Chapitre 18

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~PDV Livaï~

Je me réveillais doucement, mes paupières toujours fermées, mais je pouvais percevoir de la lumière. Je n'arrivais pas trop à bouger, j'essayais simplement de reprendre mes esprits : il me semblait bien que j'avais dormi mais... pourtant, j'étais dans un lit et normalement je dors sur une chaise ou un canapé. J'avais aussi l'impression d'avoir été inconscient pendant longtemps mais, là encore, ce n'était pas normal puisque je me réveille souvent en pleine nuit, je fais des insomnies et ne dort que deux ou trois heures. J'avais un peu mal à la tête et mes membres demeuraient tout ankylosés. Je réussis enfin à ouvrir les yeux, péniblement, et petit à petit, je reprenais conscience de tout ce qui se trouvait autour de moi. La lumière fut aveuglante mais je m'habitua assez vite pour regarder la pièce dans laquelle j'étais : une sorte de chambre, aux murs de pierre grises et une lucarne en face de moi. Ainsi que, allongé à côté de moi, le seul que j'aurais autorisé à venir me voir. «Eren... » Ma voix était rauque et étonnamment faible donc je caressa son visage pour le faire bouger. Il se réveilla, en fronçant les sourcils avant de se rendre compte de qui l'avait levé de son sommeil. Il écarquilla les yeux et restait là quelques instants bouche bée, mignon. Puis, il se redressa avant de venir s'écraser sur moi.

-Caporal ! Vous m'avez tellement manqué, s'exclama-t-il.

-Eren... que s'est-il passé ? demandais-je de ma voix toujours aussi faible.

-Je suis tellement désolé, je n'ai pas réussi à vaincre le titan qui nous avait attaqué. Il avait disparu et sa fumée semblait différente de celles que nous connaissions jusque là. Mikasa m'a dit que c'était cette fumée qui nous a rendu inconscient tous les deux. Je suis tellement content que vous soyez réveillé ! déclara-t-il en resserrant son étreinte et en fourrant sa tête dans mon cou.

-Je... je vois. Ça fait combien de temps que je suis là ?

-Quatre jours et demi... Mais j'y pense ! Vous devez avoir faim, non ? dit-il en levant les yeux vers moi.

-Non, ça va.

-Je vais vous apporter de quoi manger, affirma-t-il.

-Non, c'est bon. Accompagne-moi plutôt dans ma chambre, ordonnais-je.

Il ne se fit pas prier et m'aida à me relever... qu'est-ce qu'il m'arrivait ? Mes jambes tremblaient, j'avais du mal à tenir debout. Sans l'aide du gamin je n'aurais pas su me lever mais, marcher... là ce fut une autre affaire. D'un commun accord, il me prit sur son dos et se dirigea vers l'étage. Quel faible, ce fut bien la première fois que quelqu'un devait me porter mais je n'avais pas le choix. Apparement, nous étions en pleine après-midi, nous ne croisions personne dans les couloirs, heureusement.

~PDV Eren~

Voilà, je le déposa devant sa porte et.. ni une ni deux, je fila au réfectoire pour nourrir mon bien-aimé. Hélas ! Il n'y avait pas moyen de trouver quelque plat : rien dans les cuisines, ni dans la salle à manger. Je ne voyais plus qu'une solution, demander à quelqu'un. Et, bien sûr, la personne la mieux placée pour m'indiquer où se trouver l'alimentation n'était autre que Sasha. À cette heure-ci, ils devaient être en entraînement devant le château (et non dans la forêt). J'avais bataillé dur, très dur pour prétexter être malade afin ne pas y assister. Je pense que Hanji se doute de quelque chose entre le caporal et moi, sinon elle ne m'aurait pas aidé à sécher l'entraînement et je pense également qu'elle veut découvrir ce que nous cachons. C'est vrai que depuis que Livaï fut inconscient, je passais clairement la majorité de mon temps à tenter de le voir.

Je me dirigeai donc vers la cour devant le bâtiment, ils étaient tous là mais assez espacés les uns des autres, entrain d'apprendre de nouvelles techniques avec les lames de l'équipement tridimensionnel. Apprentissage que je devais rattraper si je voulais rester au même niveau que les autres. Quand à Sasha, elle était là-bas en retrait, pas loin de Christa. Par chance, je pus me glisser le long des murs sans que l'on m'aperçoive. Je fus à quelques centimètres d'elle quand... hop là ! Une main sur son bras et une autre sur sa bouche, j'eus assez de force pour l'attirer dans un angle sans se faire repérer.

-Eren, qu'est-ce que tu fais là ? demanda-t-elle choquée par mon interruption si brusque.

-En fait, je voulais te demander quelque chose. C'est que, en ce moment je ne me sens pas bien. Je n'ai plus de force et j'ai tout le temps faim, lui dis-je devant son visage plein d'incompréhension.

-Hmmm...Je vois ce que tu veux. Tu cherches du ravitaillement, n'est-ce pas ?

-Oui, je me suis dis comme tu es trèèèès gentille tu pourrais m'indiquer où se trouve la nourriture, fis-je innocemment.

-Tu plaisantes ?! Je sais très bien pourquoi tu me demandes ça : je suis la seule à connaître l'endroit où ça se trouve et c'est certainement pour ma « gentillesse » que tu es venu me voir. Bon, je veux bien t'aider mais dis-moi quelque chose en échange...

-Oh ? Merci beaucoup, qu'est-ce que tu veux savoir ?

-La nourriture, ce n'est pas pour toi : c'est pour le caporal Livaï. J'ai tort ? me questionna-telle.

-...Non, tu as raison, déclarais-je en baissant la tête.

-Ok. Tu sais, je ne suis pas la seule à penser qu'il se passe quelque chose entre vous.

- Ah ???!!! Comment ça « quelque chose » ???!!! m'exclamais-je.

-Eh bien, je ne sais pour qu'elle raison mais ça se voit clairement qu'il te prend comme souffre-douleur, ou plutôt comme esclave. Si tu sens que ça va trop loin, il faut le dire. Au commandant Erwin, par exemple.

J'acquiesçai, je fus soulagé de savoir qu'elle se trompait mais j'étais aussi inquiet envers les autres : mes suppositions se révélaient justes et ils sembleraient qu'ils ne me lâcheraient pas de si tôt avant d'avoir découvert la vérité. Le caporal Livaï et moi allions devoir être d'autant plus prudents, à mon plus grand regret puisque ça voulais dire qu'il fallait que l'on se voit moins ou en tous cas pas dans la journée. Je soupirais à cette pensée. Sasha me dit enfin où se trouvait le ravitaillement : « Derrière la cuisine, au fond à gauche, c'est là-bas qu'ils stockent les aliments. »

Je me dirigea donc vers l'endroit donné, pris tout ce qu'il y avait de bon, prépara la nourriture puis je me rendis à l'étage, au fond du couloir. Je remarqua que le caporal  n'était pas dans sa chambre, sans doute était-il dans sa salle de bain. Je décidai donc d'attendre en essayant de garder le plat au chaud, loin des courants d'air. Ça faisait quelques minutes, maintenant et je n'entendais même pas d'eau couler ou quoi que ce soit. Je m'approcha de la porte, guettant le moindre bruit. Si ça se trouve, il était parti de sa chambre et j'étais resté là comme un idiot à l'attendre derrière. Pour en être sûr, je tentai d'ouvrir la porte mais elle était verrouillée. Je toqua quelques instants mais rien.

-Caporal, est-ce que ça va ? demandais-je soucieux.

-...

-Heu... j'ai apporté votre plat, vous devriez le manger avant qu'il ne refroidisse, je tentais de le faire sortir.

-aaaah... aah

-Caporal, répondez-moi ou bien ouvrez la porte !

-AAAHH... Eeeeeh

-Ouvrez s'il vous plaît ! m'exclamais-je.

-Aaah... Ereeeeeh...

Je tambourinais à la porte, je criais pour le faire sortir ou pour qu'il me dise quelque chose. J'entendais enfin ce bruit : le bruit de la clé qui se tourne dans la serrure. J'ouvris la porte prudemment et la scène qui se déroulait sous les yeux me donna un haut le cœur.


Ereri « Je n'avais jamais ressenti ça auparavant »Où les histoires vivent. Découvrez maintenant