MB MORGANE - Trois jours et deux nuits [terminé] #Wattys2020

Chapitre 24

Une voix me sort de mon lointain sommeil. J'ouvre un œil qui se pose instantanément sur Eden. S'il me considère comme son fruit défendu, que dire de lui ? Il est clairement un appel à la sensualité, j'ai follement envie de le croquer à chaque minute qui s'écoule.

Je suis dans ma contemplation érotique en imaginant ses doigts sur moi quand je me rends enfin compte qu'il discute fermement au téléphone dans sa langue maternelle. Visiblement ça ne se passe pas comme prévu. Il hausse le ton et finit par raccrocher avant de jurer et taper le mur à côté de la fenêtre. Je prends la parole, peut-être vais-je le regretter tant il parait être en colère.

- Ça n'a pas l'air d'aller.

Il se retourne d'un coup, il est énervé, mais en me voyant il se radoucit avant de me dire en malmenant ses cheveux d'une main.

- C'est un peu compliqué, en effet.

- Veux-tu en parler ?

- Non... enfin peut-être, car ça te concerne finalement.

Il s'assoit sur l'autre lit qu'il a rapproché cette nuit pour qu'on puisse dormir enlacé.

- Tu dois partir avec nous définitivement en Israël.

- Pardon ?

- Nous devons rentrer chez nous et j'ai demandé à ce que tu viennes avec nous.

- Quitter la France, pour m'enfuir avec toi ?

Mon cœur s'emballe, veut-il être avec moi parce qu'il m'aime ? Je ne sais plus quoi ajouter, c'est un tel changement en quelques jours. J'ai l'impression de vivre une vie qui n'est pas la mienne. J'ai peur et à la fois, c'est manifeste, je souhaite plus que tout rester avec lui.

Je le vois nerveux, aussi je dois ôter un doute qui s'insinue dans mon esprit, est-ce bien pour les mêmes raisons que moi ? Comme j'ouvre la bouche, mais je ne sors aucun mot, il s'approche de nouveau. Il se lève d'un coup, et arpente la pièce comme s'il se prouvait à lui-même que sa démarche est la bonne.

- Oui, c'est évident, tu ne vas pas rester ici, risquer de te faire récupérer par Luc, il t'obligerait à avouer tout ce que tu sais. Sans compter le VEVAK qui va vouloir faire pression sur nous. Nous serions en danger mon pays, moi, David...

Il a parlé si vite que j'ai dû redire sa phrase dans mon esprit au ralenti. En effet, je viens de comprendre... mais il ne me laisse pas le temps d'y réfléchir.

- Tu es d'accord, n'est-ce pas ?

- Quoi, je...

- ... c'est une question de sécurité. Tu connais trop de choses pour nous compromettre.

D'accord, donc c'est bien ça, c'est encore une fois pour éviter que je divulgue des informations capitales. J'ai la moutarde qui me monte au nez d'un coup, je n'en peux plus, je n'ai rien demandé à personne !

- Tu n'oserais quand même pas m'avouer que c'est pour sauver ton cul que tu veux m'emmener là-bas !

Il bifurque lentement vers moi, ses yeux se plissent de colère.

- Tu peux répéter ce que tu viens de dire ?

Je suis debout et je ne cache pas mon agacement en l'invectivant.

- Non, tu as très bien compris. En gros, si je n'étais pas au courant de certains secrets qui te concernent et qui concernent le Mossad, tu te contenterais de me sauter avant de me laisser aux mains de tous les pourris qui sont après moi !

- Gabrielle ! Premièrement, je ne t'ai jamais rien promis. Deuxièmement, tout a été clair depuis le début et troisièmement, tu vas rapidement changer de ton !