MB MORGANE - Trois jours et deux nuits [terminé] #Wattys2020

Chapitre 2

Mon Dieu, qu'est-ce qui vient de se passer ? Je suis essoufflée comme si je finissais un marathon. Mon corps est terriblement vivant et me le fait comprendre quand la chaleur qui s'est placée sur mon intimité n'arrive plus à me quitter. Je suis presque terrassée et je n'ose pas ouvrir ma paume pour lire ce qu'il y a sur le papier. Je rampe jusqu'au lit et saisis un coussin pour m'assoir dessus. J'ai des bouffées de froid, de chaud, je suis littéralement en transe lorsque je pense à cette proximité sensuelle que j'ai vécue avec cet étranger. Timidement, je m'aide de ma main gauche pour délier mes doigts, j'ai tellement serré le papier qu'il est complètement froissé. Et comme s'il s'agissait d'une carte au trésor, je le développe et le tourne pour lire à voix haute.

- 1048...

C'est évidemment le numéro de sa chambre, je mets ma tête entre mes genoux et essaye de faire le vide. Mais c'est impossible, je ne pense qu'aux incroyables sensations que j'ai vécu l'espace d'un temps. Son odeur, son aura, sa présence, oui tout ce qu'il m'a avoué, je l'ai aussi ressenti. J'ai été aimanté, j'aurais pu faire l'amour avec lui dans cet ascenseur, c'est presque tragique, j'ai l'impression d'être une hystérique qui saute sur tout ce qui bouge. Mais non, il n'est pas n'importe qui, il est lui, je suis d'accord pour dire que jamais je n'ai perçu quelque chose de similaire, je n'ai jamais pensé que cela pouvait exister... Il a raison, c'est une chose incroyable et qui ne doit arriver qu'une fois dans toute une vie. J'imagine le rejoindre, mais je me ravise, puis à la simple idée qu'il puisse poser ses mains sur moi, je commence à retrouver les sensations qui viennent à peine de s'évaporer. Et Luc ? Mon mari, je ne suis pas infidèle, je ne peux pas lui faire ça... mais il ne le saura jamais.

Tout se bouscule dans mon esprit, j'essaye de lutter contre mon désir pour cet inconnu et je finis par me lever pour aller prendre une douche. Je veux qu'elle soit aussi fraiche que possible, il faut calmer mes ardeurs qui n'arrivent pas à disparaitre. Je ferme les yeux, l'eau coule sur moi et je descends comme un réflexe vers mon intimité, je pense à cette rencontre et j'imagine qu'il s'agit de ses mains, de ses doigts qui caressent maintenant mon corps humide et chaud. Au bout de quelques minutes, je coupe net le jet, je suis folle... Je ne veux que le rejoindre, c'est viscéral, oui c'est clairement animal. Je sors et me sèche rapidement. Je n'arrête pas de me répéter en bouche : sans conséquence, sans conséquence... je tire sur mes cheveux encore mouillés et regarde encore une fois le papier lancé sur mon lit.

- Une fois dans une vie, une fois, juste une seule petite fois et sans conséquence...

Je me peigne en me contemplant dans le miroir. Ce que je m'apprête à faire est une folie, mais tant pis. Ce sera la seule fois que je le ferai de toute ma vie et il est hors de question que je quitte mon mari. J'ouvre ma valise pour en sortir un ensemble en coton et une robe à manche courte.

- Tu es folle Gaby, tu es complètement folle...

Je n'arrête pas de tourner en rond dans la pièce, je suis au bord de la crise cardiaque. Quand je me souviens de sa voix, j'ai des frissons dans tout le corps. D'un coup, je saisis ma carte électronique et je quitte ma chambre. J'arrive devant les ascenseurs, il est tard maintenant si bien qu'il n'y a presque plus personne. Lorsqu'il ouvre ses portes, je me précipite le cœur à tout rompre et j'appuie sur le 10. J'ai peur, mais étrangement pas de lui, mais des conséquences...

- Mais il n'y aura aucune conséquence...

Je me le répète encore une fois avant de sortir dans le couloir. Je marche à pas de loup et cherche la chambre 1048. Je suis devant, évidemment mon cœur n'arrive pas à se calmer. Je lève mon poing pour frapper, mais je suspends mon geste.

J'hésite... Mais qu'est-ce que tu fais Gaby, tu es complètement dingue...

Alors je la baisse et décide de tourner les talons, mais il ouvre la porte au même moment.