Quatre Saisons

chapitre trente-six

Liv-Helen

Je me réveillais, dos à Mathieu. Je me levais doucement et allais préparer le petit-déjeuner. J'allais ensuite le réveiller tout doucement.

- Chéri, chuchotais-je.

Je déposais un baiser sur sa joue. Il papillonnait plusieurs fois des cils, il se relevait.

- J'ai fais le petit dej'.

Il passait une main dans mes cheveux et embrassait ma joue. Il se levait et nous allions manger. Une fois finis, nous débarrassions, j'allais ensuite me préparer, il venait se brosser les dents avec moi puis allait prendre une douche. Je l'attendais dans le salon. Il revenait une vingtaine de minutes plus tard. Il posait son téléphone sur la table basse et se roulait une cigarette. Il recevait un message de la part de Lisa. Et je levais les yeux vers lui.

- Bé', faut pas que tu t'imagines des trucs.

Je fronçais les sourcils.

- Ce n'est pas la première fois qu'elle t'envoie une photo d'elle en sous-vêtement.
- Je lui ai déjà dis d'arrêter.
- Alors pourquoi elle continue hein ?
- Attends, t'es sérieusement en train de douter de moi ?

Il se levait afin d'aller chercher son briquet.

- Oui je le fais ! J'ai bien vu comment elle était avec toi hier soir !
- Et alors ? Je l'ai repoussé !
- Et pourtant, elle continue alors j'ai le droit de me...
- Arrête de te poser des questions tout le temps ! Tu sais quoi ? J'ai l'impression que rien ne va jamais avec toi ! J'ai beau te prouver de toute les façons que je tiens à toi et que je t'aime mais tu remets toujours tout je question ! Tu ne sais pas avoir ou faire confiance, que ce soit en toi ou aux autres ! Et tu me fais à en venir à douter de moi, et une relation devient nocive à ce moment-là. Alors peut-être qu'on devrait arrêter, je le regardais les larmes aux yeux, j'espérais aussi voir quelque chose dans les siens, un signe de tristesse, mais rien.
- Tu as raison, disais-je, de toute façon, j'ai bien vu que ce n'était plus comme avant. Tu viens chez moi uniquement pour assouvir tes envies et quand tu as eu ce que tu veux, tu pars directement. Je ne vois plus ta grand-mère alors qu'avant tu m'emmener souvent la voir. Tu ne veux plus aller voir ma famille, ni personne d'autre. Je marquais une pause et essuyais mes larmes, Je sais que je t'es fais souffrir durant toute notre relation avec mes complexes et mon manque de confiance, et je suis désolée.
- De nous deux, c'est toi qui as le plus souffert.
- Parce que je t'es aimée plus fort ?
- Peut-être bien ouais. Mais aussi parce que ça doit faire mal d'être toi. De toujours tout remettre en question, de ne pas faire confiance.

Je me taisais, il avait certainement raison.

- Anna et Élie sont toujours ensemble. Alors de toute façon on sera amener à se revoir, disait Mathieu, j't'en veux pas. J'n'ai pas à l'faire. On a eu une bonne relation tout les deux.
- Merci, pleurais-je, tu as su m'aimer malgré tout. Et tu m'as rendue heureuse.
- Toi aussi.
- On a eu une belle histoire, qui a duré quatre saisons.

Mathieu souriait.

- Faut pas qu'tu pleures Liv-Helen.
- C'est super dur quand même.
- Je l'sais, il essuyait mes larmes, ça va aller. Je hochais la tête.
- Je vais chercher mes affaires.

Je prenais mon sac de la veille, et fourrais toutes mes affaires à l'intérieur. Parce que j'avais aussi laissé des vêtements à moi dans son armoire. Je revenais dans le salon, dans lequel il fumait.

- À la prochaine, alors.

Il hochait la tête, me regardait une dernière fois.

- Liv ?
- Oui ?
- Mon... mon pull.

Je baissais les yeux regardant son vêtement sur moi.

- Pardon.

Je lâchais mon sac, enlevais mon manteau et ôtais son pull. Je le repliais et lui donnais.

- Prend soin de toi, disais-je.

Je quittais son appartement et rentrais chez moi. Je jetais mon sac dans un coin, fermait la porte à clé, j'allais prendre un pull qui lui appartenait dans mon armoire et m'asseyais sur mon lit.

Et je pleurais. J'y avais mis, mon corps, mon âme dans cette histoire et j'avais perdue. Je l'aimais encore, et j'étais certaine que mes sentiments n'allaient pas disparaître du jour au lendemain.

J'aurais pu appeler Anna et lui demander de venir, mais j'avais envie d'être seule. Je me mettais sous ma couette et je pleurais encore, encore et encore. Je souffrais, je sentais mon cœur se brisé. Ses paroles, ses mots qu'il m'a dit, ses mêmes phrases qui ont mit un point final à notre histoire, repassaient en boucle dans ma tête. J'avais si mal, je ne m'étais rarement sentie aussi mal. J'étais effondrée et j'étais certaine que rien ne pouvait changer ça.