Elyn est une enfant du vent, venue de Dorne. Elle a été ramenée par Lord Stark à Winterfell lorsqu'elle était enfant, et est devenue la dame de compagnie de Sansa. Elle l'accompagnera à Port-Réal, où elle aura le malheur de taper dans l'oeil de Lord...
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Elyn marchait dans les couloirs, ses cheveux laissés libres. Elle avait entendu que la délégation des Martell était arrivée aujourd'hui, et sa curiosité avait pris le pas sur sa rancoeur du monde, et elle s'était empressée de courir vers les remparts afin de voir au plus vite ces gens censés lui ressembler plus que de raison. C'était son peuple qui arrivait à la capitale, et il lui tardait de pouvoir les observer à loisir. Le vent chantait à son oreille leurs peaux mâtes, leurs yeux sombres, leurs boucles noires et leurs sourires éclatants. Ses lèvres s'étirèrent délicatement, alors qu'elle descendait de son perchoir.
A sa grande déception, ce ne fut que le soir-même qu'elle comprit qu'ils seraient difficile à croiser, puisqu'ils semblaient avoir en horreur les habitants du donjon. Le vent lui avait porté la discussion de Tyrion Lannister avec un homme qu'elle ne connaissait pas -mais dont l'accent était des plus charmants-. Elle en soupira profondément avant de repartir vers sa chambre. Depuis qu'elle avait trouvé le message dans la poussière, elle passait le plus de temps possible dans des endroits peuplés, tels que les jardins ou la bibliothèque, de sorte à ne jamais être seule et à le savoir. Elle ferma soigneusement la porte de sa chambre derrière elle puis, dague à la main, examina chaque recoin de la petite pièce avant de ranger son arme, soulagée.
Elle alla se glisser entre les draps, espérant silencieusement qu'elle finirait par croiser des dorniens à l'intérieur même de sa cage dorée. Elle passa une nuit de sommeil agitée. Affolée par son cauchemar, elle s'était brutalement relevée, reniflante et frottant ses bras. Elle avait rêvé des coups de fouet reçus par la jeune Naelys quelques mois auparavant -presque un an !-, avant que le cauchemar ne la ramène à l'enfance, et elle s'était vue elle-même, à la place de la fille de Varys, recevant les coups de fouet alors qu'on la forçait à creuser dans la roche à la recherche de pierres précieuses. Elle avait senti à nouveau la morsure de la lame gravant à chaud des chiffres sur sa nuque, ses cheveux tirés vers le haut, et avec un frisson répugné, elle se leva bien vite.
Elle enfila rapidement des chausses, et noua un peignoir autour de ses hanches avant de prendre une chandelle qu'elle peina à allumer à cause de ses mains tremblantes. Est-ce l'arrivée de dorniens qui m'a rappelé de tels souvenirs ? Elle s'empressa de quitter silencieusement les appartements du Grand Argentier et de son épouse, et elle arriva ainsi dans les couloirs du donjon. Un peu déstabilisée, elle décida néanmoins de se diriger vers les jardins, afin de profiter de l'air frais de la nuit. Elle s'installa finalement sur un banc, et expira en posant sa bougie près d'elle.
Le vent lui porta alors des bruits de pas, deux hommes à l'accent de Dorne qui semblaient rire tous deux. Elle sursauta, se retournant vers ceux qui marchaient côte à côte dans sa direction. L'un d'eux était vêtu d'une tunique dorée, tandis que celui à sa droite portait quelque chose de plus orangé, et en la voyant, celui avec la tunique recouverte de soleils peignit un sourire intéressé sur ses lèvres, s'approchant d'elle d'un pas félin tandis que l'homme à ses côtés secouait la tête dans une forme profonde lassitude. Elle fit une courte révérence au dornien qui s'approchait d'elle, sa main se tendant vers elle pour lui offrir un baisemain. Elle en rosit. Qu'il est séduisant.
