Chapitre 15

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Déstabilisée, je tombe dans les bras d'un homme. Je reconnais cette odeur, mon Dieu, c'est lui ! Aussi je croise mes doigts sur son pull en respirant à plein poumon. Je dois être encore sous l'emprise de la piqure, car mes jambes vacillent. Ou bien ai-je finalement retrouvé ma propre drogue ? Il me pousse doucement vers le lit pour me faire assoir.

- Comment vous sentez-vous Gabrielle ?

J'ai toujours quelques vertiges.

- J'ai été droguée ?

- Oui, mais je ne vous rassure pas par moi.

J'esquisse un sourire, s'il savait. J'ai tout de même la furieuse envie de lui tordre le cou.

- Qui ?

- Sans doute des hommes du VEVAK, mais nous n'en sommes pas sûr.

- Vous me suiviez ?

- Il fallait bien, vous n'avez pas gardé le téléphone que je vous ai offert.

Je menace de piquer du nez alors il s'assoit à côté de moi pour me retenir.

- Vous devriez vous allonger.

- Non, merci. Je vais très bien.

Mais je tombe sur le côté et il me force à le faire. Nous nous regardons un temps qui est assez long pour ne pas être sans sous-entendus. Puis il me sourit avant qu'une autre personne ne pénètre dans la chambre.

- Tiens, voilà ta fameuse petite protégée. Elle se remet ?

- Oui, ça va aller de mieux en mieux. Encore quelques minutes et tout rentrera dans l'ordre.

- Bien, alors ? As-tu réussi à sauver le cul de notre cher Eden ?

Je tique d'un coup et je le fixe avant de me retourner.

- Eden ? C'est votre prénom ?

Aussi l'autre éclate de rire en affichant un regard d'étonnement.

- Ma parole, mais tu es un vrai tordu, tu ne lui as même pas donné ton prénom ?

Il rit maintenant en se tapant le ventre.

- Il faudra que j'essaye ça avec mes copines d'un soir pour qu'elle me foute la paix après !

D'un coup, il se lève et prend un air mauvais quand il lui saisit le col. Il l'insulte, mais je ne comprends rien. L'autre se détache en rigolant de plus belle, il quitte la chambre dans un gloussement nerveux.

Il se retourne vers moi et revient s'assoir sur le bord du lit.

- Comment ça s'est passé avec la police ?

- Pas très bien.

- Comment ça ?

Il plisse les yeux d'un coup, il a peur de ce que je pourrais lui avouer.

- Mon chef a appelé Luc et il a assisté à l'interrogatoire.

Deux larmes coulent sans m'en rendre compte sur mes joues. Je me souviens de la manière dont il a réagi et ça me fend le cœur malgré tout.

- Je suis désolé pour vous.

- Il était furieux, j'ai tout gâché. Il faut que je le rassure, où est mon portable ?

- Nous l'avons détruit. Vous ne deviez pas être pistée, vous comprenez ?

- Mais il va se faire du souci.

- Ne vous inquiétez pas on va s'en occuper.

- Qu'est-ce que vous allez lui dire ?

Il se ferme d'un coup, je sens que ça ne va pas me plaire.

MB MORGANE - Trois jours et deux nuits [terminé] #Wattys2020Où les histoires vivent. Découvrez maintenant