chapitre trente-sept

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Mathieu

Une main qui passait dans mes cheveux, un baiser sur mon front et la douce voix de ma copine était la cause de mon réveil. Je papillonnais plusieurs fois des cils et me redressait. Je passais une main dans ses cheveux et embrassais sa joue. Je me levais et nous allions prendre notre petit-déjeuner ensemble. Puis une fois que nous avions finis, nous débarrassions, elle allait se préparer et une fois qu'elle était habillée j'entrais pour me brosser les dents. Je prenais ensuite place dans la salle de bain.

De : Lisa
Ta copine va mieux ? Dommage que tu aies dû quitter la soirée aussi tôt... on aurait pu en faire des trucs...

À : Lisa
Elle va mieux oui. Arrête de te faire des films. Tu sais bien que j'suis fidèle.

J'allais à la douche, me préparais et je rejoignais Liv-Helen dans le salon. Je posais mon téléphone sur la table basse et au même moment, Lisa m'envoyait une photo d'elle en sous-vêtements. Ma copine l'avait vu et mon objectif premier était de la rassurer.

- Bé', faut pas que tu t'imagines des trucs.

Elle fronçait les sourcils. Et je savais qu'elle allait encore douter.

- Ce n'est pas la première fois qu'elle t'envoie une photo d'elle en sous-vêtement. 
- Je lui ai déjà dis d'arrêter.
- Alors pourquoi elle continue hein ?
- Attends, t'es sérieusement en train de douter de moi ?

Je me levais afin d'aller chercher mon briquet.

- Oui je le fais ! J'ai bien vu comment elle était avec toi hier soir !
- Et alors ? Je l'ai repoussé !
- Et pourtant, elle continue alors j'ai le droit de me...
- Arrete de te poser des questions tout le temps ! Tu sais quoi ? J'ai l'impression que rien ne va jamais avec toi ! J'ai beau te prouver de toute les façons que je tiens à toi et que je t'aime mais tu remets toujours tout je question ! Tu ne sais pas avoir ou faire confiance, que ce soit en toi ou aux autres ! Et tu me fais à en venir à douter de moi, et une relation devient nocive à ce moment-là. Alors peut-être qu'on devrait arrêter, elle me  regardais les larmes aux yeux, mon regard était vide, j'avais honte mais c'était presque un soulagement.
- Tu as raison, disait-elle, de toute façon, j'ai bien vu que ce n'était plus comme avant. Tu viens chez moi uniquement pour assouvir tes envies et quand tu as eu ce que tu veux, tu pars directement. Je ne vois plus ta grand-mère alors qu'avant tu m'emmener souvent la voir. Tu ne veux plus aller voir ma famille, ni personne d'autre. Elle marquait une pause et essuyait ses larmes, Je sais que je t'es fais souffrir durant toute notre relation avec mes complexes et mon manque de confiance, et je suis désolée.
- De nous deux, c'est toi qui as le plus souffert.
- Parce que je t'es aimée plus fort ?
- Peut-être bien ouais. C'était une certitude. Mais aussi parce que ça doit faire mal d'être toi. De toujours tout remettre en question, de ne pas faire confiance.

Elle se taisait. Je ne voulais pas me retrouver à sa place, je ne voulais pas non plus entrer dans sa tête.

- Anna et Élie sont toujours ensemble. Alors de toute façon on sera amener à se revoir, disais-je, j't'en veux pas. J'n'ai pas à l'faire. On a eu une bonne relation tout les deux.
- Merci, pleurait-elle, tu as su m'aimer malgré tout. Et tu m'as rendue heureuse.
- Toi aussi.
- On a eu une belle histoire, qui a duré quatre saisons.

Je souriais. C'était certainement les meilleures saisons de toute ma vie.

- Faut pas qu'tu pleures Liv-Helen.
- C'est super dur quand même.
- Je l'sais,j'essuyais ses larmes, ça va aller.  elle hochait la tête.
- Je vais chercher mes affaires.

Elle partait et revenait dans le salon, je fumais.

- À la prochaine, alors.

Je hochais la tête, et la regardait une dernière fois.

- Liv ?
- Oui ?
- Mon... mon pull, je ne savais pas si je devais lui demander, j'avais peur de la blesser davantage. Elle baissait les yeux sur mon vêtement et elle s'excusait.
- Pardon.

Ce n'était pas grave Liv. J'aimais te voir dans mes fringues.

Je n'avais pas envie de la voir partir parce que je l'aimais encore. Je savais que mes sentiments n'allaient pas disparaître.

Elle m'avait aimée plus fort, je le savais, et elle aussi. Parce que même ces derniers mois quand rien n'allait entre nous, elle persistait et moi, je ne faisais rien pour arranger les choses. Pas parce que j'en avais pas envie, mais parce que je n'y arrivais pas.

Je soufflais et appuyait ma tête contre le dossier du canapé. J'aurais pu aller chez Marcel, ou un des gars pour en parler, mais j'avais envie de rester seul.

Quelle journée pourrie.

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