MB MORGANE - Trois jours et deux nuits [terminé] #Wattys2020

Chapitre 1

Avertissement : Les personnages et les situations de ce récit étant purement fictifs, toute ressemblance avec des personnes ou des situations existantes ou ayant existé ne saurait être que fortuite.

***

 - Oui mon chat, mon vol vient d'être annulé.

Je regarde le tableau des départs et commence à perdre patience.

- Mais pourquoi, vous ont-ils fait décoller de Paris s'ils savaient que tous les vols allaient être annulés ?

- Qu'est-ce que j'en sais moi ? En attendant, je suis bloquée à Amsterdam. Je vais me diriger vers le comptoir de ma compagnie et essayer d'en savoir plus. Je te rappelle. Je t'aime mon chat.

- Moi aussi, je t'aime. Tiens-moi au courant s'il te plait.

- Oui bien entendu.

Je souffle de toutes mes forces, ce n'est pas possible, tous les avions sont effectivement annulés à cause de la tempête de neige. Je devais absolument partir aujourd'hui pour avoir celui pour Dubaï qui décollera à 6h30 demain matin. Quelle idée aussi de trouver un vol si tôt en correspondance avec Amsterdam... encore une riche idée de mon patron. Je marche nerveusement en trainant ma valise derrière moi. Heureusement que j'ai pu la récupérer ! Je lève les yeux ne sachant plus où regarder, comme cet aéroport est grand ! On nous indique les minutes pour atteindre les portes d'embarquement, je reste interdite lorsque je lis 20mn, ils sont sérieux ? 20 minutes de marches pour y accéder ! De toute façon, il faut maintenant que je trouve un employé d'Emirates... Je tourne sur moi-même, il y a un monde fou, je sens que les gens sont aussi à bout de nerfs que moi. Je suis complètement perdue, c'est gigantesque, et mon anglais est définitivement médiocre. Je regrette de n'avoir pas pris de cours avant de m'aventurer dans un voyager si loin.

Quelle poisse ! Je lâche ma valise d'un coup ! Il faut que je me calme, c'est nécessaire. J'inspire tranquillement les yeux fermés en essayant de faire le vide. Hey, ça marche ! Je retrouve un semblant de plénitude. Je respire lentement, je m'imagine ailleurs, tiens au bord d'un lac, je me "zenifie" à vue d'oeil.

Quand je sens un regard insistant sur moi, ce n'est peut-être qu'une intuition, mais c'est tellement présent. Je pourrais presque en être certaine et pourtant j'ai toujours les paupières closes. Alors je les déplie doucement et effectivement face à moi, se trouve un homme situé à bonne distance, il est statique au milieu de la foule. Il n'observe que moi, mais je tourne la tête pour en être sure, non c'est bien moi. Je ne sais pas ce qui m'arrive, mais je fais la même chose que lui. Je suis happée par la profondeur de son regard, il ne sourit pas, il ne fait aucun geste. Je ne pourrais pas le décrire, je suis trop liée à lui, c'est presque étourdissant. Et j'ouvre la bouche comme pour afficher à la fois mon émotion, mais aussi pour reprendre mon souffle que je perds. Il scanne mon esprit, puis mon corps puis revient à mon visage. Je suis littéralement fascinée, je n'ai jamais été comme ça. Puis, viens le moment où l'on se demande tous les deux ce qu'il faut faire, faut-il se parler ou pas, avancer, se toucher ? Mais c'est à cet instant que je lâche mon sac à main, je me penche d'un mouvement et je le ramasse. Il tourne les talons... Je reste encore un temps stoïque, bloquée, ne comprenant pas cette rencontre puis j'inspire avec force avant de me diriger vers les « I » en imaginant qu'il s'agit du comptoir pour les informations.

- Yes, my name is Gabrielle Durand.

L'hôtesse parle trop vite pour que je capte quoi que ce soit.

- Could you repeat please, but slowly ?

Non définitivement, ce n'est pas évident ! Je tends mon passeport et elle écrit sur un papier un numéro de téléphone international en me disant : "bye, bye".