Chapitre 26

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~PDV Eren~

Quel soulagement ! Tout allait bien en ce moment : Livaï avait guéri, Erwin nous a dit qu'il acceptait notre relation et aucun décès n'était survenu durant les missions. Les titans ne semblaient pas vouloir se montrer en ce moment. Nous avions tous mérité un bon repos. Cependant cela ne s'arrêtait pas là, au bataillon d'exploration l'humeur était joviale et détendue mais personnellement, je pensais parfois qu'il ne fallait pas que l'on se repose sur nos lauriers. J'avais une sorte de mauvais pressentiment et je ne saurais l'expliquer mais tout paraissaît trop beau pour que cela dure. Par rapport aux autres, j'étais constamment stressé mais si cela ne se voyait pas d'un coup d'oeil. La nuit, notamment quand je suis seul avec moi-même, je pense au pire : lorsque tout semble bien aller, je ne peux pas m'empêcher de m'imaginer ce qu'il pourrait arriver de grave, même si les chances sont infimes. Cela se répercute sur mon sommeil, je n'arrive pas à m'endormir et parfois j'ai l'impression d'étouffer dans mon lit. Alors je me lève et marche quelques minutes histoire d'évacuer ce stress. L'autre soir par exemple, tandis que tout était silencieux, je sentais mon coeur battre très fort dans ma poitrine et j'avais du mal à respirer. Je me levai mais ne pouvais plus rester debout très longtemps : mes jambes étaient lourdes et je titubais. Je me suis alors allongé sur le sol, mon lit était trop chaud. C'est parfois agréable de sentir quelque chose de dur et de froid sous soi, comme pour être au plus proche de la terre, lorsque tout notre poids se repose enfin sur quelque chose. Le froid procuré par le sol me faisait un bien fou, j'avais l'impression que c'était seulement ici que je pouvais me ressourcer et libérer véritablement mon corps de toute tension. Je souhaitais m'endormir dans cette position mais cela me paraissait vide, c'est-à-dire que j'avais besoin d'avoir quelque chose sur moi, une chose qui puisse apaiser le tapage que provoquait mon coeur. Je pris alors mon oreiller et le plaça sur ma poitrine, les bras resserrés très fort autour de lui. J'avais enfin quelque chose sur quoi m'accrocher, sans cela je me sentais seul et mon corps me paraissait être un trou noir. Je me décidai de m'installer dans une position un peu plus confortable et c'était ainsi que je m'étais endormi.

Dans mon rêve, j'étais à Shiganshina avec les recrues de la 104e Brigade d'Entraînement, ont était au complet, c'était l'époque où on s'entraînait à maîtriser notre équipement tridimensionnel dans la ville, c'est-à-dire au tout début de notre formation. Là-bas, nous étions sur une place, je me souviens qu'il avait une église en face de nous et tous les soldats étaient rangés en attendant quelque chose. On nous avait annoncé qu'un de nos supérieurs était mort, il semblait très important puisque nous lui avions apparemment rendu hommage  sur cette place. En effet, des fleurs avaient été déposées en son honneur au pied de l'église mais je ne me souviens plus de qui il s'agissait.  Nous étions donc là à attendre que la cérémonie se passe, dans mon rêve je me souviens qu'il y avait Armin à ma gauche et Connie à ma droite. Un à un nous devions faire un petit discours en l'honneur de notre supérieur. Lorsque mon tour fut venu, l'atmosphère changea complétement : les soldats s'agitaient, le ciel devint très sombre et l'air semblait lourd, comme lorsqu'il s'apprête à pleuvoir. Puis, le chaos s'installa juste après que j'ai terminé mon speech, on nous attaquait : des flèches enflammées atterrissaient près de nous, on nous balançait des cailloux et des cris se firent entendre de toutes parts. Nous tentions de fuir et de nous diriger vers l'église et pendant que nous courrions je les avais vus : des hommes et des femmes armés d'arcs et de lance-pierres visiblement trop grands pour être maniés dans la vie réelle. Je les voyais nous viser mais avant qu'ils ne puissent nous toucher, nous nous mirent à l'abri, à l'intérieur du bâtiment. La plupart des soldats avaient réussi à rentrer et nous avions donc décidé de barricader les portes. Nos assaillants n'étaient pas très futés de nous avoir attaqué près d'un bâtiment qui était principalement fait en pierre. Au cas où leurs attaques auraient déclenché un incendie, c'était justement l'église qui était la mieux placée pour nous aider à nous réfugier. Mais bref, les rêves ne marchent jamais avec beaucoup de logique de toute manière, surtout les miens. Les hommes et femmes qui nous attaquaient tambourinaient aux portes. Je me souviens très bien de se passage là vu que c'était juste avant que je ne me réveille, juste avant que je n'entende Mikasa dire "Eren, rentre à la maison".

Ce rêve m'avait vraiment paru étrange. Pourquoi y avait-il des gens qui nous avaient attaqué ? Je n'ai cessé de me battre que contre des titans pourtant. Hanji m'avait aussi dit que c'était normal si je faisais des rêves très réalistes, apparemment ma condition de demi-titan avait affecté mon mental et notamment mon subconscient. Mais parfois cela en devenait insupportable, je me mettais à avoir des illusions pendant la nuit, visuelles mais surtout auditives. J'entendais des gens dire mon nom, parfois en m'appelant, parfois en le prononçant avec dégoût. D'autant plus que je suis seul, dans une cellule au fond d'un couloir où la seule personne autorisée à venir me voir est Livaï, lorsqu'il n'est pas occupé. Je ne lui ai jamais parlé de ce qu'il m'arrive, sa seule présence suffit à m'apaiser donc j'essaye de ne pas trop y penser dans ces moments là et je privilégie le fait qu'il puisse venir me parler. Ce n'est pas comme si on pouvait tout le temps se voir, il est très occupé lui aussi, mais on arrive tout de même à compenser le temps perdu pendant que nous sommes rien que tous les deux.

~PDV Mikasa~

L'autre jour nous venions de finir notre entraînement matinal et j'étais avec les autres, dans la salle d'équipement lorsque le caporal Livaï est venu me voir. Il m'avait demandé de le suivre et m'expliqua très rapidement la situation. Droits dans les yeux, il m'avait annoncé que lui et Eren avait une relation amoureuse. Je n'avais pas su quoi lui répondre et le fait qu'il me dise ça comme ça m'avait particulièrement étonnée. En fait, je le savais déjà. C'était évident qu'il y avait quelque chose entre eux, je m'en étais rendue compte lorsqu'Eren cherchait désespérément  à être à ses côtés pendant que je cherchais désespérément à passer du temps avec lui. Je ne pouvais pas mettre le doigt sur la nature de cette relation ou plutôt, je refusais d'y croire. Et pourtant, le caporal était bel et bien la seule personne à le rendre si heureux. Je ne l'avais pas vu comme ça depuis longtemps et je suis contente qu'Eren ait trouvé une personne avec qui il peut pleinement profiter de sa vie. J'aurais bien aimé que cette personne ça soit moi, mais évidemment nous étions trop proche familièrement pour que notre relation ressemble à celle qu'il a actuellement.

Auparavant, le caporal-chef était une personne que je n'appréciais pas du tout, vu comment il avait traité Eren durant le passé. Mais j'ai petit à petit réalisé que grâce à lui, Eren avait changé positivement, il était plus calme et écoutait davantage ce qu'on lui disait. À force, le caporal Livaï lui aussi avait évolué, d'une certaine manière il accordait plus d'attention à la condition d'Eren, on aurait dit qu'il le protégeait, de manière agressive, certes, mais on voit bien qu'il ne le laisse pas indifférent. Quand Eren est à ses côtés, il fait attention à lui, surveille tous ses faits et gestes. Je crois que le caporal Livaï et moi lui partageons la même dévotion.

 Je crois que le caporal Livaï et moi lui partageons la même dévotion

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Ereri « Je n'avais jamais ressenti ça auparavant »Où les histoires vivent. Découvrez maintenant