Ereri « Je n'avais jamais ressenti ça auparavant »

Chapitre 6

~PDV Eren~ 

Je m'étais réveillé tôt ce matin car il y avait entraînement. Je ne vis personne dans ma cellule et me remémorai la nuit passée. J'avais été si entreprenant avec le caporal, il fallait continuer comme ça. En me levant, je me rendis compte que celui qui avait veillé sur moi ne m'avais pas attaché les poignets. Mais peu importait et je m'habillai ensuite pour aller dans la salle à manger, prendre mon petit-déjeuner avec mes amis. Je n'avais pas très faim et ne pensais qu'à une chose : la réaction du caporal lorsqu'il saurait mes sentiments. 

-Eren, tu ne manges pas ? demanda Mikasa.

-Heu non, je n'ai pas très faim...

-Pourtant, le petit-déjeuner est le repas le plus important de la journée, déclara Sasha tout en piquant du pain dans mon assiette.

-Tu devrais manger quand même un peu, on va travailler dur aujourd'hui, dit Armin.

-Oui, je... je vais essayer, lui répondis-je en mâchant mollement le peu de nourriture qu'il me restait (Sasha ne s'était pas gênée mais grâce à elle, je n'avais pas besoin de me forcer beaucoup).

Une fois le repas terminé, nous nous dirigeâmes vers la salle de préparation où nos équipements nous attendaient. Je mis tout mon accoutrement et sortis dans la cour du château, accompagné des autres. Le ciel était assez nuageux, il allait sans doute pleuvoir dans la journée.

~PDV Mikasa~

J'avais remarqué qu'Eren n'allait pas très bien ce matin. Cependant, il avait beaucoup dormit hier après-midi, sa nuit s'était mal passée ? Je gardais un œil sur lui pendant tout l'entraînement du matin. Lorsque nous devions nous déplacer dans les arbres, j'adoptais sa vitesse ; quand il devait apprendre de nouvelles techniques, je veillais à ce qu'il ne se blesse pas... Pour les techniques de groupe je me mettais toujours avec lui, bien entendu. Il ne semblait pas au meilleur de sa forme, il avait l'air de se poser des questions et son cerveau paraissait plus actif que son corps. Son corps... ce n'était pas la première chose à laquelle je pensais en songeant à lui mais, il fallait avouer qu'il était très athlétique. C'était un plaisir de le voir évoluer en 7 ans, depuis que sa famille m'avait pris sous son aile.

L'entraînement se termina et pûmes faire une pose pour déjeuner. Je cherchais Eren du regard mais il n'était pas dans le réfectoire. Je me disais qu'il était peut-être allé au toilettes ou voir un de nos supérieurs. Je m'installa donc à la table où nous avions l'habitude de manger.

~PDV Livaï~

L'entraînement des soldats devait être terminé, je sortis de mon bureau en direction de la salle à manger. En fait, je cherchais plutôt Eren du regard pour qu'il me parle de son rêve, j'avais moi-même demandé à Hanji si les troubles du sommeil avaient quelque chose à voir avec le fait qu'il soit demi-titan. Elle m'avait conseillé de lui poser des questions sur la source de ses cauchemars et voulait lui administrer un calmant pour qu'il évite d'avoir des crises en plein milieu de la nuit.

Je trouva Eren dans la salle de préparation, entrain d'enlever les lames et les bonbonnes de gaz de son équipement.

-Oí Eren, suis moi : nous devons discuter de ce qu'il s'est passé cette nuit, lui ordonnais-je.

-Hein ? Mais je... ce n'était pas la première fois que ça m'arrivait, ne vous inquiétez pas. C'est juste que cette fois-là, je ne comprenais pas pourquoi elle s'était plus développée, rétorqua-t-il, gêné. Le gamin n'avait rien compris... Je soupirais.

-Je ne parlais pas de ça, baka ! Hanji conseille de t'administrer un calmant pour tes cauchemars, elle veut que tu m'expliques la raison de ton agitation pendant la nuit.

-Ah heu... d'accord mais là je crois que c'est l'heure de déjeuner.

-Alors, on va prendre notre plateau avec nous et on va aller dehors, ce sera plus tranquille, lui expliquais-je, agacé. 

-Oui, caporal !

-Et ne remets plus jamais en question mes ordres.

Il acquiesça et nous nous dirigeâmes vers le réfectoire en prenant nos plateau, je vis qu'il faisait signe à ses amis, leur indiquant qu'il ne pouvait pas manger avec eux cette fois.

Nous nous installâmes sur un muret, près de l'entrée du château. Je voyais bien qu'il était tendu,  il ne mangeait pas et se contentait de regarder au loin pour m'éviter.

-Alors, gamin. Je n'ai pas envie de m'attarder sur ce sujet, tu as rêvé de quoi la nuit dernière ?

-C'est assez délicat à expliquer, me répondait-il en continuant de regarder à l'horizon.

-Tu pourrais au moins me dire ce que je faisais dans ton cauchemar.

-Heu... c'est que, je... Nous étions entrain de nous battre avec le reste de l'escouade et... les titans étaient trop nombreux. J'étais encerclé de titans et vous... vous êtes sacrifié pour moi, vous essayiez de me protéger mais un titan a pris le dessus et je... enfin vous avez été dévoré pour me permettre de m'enfuir, raconta-t-il, au bord des larmes.

-Pourquoi ça te mets dans cet état ?

-Je... je ne sais pas, balbutia-t-il.

Je soupirais, il avait l'air de me cacher quelque chose. Il ne mangeait toujours pas alors je lui fourra un bout de pain dans la bouche. « Tu me fatigues, gamin. Je sais que tu ne me dis pas tout. Et mange, tu as besoin de force pour cet après-midi... ». Il mâcha mollement le pain et les larmes  se déversaient sur son visage. Je n'étais pas doué avec les mots dans ce genre de situation.

-Caporal... est-ce que vous m'aimez bien ? Vous m'avez pris sous votre responsabilité, mais j'espère que je ne vous contrarie pas trop lorsque vous vous occupez de moi, me demanda Eren.

-C'est quoi cette question ? Si je t'ai pris dans mon escouade, c'est parce que je voulais avoir tes transformations de titan à l'œil. Donc, je m'attendais à ce que tu ne sois pas très commode mais... en tout cas, on ne peut pas dire que je ne t'apprécie pas, répondis-je un peu étonné par son audace. Ce gamin avait réussi à me faire parler sur les sentiments que je pouvais éprouver envers lui, mais je restais quand même assez distant : je n'allais pas lui raconter ma vie pour autant.

Il commença à pleuvoir, il y avait du vent. Nous décidâmes de nous abriter dans une sorte de préau (longeant la cour qui formait un carré), au centre du bâtiment, sur un banc, pour terminer notre repas. Nous regardions les gouttes devenir de plus en plus grosses et nombreuses qui descendait du ciel jusqu'au sol.