MB MORGANE - Trois jours et deux nuits [terminé] #Wattys2020

Chapitre 3

J'ouvre les yeux, mes deux mains sur la bouche. Il fait encore nuit, mais par chance je viens de me réveiller au moment où il est dans la salle de bain. Aussi, je me lève sans faire de bruit et attrape rapidement mes vêtements. Je cherche ma lingerie, mais je ne trouve que mon soutien-gorge. Merde ! Je n'ai pas le temps, il faut que je sorte et que je rejoigne vite ma chambre. Je mets ma robe, mes chaussures et vérifie que dans ma poche il y a bien ma carte magnétique. C'est bon, alors sans faire de bruit, je déverrouille la porte et la referme comme si elle était en porcelaine. Une fois close, je cours vers les escaliers, je n'ai aucune envie d'attendre que les ascenseurs arrivent. Je descends quatre à quatre les marches et débarque en un temps record au niveau 6. Je me précipite vers ma chambre et l'ouvre en hâte. Ce n'est qu'une fois à l'intérieur que je respire enfin.

- Mais quelle conne !

Je tombe sur le lit, les bras en croix, mais je me relève aussitôt, je dois prendre une douche... c'est impératif. Je veux effacer toutes traces de mon infamie. J'ai honte, et en même temps je ressens toujours ses mains sur ma peau. Mon ventre se tend d'un coup, j'ai chaud... Je me déshabille rapidement et à peine l'eau allumée, je me frictionne.

Je viens de faire l'amour avec un inconnu, je suis complètement dingue. Mais, il faut avouer que je n'ai jamais eu un orgasme pareil... Son odeur, sa peau, quand il m'a embrassé, quand il m'a gouté... rien que d'y penser j'ai une bouffée de chaleur en me touchant le front.

- Bon, tout va bien. C'est terminé ! On n'en parle plus. Une fois, c'est tout, sans conséquence.

Je respire tellement vite que j'en ai la tête qui tourne. J'ai dû rester 30 minutes sous la douche, quand j'en ressors, je m'approche de la fenêtre et fais la moue lorsque je constate que la tempête a redoublée d'intensité... Ce n'est pas vrai, je dois partir d'ici rapidement.

Je saisis frénétiquement mon téléphone, il est 4h50. Je vais en profiter pour dormir un peu, demain je tâcherai de trouver une solution.

Je me réveille vers 8h, une nuit courte à l'évidence, mais je suis encore pleine d'adrénaline. Je ne cesse de penser à cet homme, pour cause, je n'ai pas envie de le croiser dans l'hôtel.

Je téléphone au standard.

- Bonjour, je voudrais commander un petit déjeuner dans ma chambre.

- Bonjour, Madame, je suis désolée, à cause de la tempête de neige, nous avons un manque de personnel. Nous ne pouvons pas accéder à votre demande.

- Mais je souhaiterais juste un café au lait ?

- Encore désolée, Madame, mais vous pouvez monter au restaurant, le petit déjeuner est exceptionnellement servi jusqu'à 11h ce matin.

- Merci, je vais faire ça.

Je raccroche et je peste en tapant le matelas de mon poing. De toute façon, il faudra bien que je sorte de cette foutue chambre et j'ai vraiment besoin d'un café... Au pire, qu'est-ce qui pourrait se passer ? Je le vois, je tourne les yeux... facile ! Et puis je me presserais et remonterais me cloitrer ici, jusqu'au diner où je ferais la même chose. Je m'habille d'un jean et d'un pull léger.

Lorsque j'appuie sur le bouton d'appel de l'ascenseur, j'ai tout de même une crainte, mais en le voyant vide, je respire. J'avance dans la salle de restaurant et ose regarder tout autour de moi, et par chance, personne. Génial ! Je choisis une table en retrait et me dépêche pour accéder au buffet. Je suis au milieu d'un groupe de touristes chinois et me noie si je peux dire dans cette foule rassurante. Je remplis un bol de céréales, je prends une pomme verte et je me sers un café auquel j'ajoute du lait. Pour l'instant, tout se passe bien, je suis fière de moi !