Chapitre 18

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David soulève un sourcil.

- Du grand Eden dans toute sa splendeur... Tu m'étonneras toujours.

- Ce n'est pas très fairplay, mais au moins ça nous fera gagner du temps. Tu as des cordes ?

- Quoi ?

Eden se rapproche de moi et me caresse la joue avant d'ajouter.

- J'ai envie de m'amuser un peu.

- Oui, là dans le placard.

David ne se formalise pas le moins du monde, et recommence à taper sur son clavier d'ordinateur. Il va chercher les liens et me demande de le suivre, mais je dis d'une petite voix.

- Que vas-tu faire ?

- Ne t'inquiète pas, ça ne va pas te faire mal...

Il me fait un clin d'œil en riant à moitié. Franchement, je n'aime pas son humour matinal, enfin j'espère que c'en est. Arrivé dans ma chambre, il place la chaise devant le mur et me fait signe de m'assoir.

- Pour quoi faire ?

- Je t'ai dit, j'ai envie de m'amuser.

Il déplie les cordes et lance d'une voix autoritaire :

- Déshabille-toi !

Hein ! Mais il est dingue ! Je sors nerveusement :

- Non ! Tu es malade !

Il affiche un sourire en s'approchant de ma bouche tout en posant ses deux mains sur mes cuisses.

- Ne m'en veut pas d'avoir essayé.

En cet instant, je ne sais plus ce que je suis en train de faire. Mon corps perd les pédales, il glisse ses yeux vers mes lèvres, mais se ravise au dernier moment en tirant sur la corde.

- Place les poignets derrière le dossier, s'il te plait.

Je m'exécute comme un robot, puis il se penche pour les lier.

- Ça va, c'est supportable ?

Ce n'est pas la corde qui me fait souffrir, mais c'est bien sa présence, j'ai clairement envie de lui sauter dessus et lui arracher ses vêtements...

- Oui.

Alors il s'accroupit et fait la même chose avec mes chevilles, une fois qu'il les a bien serrées, il frôle doucement mes mollets tout en se redressant lentement. Je n'en peux plus, il le fait définitivement exprès. Il déchire un morceau de drap, en fait un bâillon et il finit son tableau en l'attachant autour de mon visage.

- Parfaite ! Mais s'il te plait arrête de me regarder comme ça, tu n'es pas crédible...

Il m'agace, je marmonne une insulte, mais je suis gênée par le tissu. Puis il sort son téléphone portable en le braquant vers moi.

- Allez, ne souris pas, sois terrorisée par le méchant criminel qui est en face de toi !

J'essaye de faire ce qu'il me demande et tente de me souvenir de mes cours de théâtre, mais j'avoue que c'est difficile de se concentrer avec un homme pareil devant les yeux.

Il appuie plusieurs fois pour prendre des photos.

- Impeccable, ton « merveilleux » mari va adorer.

Alors je lui lance un regard noir plein de sous-entendus. Il s'approche et me retire le bâillon, mais avant de passer au cordage, il me dit.

- Il parait que tu voulais t'enfuir hier soir ?

MB MORGANE - Trois jours et deux nuits [terminé] #Wattys2020Où les histoires vivent. Découvrez maintenant