu dormes.

Il souriait et il me déposait chez moi. Je lui claquais un bisou sur sa joue, le remerciais de cette soirée et rentrais chez moi.

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