Nous sommes dans la chambre, une nouvelle fois il n'y a que deux lits et je n'ose pas avancer vers eux. Eden jette son téléphone sur le couvre-lit et va directement à la salle de bain. Seule, je respire enfin, décidément c'est une habitude avec lui, je suis régulièrement en apnée. Je regarde mon sandwich et ne sais pas trop quoi faire avec. Finalement, je m'assois et retire mes chaussures, à cet instant, il ressort en me demandant d'une voix mêlée d'un sourire.
- Tu veux un verre d'eau ?
Je fixe ses yeux ; quand aura-t-il fini de jouer avec moi ? Il me propose de l'eau comme la première nuit que nous avons ensemble, il doit le savoir, il voit bien dans quel état je suis. Il se tourne vers le mini bar et nous en sert deux. Puis il s'assoit sur son lit et défait l'emballage de son sandwich. Je l'imite en essayant d'arrêter de le manger des yeux, d'imaginer ses doigts sur ma peau.
Dès la première bouchée, mon estomac me remercie, il faut avouer que ça fait du bien. Quant à lui, il est toujours plongé dans son repas frugal et nous n'échangeons aucun mot. Je suis quand même déstabilisée par son attitude et finis par me renfermer un peu lorsqu'il me dit le plus naturellement du monde.
- Tu n'as pas trop mal ?
Oui, je souffre de ne pas pouvoir lui sauter dessus comme une hystérique. Veut-il parler de ça ? Il n'oserait tout de même pas ! Alors je lance d'une petite voix tremblante :
- Mal où ?
Il sourit en se levant pour jeter son emballage dans la poubelle avant de venir vers moi et de faire la même chose avec le mien. J'ai chaud d'un coup, mais ce n'est pas possible d'être comme ça ! Je regarde sa démarche terriblement féline, il s'avance toujours plus vers moi puis se penche, il est près de moi, ça y est mon ventre est au garde à vous. Il pose une main sur mon genou avant de remonter doucement, je ferme les yeux de plaisir, j'apprécie le parcours, mais contre toute attente il stoppe en disant.
- Ici.
J'ouvre les paupières d'un coup, mais quoi ? Pourquoi s'est-il arrêté ?
- Ici ?
Il contemple ma cuisse et je comprends enfin de quoi il parle, bien entendu il s'agit de l'entaille qu'il m'a faite dans la voiture pour retirer le mouchard. Je suis tombée dans le panneau, mais j'en profite quand même pour toujours humer son odeur qui m'a tellement manquée, c'est incontrôlable pour moi, mes sens sont grisés pour sa présence.
- Oui as-tu mal, juste ici ?
Il caresse doucement ma jambe et je serre mes poings pour me retenir. Puis il continue un malicieux sourire aux lèvres.
- A priori, pas. Lève-toi s'il te plait.
Je m'exécute lentement, qu'a-t-il encore en tête maintenant ? Nous sommes debout l'un en face de l'autre et j'ai de plus en plus de difficulté pour me contrôler. À chacun de ses mouvements, les réminiscences de ce qu'on a vécu s'impriment dans mon esprit. Il s'approche un peu plus et saisit le bas de mon pull. Il ne me quitte pas des yeux quand doucement il le soulève, pour finalement le retirer totalement en frôlant ma peau qui frissonne de plaisir. Il le conserve d'une main qui est maintenant dans mon dos et s'avance pour effleurer ma poitrine. Je ne suis que l'ombre de moi-même, une ombre pleine de désir pour lui. Il amène son visage vers mon épaule et survole mon bras de son index au moment où il me chuchote :
- Et ici ? Tu as mal ?
Je suis dans l'incapacité de parler alors il inspire avec force avant d'avouer dans un souffle au creux de mon oreille.
- Moi j'ai mal...
J'écoute ce qu'il me dit, sa sombre voix est démentielle de sensualité. Aussi j'ouvre la bouche, mais il ne me laisse pas le temps d'essayer de sortir un son.
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MB MORGANE - Trois jours et deux nuits [terminé] #Wattys2020
RomanceLorsque Gabrielle, heureuse en mariage et carriériste, se retrouve bloquée en transit à l'aéroport d'Amsterdam à cause d'une tempête de neige, elle ne se doute pas que les trois jours et les deux nuits qu'elle va passer dans les bras d'un inconnu vo...